Chapitre 2: La Moria

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Le début de mon récit commence le jour où Dwalin, maître d'armes le plus renommé d'Erebor, partit s'aventurer du côté de la montagne de la Moria. Des rumeurs persistantes venant de marchands itinérants et de voyageurs lui étaient parvenu que l'ancien royaume des nains étaient à nouveau habités. Ces rumeurs disaient aussi que les nouveaux locataires étaient une vermine Orc peu fréquentable.

Il fallait absolument pour Dwalin en avoir le coeur net car, si ces rumeurs étaient fondées, il aurait été inconcevable pour lui d'abandonner ce royaume, autrefois prospère, et qui avait été autrefois le sien, à des crapules de cette espèce. Il partit donc un bon matin, accompagné de sa nièce Inwë, qui contrairement à son oncle, espérait grandement en la véracité de ces rumeurs. Pensez-donc? Aller chasser de l'orc dans la montagne de la Moria, faire ce dont elle avait été former durant toute son enfance, l'occasion était trop belle pour elle.

Le voyage dura plusieurs jours à dos de poneys, et ne fut pas trop pénible. À l'époque, on pouvait encore traverser Mirkwood sans encombres, les descendants d'Ungoliant, cette araignée maléfique, n'ayant pas encore envahi la forêt de leurs toiles funestes.

De plus, les relations entre les nains et les elfes Sylvestres qui l'habitaient étaient, en ce temps, relativement paisibles, quoique fragiles. Ils purent donc traverser la forêt sans crainte de représailles.

À la grande déception d'Inwë ils ne rencontrèrent aucun Elfe . Elle avait toujours aimé les Elfes (encore une particularité étrange pour une naine). Leurs grandes tailles et leurs raffinements l'émerveillait. Elle avait d'ailleurs, rencontré une fois le roi Thranduil, un jour qu'elle avait accompagné son père voir le roi Thròr dans la galerie des rois d'Erebor. Ce jour-là, elle n'avait pu s'empêcher de dire à son père qu'elle trouvait le roi des Elfes très beau, et très poli, bien qu'assez froid et distant.

Elle l'avait dit assez fort pour que tous ceux qui étaient dans la galerie des rois puissent l'entendre, et puissent en rire, à la plus grande honte de Balin son père. On lui pardonna du fait de son jeune âge, et le roi Thranduil ne releva pas la remarque. Balin cependant, fit tout son possible pour que, par la suite, sa fille ne soit pas présente quand il était près du roi.

Pour en revenir à leur voyage, tout se passa bien jusqu'à leur arriver au frontière de la Moria. Ils firent halte, cachèrent les poneys dans un massif de feuilles bien épais et attendirent la nuit tombée.Quand seule la lumière de la lune éclaira la plaine faisant face à la montagne, ils pénétrèrent de leurs pas les plus discrets dans le royaume "abandonné".

Ce qui frappa le plus au deux comparses, c'est le silence de mort qui y régnait. Dwalin se souvenait, pour avoir passé une partie de sa jeunesse à la Moria, que ses nuits étaient tout, sauf silencieuses. On avait même parfois l'impression que tous les animaux des forêts environnantes se donnaient rendez-vous pour célébrer une quelconque fête nocturne. Cette nuit-là, le silence, comme si toute la faune avait fuit un quelconque danger.

Ce silence fut soudain brisé par des bruits de pas. Dwalin se cacha rapidement derrière un buisson. Quant à Inwë , beaucoup plus agile et rapide que son oncle du fait de sa jeunesse, elle put grimper à un arbre surplombant le buisson.

De sa cachette, elle savait qu'elle pourrait vite voir qui viendrait en leur direction. Son coeur bondit quand elle vit arriver quatre sentinelles Orcs en patrouille. Mais ce n'était pas tout, d'où elle était, elle pouvait clairement discerner au loin, des lumières de torches et, près de l'entrée de la grande porte de la Moria, une espèce de chenil lugubre habritant plusieurs dizaines de Wargs.

Voyant son oncle en contrebas dans le buisson, elle lui fit quelques signes en iglishmêk pour qu'il sache à qui ils avaient affaire car, d'où il était, Dwalin n'avait aucune visibilité sur ce qui avançait vers lui. Quand il comprit, son coeur s'enflamma de colère.

Ainsi donc, les rumeurs étaient vraies! Non seulement la Moria était aux mains des Orcs, mais ils s'étaient associés à ces espèces de grands loups malfaisants qu'étaient les Wargs! Que mijotaient-ils? Ils fit signe à sa nièce qu'il fallait fuir le plus vite possible, et surtout sans se faire repérer, mais Inwë ne l'entendait pas de cette oreille.

Malgré les gestes répétés de son oncle elle regarda droit devant elle et fît comme si elle ne voyait pas les signes, de plus en plus désespérés, de Dwalin. Elle attendit patiemment que la patrouille d'Orcs arrive à sa hauteur puis, au moment ou ils s'apprétaient à découvrir la cachette de son oncle, prît la dague qui était cachée dans sa botte et se laissa tomber sur le dernier de la patrouille. Celui-ci n'eut même pas le temps de crier qu'elle lui avait déjà enfoncé la dague sur le sommet du crâne jusqu'à la garde. Un de moins!

Les deux orcs suivant s'étaient justes retournés qu'elle avait saisit les deux poignards accrochés à ses hanches et les avait réduits au silence en leur tranchant la gorge. Quant au dernier qui restait il s'élança vers elle en poussant un cri de guerre, lançant de toutes ses forces sa hache en fer noir qu'Inwë eut le temps d'esquiver au dernier moment. La jeune naine, voyant l'Orc stupéfait d'avoir manqué son coup, profita de cet instant pour saisir l'épée qui était accrochée dans son dos, bondit sur la dernière sentinelle et la décapita d'un coup sec et net.

Pendant ce combat, Dwalin n'avait pu bouger . Il s'était empêtré dans son buisson, les épines s'accrochées vigoureusement au pan de sa cape. Il maudit sa nièce pour son manque de bon sens. Quand il pût, à la suite d'une lutte acharnée, enfin se libérer, Inwë avait tué le dernier orc. Examinant le carnage, il lui dit d'un ton sévère:

-"Petite inconsciente! Je t'avais fait signe de ne pas bouger!"

Inwë vit bien le courroux de Dwalin. N'y tenant aucun compte, elle répliqua:

-"Pardon mon oncle! Ils allaient te découvrir et peut-être te tuer! En plus, ton iglishmêk était trop rapide et confus, je n'ai compris que la moitié de tes signes!"

-"Ne me prend pas pour un imbécile! Tu n'as même pas pris la peine de me regarder! Ne crois-tu pas que tout ce bruit aura attiré d'autres Orcs, idiote? A cause de toi nous allons être repérés!"

-"Alors cachons les corps et partons vite! Le gros buisson contre lequel tu t'es battus avec courage camouflera les corps. Le temps qu'ils les retrouvent nous serons loin!!!"

-" Ne te moque pas de moi, petite impertinente! De toute façon il n'y a plus que ça à faire! Prends la tête de l'Orc que tu as décapité, je vais prendre la hache! Cela nous servira de preuves devant Thrôr notre roi car nous devons l'avertir de ce qui se passe ici! Et ramasse tes armes! Décidément, je te gâte trop, tu es plus armée que moi!"

Ils s'exécutèrent promptement, cachèrent les corps sous un amas de branches et de feuilles, allèrent chercher leurs poneys et repartir au galop en direction d'Erebor...

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N.D.A:

L'iglishmêk (« langue des signes » en khuzdul, la langue des Nains) est un système gestuel inventé par les Nains afin de communiquer entre eux à linsu des étrangers. Il sagissait en fait dune véritable langue secondaire. Les Nains lapprennent dans leur jeunesse, en parallèle de leur langue maternelle.

LE SECRET D'EREBOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant