LE SECRET D'EREBOR

Chapitre 31: le conseil

Inwë, sa famille ainsi que le reste de l'assemblée attendirent plus de deux heures que les souverains délibèrent. Finalement les portes s'ouvrirent enfin et ce fût le seigneur Dàin qui prit la parole.

-" Nous avons statué. Nous marcherons sur la Moria et libèrerons cette montagne autrefois riche de la vermine Orcs. Nous partons dans une semaine."

Des bravos et des hourras s'élevèrent dans l'assistance, et tous se dirigèrent vers la salle des banquets pour fêter dignement cette décision royale, excepté Thorin qui se rapprocha d'Inwë.

-" Félicitation très chère. Tu as réussi à obtenir une décision qui a failli te coûter la liberté il y a quelques semaines. Quelle prouesse diplomatique!"

-" C'est plutôt mon père qu'il faut remercier, il a su trouver les mots au moment opportun."

Thorin lui prit la main et la caressa doucement.

-"Tu te déprécies ma bien aimé. Obtenir un jugement favorable n'est pas si simple. Tes arguments étaient convaincants. Et tu as été assez maître de toi-même pour laisser parler ton père au bon moment. C'est de l'excellent travail."

Inwë lui caressa la joue.

-" J'avais aussi un allié de taille dans la salle de réunion."

-" Tu avais certes un allié dans cette salle. Mais ce n'était pas moi. Pour être tout à fait franc avec toi, j'étais contre cette décision."

Inwë se raidit face à cette déclaration. Thorin s'expliqua:

-" Pendant notre visite dans le royaume Sylvestre, mon père et mon grand-père ont eu la visite d'un étranger est venu dans le camp. C'était un magicien, prénommé Gandalf. Il avait eu connaissance de la chute d'Erebor et était venu prodiguer des encouragements. Il a surtout prodigué des conseils et dresser des plans d'attaques. Il voulait que nous reprenions Erebor le plus rapidement possible."

Inwë soupira.

-" Pff, les magiciens sont tous des fous. On voit bien que ce n'est pas lui qui va risquer sa peau."

-" C'est vrai, mais c'est pour cela que le roi mon grand-père tenait absolument à reprendre Erebor, les arguments de ce magicien étaient imparables selon lui."

-" Et quels étaient ces arguments?"

-" Mon grand-père ne s'est pas attardé dessus. Et mon père n'a pas voulu en parler. Contre toute attente, c'était lui ton allié."

Le visage d'Inwë exprimait, cette fois, un grand étonnement.

-" Tu es dans ses faveurs à présent que tu as sauvé ma soeur. C'est lui qui a repris point par point tes arguments, qui a trouvé des solutions pour que toutes les chances soient en notre faveur. "

-" Cela n'explique toujours pas pourquoi tu n'as pas été mon allié." dit-elle doucement.

-" Ce plan comporte des failles. Même si nous sommes vainqueurs des Orcs et des gobelins de la Moria, Il nous reste un adversaire de taille à l'intérieur: l'Ombre et la Flamme."

L'évocation du Balrog fit frémir Inwë. Thorin avait raison, le problème n'était pas les Orcs, un danger plus grand habitait les entrailles de Khazad-Dum. Elle s'en voulut de n'avoir pas pensé à toutes les failles de ce plan. Elle se dit en elle-même que décidément, elle avait encore beaucoup à apprendre. Thorin poursuivit.

-" Balin et Dwalin ont vécu plusieurs années dans la Moria, malgré le Balrog, avant d'en être délogé par les Orcs. Il leur fallait rester prudent et surtout, ne pas s'aventurer dans les profondeurs. C'est l'argument que mon père à avancer. Une fois dans la place, nous pourrions attendre dans les hauteurs jusqu'à ce que nous trouvions une solution pour nous débarrasser une bonne fois pour toute de cette créature maudite. Mais cette solution ne me convient pas."

-" C'est pourtant un bon plan."

-" À dire vrai, je ne veux m'engager dans aucune bataille pour le moment."

Cette nouvelle lubie prit la jeune guerrière au dépourvu. Son oncle Dwalin lui avait bien souvent de Thorin en tant que guerrier, il n'était ni faible, ni lâche. Lors de leur combat à Grand-Plaine, elle avait pu constater sa puissance de combat, son caractère imaginatif pour sortir vainqueur à tout prix. Que Thorin Oakenshield rende les armes ne lui ressemblait pas. Mais elle n'eut pas le temps de lui en demander la raison que celui-ci la pris dans ses bras.

-" Lors de la chute d'Erebor, ma plus grande peur fut de te perdre. Je devais sauver mon grand-père, mais j'étais pétri d'angoisse car je ne te retrouvais pas. Puis j'ai vu que tu étais en vie, mais je n'ai pas encore pu prendre soin de toi car ma priorité devait être d'aider tous les fugitifs. Je me suis alors promis de faire de toi ma Rinn avant de partir dans un nouveau combat. Mais je vois que même cette promesse, je ne peux la tenir à présent."

- "Alors marions-nous maintenant!"

Inwë avait dit cela spontanément. Pour elle c'était une évidence. Ce fût au tour de Thorin d'être surpris.

-" Ma bien-aimée, nous sommes des étrangers en ce lieu. Ce ne sera pas un mariage fastueux, ni une cérémonie royale, loin de là."

-" Mon amour, peu m'importe le nombre de courtisan présent à la cérémonie, le fast du banquet ou quantité de pierreries présentent sur les tenues. Ce qui m'importe est de devenir ta Rinn à cet instant."

-" Je n'ai plus rien à t'offrir, Inwë. Nous vois-tu nous marier, moi, habillé comme un vagabond, et toi avec tes bottes en peau de Wargs?"

- " Oui. Enfin, non, père ne le permettrait pas. Mais hormis ce petit problème de haillons, rien ne nous empêche d'être mariés d'ici l'aube. Un banquet est déjà installé pour fêter la marche sur la Moria. Profitons-en pour y fêter notre mariage par la même occasion. Ton cousin Dàin nous mariera promptement, et je suis sûr qu'il te prêtera une tenue digne pour l'évènement. Quant à moi, je sais que père est capable de miracle quand il souhaite m'habiller de manière propre et respectable."

Thorin rit de la fougue de la jeune guerrière et l'embrassa amoureusement. Inwë reprit:

-" Je veux que tu tienne ta promesse, futur roi sous la montagne. Je veux être ta Rinn, m'accoupler avec toi lors de notre nuit de noce, reprendre Khazad-dum et nous y accoupler à nouveau. Tuer le Balrog et nous accoupler encore. Te donner des enfants qui joueront avec Filli et Killi. Je serais capable de tuer mille Orcs pour ça."

-" Le trésor d'Erebor n'est qu'un grain de sable comparé à l'amour que je te porte."

Inwë lui donna un dernier baiser avant de partir en courant rejoindre son père.