Inwë observait la scène, choquée de voir son cher oncle subir les railleries sans dire mot. Sa colère montait à une allure fulgurante. De quel droit ces grattes-papiers osaient-ils se moquer de celui qu'elle considérait comme le plus grand guerrier d'Erebor?
-"Mon pauvre Dwalin!" lança le grand conseiller Fur'bab. "Ne confondez pas le croassement du crapaud avec le son d'une corne de guerre! Vous êtes ridicule!"
Ce fut la phrase de trop pour Inwë. Elle s'avança d'un pas décidé et explosa:
-"Comment osez-vous vous moquer alors qu'un danger menace? Allez-vous aussi rire de bon coeur le jour où le croissement du crapaud, comme vous dîtes, arrivera aux portes d'Erebor et égorgera vos épouses et vos enfants?"
Un silence glacial se fît. Elle repris, tout à sa colère:
-" Quant à vous, prince Thràin, allez vous laisser le royaume de la Moria aux mains de la vermine Orc? Ce royaume forgé par nos ancêtres, autrefois prospère et qui a fait la fierté de notre peuple pendant des siècles? Je ne puis croire que vous puissiez vous résoudre à une pareille honte!"
-" De quel droit te permets-tu de me parler de cette façon? N'oublie pas que tu me dois respect et obéissance!" lança Thràin.
-"Je dois respect et obeïssance à mon roi, et que je sache, vous n'êtes pas le roi!" lacha t-elle. Une clameur outrée s'éleva des sujets présents dans la salle. Elle poursuivit: -" Erebor est riche certe, mais le Mithril de Khazad-dum est devenue une denrée rare. Nous serions bien lâches de le laisser à une vermine orc!"
La colère monta cette fois, au sein des conseillers. Comment cette jeune naine, qui de surcroit n'avait pas de barbe, se permettait-elle de parler au fils du roi de cette façon? Balin se faisait tout petit, honteux des propos qu'avait eu sa fille.
Thorin, qui était resté silencieux jusque-là, fût lui aussi passablement exaspéré par l'arrogance d'Inwë envers son père. Il ne put s'empêcher de lui lancer un regard de mépris et lui dit sans ménagement:
-" Qui aurait cru qu'en grandissant, la nièce du meilleur maître d'armes d'Erebor manquerait à ce point de bonnes manières et deviendrait si insolante?"
Inwë réplica vertement:
-"Et qui aurait cru qu'en grandissant, le petit-fils du grand roi d'Erebor manquerait à ce point de courage en refusant d'affronter une poignée d'Orcs? La couardise de la lignée de Daìn* est scandaleuse!"
Thorin fût frappé par l'insulte. Décidément elle était à giflé, pensait-il. S'en était trop pour les conseillers du roi, ils criaient à l'affront, imploraient le roi Thròr de la faire mettre au cachot.
Le roi s'obstinait à s'emmurer dans le silence. Le roi Thranduil, quant à lui, avait suivit les évènements d'un regard amusé et décida que le moment était venu pour lui de partir. Que ces fichut nains s'entretuent entre eux après tout, se dit-il. Quand Inwë vit que le roi des Elfes quittait la salle du trône, elle se précipita dans sa direction, lui saisit la main avant même que la garde elfique puisse l'en empêcher et lui dit, implorante:
-" S'il vous plaît, grand roi des Elfes! Vous êtes à l'heure actuelle celui qui a le plus de sagesse dans cette salle! je vous supplie de m'écouter et d'envoyer une armée à la Moria! Cette menace vous concerne vous aussi, si nos craintes sont fondées Mirkwood seraient touchées avant Erebor. Ne restez pas insensible! Aidez-nous par pitié!"
Thranduil considéra cette si étrange créature, qui avait eu l'impudence d'oser lui toucher la main, et dit tout haut:
-"Et pourquoi le ferais-je?" Puis, se baissant à hauteur d'Inwë, il lui parla de manière à n'être entendu que par elle:
- "Pourquoi me soucierais-je d'une poignée de nains orgueilleux qui n'écoutent ni mes conseils ni mes mises en garde! Votre soif de richesse, votre appât du gain, de toutes les manières, vous fait courir tout droit à la désolation! Cet éventuel menace venant de la Moria ne fera qu'accélérer votre chute! Quant à mon royaume, il perdurera comme il l'a toujours fait! Continuez donc à creuser votre propre tombe, cela m'indiffère!"
Là-dessus, il se releva, retira sèchement sa main de celle d'Inwë, et quitta la salle du trône, pendant que sa garde Elfique faisait reculer la guerrière sans ménagement.
La colère du prince Thràin était à son paroxysme. Il lança à Inwë:
-"Oser me défier ne te suffit pas apparemment! Il faut en plus que tu te permettes d'humilier notre peuple en demandant en saluant la prétendue sagesse des Elfes! Sort d'ici immédiatement! Tu as de la chance d'être la fille du grand conseiller royal, sinon cela fait des lunes que je t'aurais mis au cachot! Et ne t'avises plus de réapparaitre devant ma face, ou je te bannirais pour de bon du royaume!"
Inwë regarda son père et vit qu'il la suppliait d'obéir et de quitter la salle du trône avant qu'il y est un nouveau conflit. Dwalin le vit aussi, et voyant que les esprits étaient encore échauffés et qu'une nouvelle requête serait peine perdu, décida d'emmener lui-même sa nièce hors de la salle du trône pour éviter un nouveau conflit.
Balin, que le protocole interdisait de partir avant la fin des doléances, resta de mauvaise grâce. Il se mit dans un coin sombre de la salle et attendit que la scéance de requête se termine.
Le jeune prince Thorin, remarqua néanmoins la gène de Balin. C'est pourquoi, une fois la scéance terminé, il s'empressa d'aller lui parler :
- "Mon vieil ami." lui dit-il. - " Je suis désolé de la tournure des évènements. J'aimerais m'entretenir avec toi en privé!"
- " J'en suis aussi navré que toi, jeune prince." dit Balin, désoeuvré. -"Bien que la situation est mal tournée tout à l'heure, mon inquiétude au sujet de la Moria reste bien réelle. Mais à présent, il n'y a plus rien à faire. Même si tu voulais nous aider, tu n'as pas encore le commandement des armées, tes mains sont liées pour cette affaire, tout comme les miennes. C'est peine perdu."
Thorin prit le bras de Balin, lui sourit, et dit:
-"Ton frère n'a pas été entendu comme il aurait dû l'être dans cette salle. S'il y a au moins une chose que je puisse faire c'est préter une oreille attentive à mon ancien maître d'arme et ami, et ainsi qu'à toi, le plus fidèle des conseillers de mon grand-père."
Balin considéra Thorin. Décidément ce jeune prince ferait un roi autrement plus habile que son propre père, pensa-t-il.
- " J'ai bien peur de ne pouvoir m'entretenir avec toi aujourd'hui jeune prince. Mes pensées sont encore trop confuses après ce qui s'est passé. Mais mon frère sera demain à Grand-Plaine dans son logis, où il entrainera surement Inwë. Rejoins-le là-bas si tu le peux. Il pourra ainsi te parler en toute liberté!"
-"Est-il forcément utile que la petite sauvage qui te sert de fille soit présente lors de notre entretien?" lança Thorin avec humeur. "Je n'ai jamais compris l'obstination de ton frère à vouloir en faire une guerrière. Elle finira par être un danger pour tout le royaume !"
Balin sourit à Thorin et dit doucement: -"Il est vrai que ma fille manque de manières, et je te l'avoue, j'en suis un peu responsable aussi. Mais n'ai aucune crainte ni envers elle,ni envers son dévouement, jeune prince. Ai confiance en moi quand je te dis qu'Inwë est d'une loyauté sans failles envers Erebor et la lignée de Durin. Et pour demain, je trouverais bien un moyen de la faire se tenir tranquille, le temps d'une journée!"
Thorin sourit, et parti retrouver son père.
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N.D.A:
Dans l'oeuvre de Tolkien, Thorin, Balin et Dwalin sont tous de la lignée de Durin 1er. Mais la lignée s'est divisée en 2 sous le règne de Náin 2 qui a eu deux fils, Dáin 1er et Borin.
Thorin est de la lignée de Dáin 1er et les deux frères de la lignée de Borin.
En clair, tout ce petit monde sont des cousins trèèèèès éloignés.
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LE SECRET D'EREBOR
FanfictionBien avant que Smaug, le dernier des grands dragons, ne ruine la ville de Dale et ne tue un grand nombre de nains, la montagne solitaire connut une période de prospérité et de faste. Au coeur de la grande cité d'Erebor, une jeune naine se démarquera...