Chapitre 14: Altercation

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On n'avait pas lésiné sur la dépense pour décorer la salle de banquet en l'honneur du roi. Rien n'avait été laisser au hasard. Aux tentures brodées d'or représentant les scènes de victoires se mêlait la vaisselle d'or sortis pour l'occasion.

Les tables richement décorées regorgeaient des mets les plus délicats et des bières d'exceptions. On avait même sortis les vins de Mirkwood offert par le roi Thranduil quelques années auparavant. Les meilleurs musiciens des montagnes brumeuses avaient été engagés pour l'occasion.

Toute la jeune noblesse d'Erebor était conviée, et c'était à qui était le plus richement paré. Les Nains à cette époque avaient la réputation d'être aussi raffinés que les Elfes.

Mais aux yeux d'Inwë, ce n'était plus ses congénères qui défilaient devant ses yeux, mais tout ce que la noblesse d'Erebor avait de plus clinquant et de plus dispendieux. C'était une danse sans fin d'or et de pierreries dans les cheveux, sur les barbes et les vêtements de ces jeunes gens. A croire que le trésor d'Erebor était monté directement des salles basses jusqu'à la salle de banquet pour se retrouver sur les tenues.

Inwë se senti vite mal à l'aise face à tous ces Nains habillés plus somptueusement qu'elle ne l'avait jamais été, et se dit qu'elle aurait mieux fait de laisser son oncle accompagné son père, comme elle faisait d'habitude. Elle serra un peu plus le bras de Balin, qui sentit bien la gène de sa fille. Il se pencha donc vers elle et, tout en lui tapotant la main, lui dit doucement:

-"N'ai crainte, je suis si fier que tu sois à mes côtés ce soir. Ta mère aussi l'aurait été aussi de te voir si belle!"

Pas plus rassurée pour autant, elle lui chuchota:

-"Regardes-les tous père! Face à eux j'ai l'air d'une Naine mal dégourdi. Comment fait mon oncle Dwalin pour rester à l'aise à ce genre de soirée?"

-"Ne te préoccupes pas d'eux et de leurs manières!" coupa Balin. Sur un ton espiègle, il ajouta:

- "D'ailleurs, vu tout ce que je vois sur les tables, je te fais le pari qu'il leur faudra à peine deux heures pour que l'abus de boissons et de nourritures ne les rendent aussi crasseux et peu civilisés que toi et ton oncle un jour de chasse!"

L'allusion fît rire Inwë.

-"Je prend le pari!"

Balin prit plaisir à voir sa fille se détendre un peu.

-"Ma fille. Ton vieux père est plus au fait que toi de ce qu'il se passe à ce genre de soirée. Tu vas perdre, c'est sûr!"

-" Où est Thorin?" finit-elle par demander.

-"Parce que tu cherches sa compagnie à présent?" s'amusa Balin. -" Tu cherches après lui, tu t'habille en Dame, depuis notre rencontre avec le prince à Grand Plaine, je vais de surprise en surprise. Quelle sortilège le fils de Thraìn a t-il jeté à ma fille?"

-"Père ne soyez pas idiot."

-" Tu disait de lui qu'il n'était qu'un pantin à la solde de son père. Permet moi de m'interroger."

-" Disons qu'il n'y a que les imbéciles qui ne change pas d'avis." lui murmura t-elle en lui lançant un clin d'oeil.

Ce qu'elle se gardait bien de lui dire, c'est que depuis leur entretien dans les appartements de Thorin, elle avait tenu une correspondance soutenue avec celui-ci. Cela avait commencer par des missives sur la meilleure façon d'aborder le roi Thranduil pour lui demander son aide pour la Moria.

Il ne fallut qu'une journée pour que ses missives se transforment en lettre. Le contenu allait de comment parer au mieux un coup de hache à une Ode sur leur lignée prestigieuse. les coursiers faisait plusieurs fois par jour le trajet entre le palais et le logis de Balin.

La dernière lettre de Thorin avait beaucoup troublée Inwë. C'était un poème tiré des écrits anciens, racontant l'amour profond de Durin l'Immortel pour sa compagne. Elle ne savait comment interpréter ces mots, mais elle avait été profondément touché. Après ce poème, elle s'était surprise à attendre avec impatience de pouvoir revoir Thorin.

Ils allèrent à la table du roi pour le saluer. Le roi Thròr ne préta pas grande attention à Inwë ou même à Balin, trop occupé à pester sur la dépense inconsidérée qu'engendrait une telle réception, et marmonnant des phrases incompéhensibles à propos d'or et de pierreries.

Le grand prince Thràin fit son entrée, paré plus richement que son propre père, et donnant presque l'illusion d'être le roi de cette montagne. Balin et Inwë allèrent s'incliner devant lui. Le grand prince salua le conseiller royal mais jeta un regard de mépris envers sa fille. Visiblement, les évènements en salle du trône n'était toujours pas oubliés.

Elle chercha encore Thorin du regard, mais ne le vit pas. Déja elle avait remarqué que quelques Naines avait vu l'attitude de Thràin envers elle. Elle entendit le mot: "Disgrâce!" qui se murmurait à son passage.

Elle garda la tête haute. Elle méprisait la cour du roi. Mais elle ne put s'empêcher de regarder son père avec tristesse. Elle voyait bien que lui aussi essayait de garder contenance, et fut peiné de lui faire honte une fois de plus.

S'il n'avait pas été à ses côtés, elle aurait depuis longtemps quitter la salle. Elle se savait perdante à l'avance face à ce combat dont elle ne connaissait ni les règles ni les enjeux. Elle n'avait qu'une envie sur le moment, retrouver au plus vite ses habits de guerrière et repartir chasser de l'orc à la Moria avec son oncle.

Une voix derrière elle se fit entendre:

-"Mon cher Balin! A peine arrivé et je te retrouve déja en charmante compagnie!"

Inwë reconnu la voix rassurante de Thorin. Le jeune prince, en habit de cérémonie bleu brodé d'argent, se retrouva fort confus quand Balin et sa fille se retournèrent et qu'il vit enfin le visage de la "charmante compagnie":

-" Pardonne-moi Inwë, je ne t'avais pas reconnu!" Il dit Balin: " Ma foi mon ami, qu'elle soit guerrière ou fille de grand conseiller, ta fille est toujours là ou je ne l'attend pas!" Puis se tournant vers elle: "Ma chère, avec cette tenue, je penserais presque que tu es devenu civilisée!"

Inwë répliqua:

-" Civilisé je ne sait pas, mais surement assez courtoise pour ne pas répendre des insinuations de mauvais goût à cette soirée." Elle avait dit ses mots assez fort pour que les sujets autour d'elle l'entendent et baissent la tête.

-"Tu as l'esprit vif et la réplique facile, je l'ai appris à mes dépends." dit Thorin. -" Mais tu es honnêtes et droite, et j'aime cela. C'est ce qu'il manque à la cour!" Il avait dit cela assez fort lui aussi pour faire rougir ces mêmes sujet et faire tourné la tête de son père dans sa direction, offensé.

Il proposa son bras à la jeune fille, qui enfin accepta. Cela fit taire les plus médisants dans la salle, puis il la fit assoir ainsi que Balin à la table du roi face à lui, ce qui eu pour effet d'exaspérer grandement le prince Thràin.

LE SECRET D'EREBOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant