LE SECRET D'EREBOR

Chapitre 25: Près de Mirkwood

J'ai dû cesser quelques jours l'écriture de ce récit car les gobelins ont pénétré les Grandes Portes de la Moria. Comme si cela ne suffisait d'avoir un Balrog dans les profondeurs que nous n'avons pas pu mater, à présent cette vermine Gobeline s'est emparé d'une place forte.

Une grande partie des miens à été décimée par eux, mais nombres d'entres nous sommes à présent réfugiés dans les hauteurs. J'ai réussi à prendre in extremis mon livre d'écriture et quelques stylets.

Nous avons couru à perdre haleine et sommes à présent barricader dans la salle où se trouve la sépulture de Balin. C'est un heureux hasard, je vais pouvoir continuer de continuer mon récit au côté de la dépouille de mon ami disparu.

J'ai relu mes notes. Je me rend compte qu'on pourrait me traiter de mystificateur. J'admets avoir quelque peu inventé les évènements du Northern Waste. Malgré tout, pour avoir approché le grand dragon Smaug lors de la reprise d'Erebor avec la compagnie de Thorin Oakenshield, je puis dire que cela aurait parfaitement pu se passer, compte tenu de son amour de l'or et de son orgueil.

Mais cela n'est que détails, car le reste du récit est véridique. Quoi qu'il en soit, cela n'a plus d'importance, car nous sommes cachés, et je ne sais si un jour ce récit aura sa place dans les grands contes de notre peuple.

Je me sens sans espoir, un peu comme les habitants d'Erebor dans les temps où ils furent chassés par le grand dragon. Au moins eux avaient Thorin pour les soutenir.

En effet, celui-ci, accompagné des guerriers qui avait survécu, rassembla le reste des habitants d'Erebor qui avait pu sortir de la montagne. Ensemble, ils errèrent sans but précis pendant des jours et des jours. Le but étant surtout de s'éloigner de la montagne solitaire.

Il fallut plusieurs jours à Inwë pour retrouver ses esprits. Sa blessure guérissait vite, mais la honte l'accaparait. Elle s'était entrainé toute sa vie pour défendre Erebor et ses habitants, et n'avait tenu que quelques secondes face à un dragon. Cela était pour elle une humiliation. Dwalin avait vu son mal-être.

-" Si tu dois avoir honte de n'avoir pu protéger Erebor, que devrais-je dire, moi, son maître d'armes le plus renommé? Que devraient dire les soldats et les guerriers plus expérimentés que toi? Nous avons tous été vaincu, et nous avons tous été impuissant face à la furie d'un dragon. Tout ce que nous pouvons faire à présent, c'est protéger ceux qui reste. Il y a surement quelqu'un dans le lot qui a besoin de ton aide, mon enfant. Alors ne t'attarde pas sur la défaite et donne de ta force aux autres."

Inwë sentait de la justesse dans les propos de son oncle. Elle regarda autour d'elle et vit la princesse Dìs marchant péniblement, son premier né Filli à ses côtés. La mort de son époux, cumulé à sa grossesse éprouvante l'avait laissé sans force. Cette vision peina grandement la guerrière. La princesse avait toujours été très entouré, ses suivantes et autres dames de compagnie gravitant autour d'elle comme des abeilles sur un essaim.

A présent qu'Erebor était perdu, Il n'y avait plus de faveur à espérer ou de distinction à demander. Toutes l'avaient abandonné. Inwë se dirigea vers elle, prit le bambin sur ses épaules, et soutint la princesse pendant cette pénible marche.

Petit à petit, elle se prit d'affection pour le petit Filli. Du haut de ses 2 ans, il n'avait pas encore pris conscience de ce que son peuple avait perdu, ni de la mort de son père. La jeune guerrière réussissait à le faire rire aux éclats en jonglant avec ses armes. Ce rire cristallin mettait du baume au coeur aux survivants.

Ils finirent par s'arrêter sur le grand plateau à l'entrée de Mirckwood. Inwë, Dwalin et plusieurs soldats partirent chasser. Il fallait absolument se nourrir avant de reprendre la route. Fort heureusement, la chasse fût abondante, et les chasseurs furent accueillis avec joie. Tout le monde mangea à satiété ce jour-là.