Chapitre 20

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PDV Hina

Mes jambes me tiennent à peine. J'ignore comment je parviens encore à être debout sur ce tapis. Je n'ai pas besoin de voir mon visage pour savoir à quoi il ressemble. Rouge, dégoulinant de sueur, les yeux aux veines éclatées. Je sais mes limites atteintes et pourtant, pourtant je ne parviens pas à arrêter. Je veux apprendre. Je veux réussir. Et pour une raison étrange, je veux lui prouver que je peux réussir. Être une guerrière, comme celles qui l'entourent. Cesser d'être cet être faible qu'il doit sûrement voir en moi. Pas que j'ai envie de me passer de sa protection. Mais j'ai cette volonté qu'il soit fier, en quelques sortes. Fier de ce que je peux accomplir.

J'ai du mal à respirer et l'impression que mes muscles sont en coton. Je commence à souffler de plus en plus fort, mon cœur semble tenter de se décrocher de ma poitrine. Pourtant je ne ralenti pas le rythme, je ne descends pas de la machine. Je force, comme si ça avait un intérêt.

Je sens qu'il entre dans la pièce sans même le voir. C'est sa puissance, cette marque caractéristique qu'elle a qui me le souffle. Elle m'a déjà entourée, protégée. Elle est comme un aimant qui m'attire lorsque je me souviens comme elle me fait du bien.

Quand il s'approche, elle devient plus présente, plus forte. Elle pourrait être asphyxiante, mais elle me paraît si douce, en comparaison de sa puissance.

J'entends son grognement, et la seconde suivante, il est à côté de moi.

— Tu forces trop.

Je voudrais lui dire que je peux encore continuer, mais je suis bien incapable de parler. Ce serait un mensonge, dans tous les cas.

— Ça suffit.

Il passe dans mon dos et son bras s'enroule autour de ma taille. Il me soulève du tapis et me repose sur le sol, son bras toujours autour de moi, mon dos reposant sur son torse. Je voudrais me sentir gênée, mais c'est loin d'être le cas. Au contraire, son contact, au-delà de me maintenir debout quand je suis à deux doigts de m'effondrer, me fait du bien.

— Cale ta respiration sur la mienne.

Je me concentre sur son souffle si près de ma joue. Son torse qui se soulève contre mon dos. Si je n'étais pas déjà complètement rouge, je le deviendrais un peu plus. Progressivement, mon souffle se calme. En revanche, les battements de mon cœur continuent à s'affoler. Je suis incapable de les ralentir, en sentant la pulsation du sien contre moi, et même résonnant au creux de mes oreilles. Je respire mieux, mais je me sens sur le point d'exploser. Pourtant, je n'ai pas envie de me retirer.

— Je suis toute collante.

Une fausse excuse. Une perche que je lui tends pour qu'il s'éloigne, si il le souhaite. Mais au fond, je ne veux pas qu'il me lâche. Je veux rester contre lui un peu de plus, enroulée dans sa puissance. Dans son odeur. Et me revoilà qui rougit, bien cachée par ma séance de sport d'il y a quelques instants.

— Moi aussi.

Alors il ne me lâche pas. Il me laisse contre lui quelques instants de plus, alors que mon corps s'apaise, se remet de la difficulté dans laquelle je l'ai mis. Et je me sens bien, si bien que l'idée de ne pas avoir envie de me détacher de lui, jamais, me traverse l'esprit. Comme celle de lutter pour ne pas récupérer trop vite, pour faire durer ce moment le plus longtemps possible.

— On rentre à la maison.

Et mon cœur affolé loupe un battement avant de repartir de plus belle. A la maison. Comme si c'était un peu chez moi.

Ce n'est sûrement pas ce qu'il a voulu dire. Mais mon cœur le prend comme ça.

Et ça me fait tellement de bien.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant