Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2

Chapitre 43

PDV Nader

— Ne me regarde pas comme si tu allais m'arracher la tête, loup.

Yuki m'offre un sourire joueur tandis qu'elle passe ma porte. Oh, si elle n'était pas qui elle est, je lui aurai peut-être arraché la tête, oui. Elle semble le comprendre, puisqu'elle choisit de me piquer.

— Tu aurai toujours pu essayer.

Je suis conscient de mes capacités. Mais je suis aussi très au fait des siennes. Elle fait jeu égal avec mon alpha, et leur puissance dépasse la mienne. Le reconnaître n'est pas me rabaisser.

— Tu sais que j'ai pris la bonne décision.

Ça, j'en doute fort. Je suis en tout cas en total désaccord sur la question, et mon expression le lui indique. Elle souffle et lève les yeux au ciel.

— Si cette femme avait dit le moindre mot de travers à Hina, tu lui aurai probablement coupé la langue. Je doute qu'elle ait besoin de cette vision de toi.

— Tu la laisses donc aller seule à la rencontre d'une femme dont nous ne savons rien alors que tu m'as chargé de sa protection.

— Seule ? Elle est avec Cyrus, Ramin, Arman et Emna. Difficile de faire meilleure protection.

Je me contente de grogner. La meilleure protection, c'est sous mes yeux. Depuis la visite de Fubuki, il y a une semaine, Yuki a décidé que je ne pourrais pas accompagner Hina rencontrer sa grand-mère. Selon elle, je risquerai d'avoir des comportements dégradants la situation. Cela a donné lieu à quelques sources de désaccords entre nous. Qui ont fait du bruit. Elle a eu gain de cause quand elle a demandé à son beau-père de me souffler un ordre. Sournois de sa part.

— Si tout se passe bien, ton scepticisme concernant cette rencontre pourrait brider Hina et ne pas la laisser profiter à fond du moment. Si cela se passe moins bien, tu aurais probablement des réactions trop violentes. Et la laisser vivre sans être coller à ses basques, c'est important, aussi.

— Je suis un protecteur.

— Qui risque de se transformer en étouffant. Mets toi des limites, loup.

Je peste, même si je sais qu'elle n'a pas tout à fait tort.

— Je sais que c'est difficile. Tu prends doucement conscience du lien qui vous unit et ton premier instinct est d'être auprès d'elle. C'est naturel, chez les loups. Mais elle doit apprendre à vivre et à faire face à des situations par elle-même. Elle n'est pas louve à 100 %.

Je ne dis rien pendant un bon moment, avant qu'une pensée ne m'échappe.

— J'ai un mauvais pressentiment.

— Tu penses qu'il va lui arriver quelque chose ?

Son intérêt pour mes instincts me rassurent. Je sens que si je lui disais maintenant pressentir un danger physique pour Hina, elle me laisserait y aller. Mais je sais aussi que je ne peux pas lui mentir. Notre lien lui permettrait de le sentir.

— Pas physique. Cette semaine, ses espoirs ont doucement grandi. Elle attend beaucoup plus de cette rencontre que ce qu'elle ne montre. Je sens que la chute sera douloureuse.

— Ton rôle, loup, n'est pas de l'empêcher de tomber. Mais de lui apprendre à se relever.

C'est bien plus facile à dire qu'à faire, et je sais qu'elle en a bien conscience. Elle me le prouve en décidant de changer de sujet, bien que je ne sois pas certain qu'il soit plus agréable. Mais elle a besoin d'en parler, je le sais.

— Ton frère retrouve doucement celui qu'il était. Le fait qu'il soit le premier à se désigner pour accompagner Hina aujourd'hui en est une nouvelle preuve. Et puis il ne te saute plus dessus en permanence, aussi.