Soleil, bouffe, femmes. Trois mots pour définir les vacances de Mathieu à Ibiza.
Après cette année forte en émotions pour lui, son seul objectif est de se relaxer sans prise de tête et sans complications. Il n'a rien calculé car, à part chiller, qu'...
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Isaia Ibiza - villa
On a bien mangé. La petite salade préparée par Shana accompagnant les grillades réalisées par Mathieu, nous ont régalé. Sans oublier le dessert que j'ai préparé.
Après ça, on a décidé d'aller nous promener dans les rues piétonnes. Certains en ont profité pour acheter des souvenirs comme le polonais. Il a acheté un porte-clé pour sa mamie si j'ai bien compris. J'ai trouvé son intention adorable !
Avant de rentrer chez nous, Yvick ne voulait pas partir sans s'être offert une glace alors on l'a accompagné et finalement chacun de nous s'est fait plaisir. Enfin, nous sommes rentrés à la villa et tout le monde est parti directement dans sa chambre. Je suppose qu'ils dorment ou ont trouvé une occupation.
Moi ce n'est ni l'un ni l'autre. Je m'ennuie.
Alors je quitte ma chambre pour m'incruster dans celle d'une autre. Je marche dans le couloir, me dirigeant vers la chambre d'Yvick. Je suis sûre qu'il ne dort pas. Mais je m'arrête en plein chemin quand je perçois de la musique dans l'une des chambres. Je crois que c'est celle de Mathieu. Ça m'intrigue alors je toque à la porte puis je l'ouvre.
Le polonais ne me répond pas alors j'entre sans son autorisation. Il est assit sur son lit, contre le mur, avec son casque sur les oreilles branché à son ordinateur. Il parait à fond dans ce qu'il écoute puisque sa tête bouge au rythme de la musique que j'entends d'ici.
Je marche jusqu'à lui et m'assois au bord du lit. Je l'observe rapidement. Ce n'est que maintenant que je me rends compte qu'il est torse nu. Il me remarque enfin et enlève son casque.
— wesh, dit-il. Ça va ?
— ouais, je souris. J'ai entendu de la musique alors je suis venue. Tu fais quoi ?
— j'écoute des prods pour peut-être poser dessus. Mon ami m'en a envoyé quelques-unes. Tu veux écouter ?
— oh ouais ! Dis-je surprise.
Il tapote la place à gauche de lui pour m'indiquer où m'assoir. Puis il glisse le casque sur mes oreilles avant de cliquer sur play.
J'entends une instrumentale assez entraînante qui fait penser à l'été. J'aime beaucoup les basses qui me font bouger la tête. Quand l'instrumental touche à sa fin, je regarde le blond qui sourit.
— alors t'en penses quoi ?
— c'est stylé j'aime bien ! Elle ambiance de ouf ! C'est un vrai son pour rouler dans tout Paris, musique à fond. Il rit doucement. T'as des paroles ?
— non j'écoute juste et je vois ce qui m'inspire. Je suis d'accord sur tout ce que t'as dis, je ressens la même.
Mathieu continue d'écouter ses prod, le volume à fond donc j'entends aussi. Je m'allonge sur le dos et je le regarde travailler. C'est satisfaisant et bien mieux que mon ennuie dans ma chambre. C'est bizarre un peu de le voir concentré alors que je le vois délirer sans arrêt, toute la journée.
— tu veux que je te montre comment j'enregistre un morceau ?
— grave ! Je réponds avec enthousiasme.
J'ai déjà vu Sadam enregistrer. C'était différent parce que nous étions dans un studio et c'était encadré. Mais là, avec Mathieu, ça sera dans le vif et dans une chambre. C'est intrigant. J'ai hâte de voir ça ! Et puis comme ça je découvrirais s'il est vraiment talentueux.
Mathieu sort pleins de trucs que je connais pas forcément qu'il branche à son ordinateur.
— bon c'est un studio de fortune mais tu verras que même comme ça on peut faire des dingueries. Des fois je m'enregistre moi-même dans ma chambre pour golri.
Je l'écoute attentivement tout en l'observant. Il choisi tout d'abord une instru qu'il écoute plusieurs fois. En même temps, je le vois écrire des paroles dans les notes de son téléphone. Ça dure quelques minutes. Ensuite, il remplace son casque par ses écouteurs qui lui serviront de micro. Enfin il se met à rapper.
Sur les plages de Guadeloupe Madame on peut pas la louper
Je n'entends rien de la musique alors c'est un peu gênant. Mais je reste quand même concentrée. Il continue de rapper et de faire quelques bidouillages. Ça dure presque une heure. Une heure que je n'ai pas vu défiler car j'étais très absorbée par la vision en face de moi.
— tiens, écoute.
Mathieu a rebranché son casque puis il me le tend pour que j'écoute le morceau final. Je souris directement. Je suis agréablement surprise du résultat. J'aime trop ! Si elle sortait sur Spotify, je la mettrais de suite dans ma playlist.
— c'est chanmé ! Franchement c'est grave cool ! Je pourrais grave l'ajouter à ma playlist.
— merci, dit-il en souriant.
J'ai bien fais de venir dans sa chambre. Mathieu est beaucoup plus intéressant que je ne le pensais. Plus je lui parle, plus j'en apprends sur sa personne et je me rends compte qu'il est vraiment appréciable. Je comprends mieux pourquoi mon cousin est ami avec lui.
— Isaïa t'as pas faim ? Moi, j'ai trop la dalle !
— si un peu.
Il me fait un signe de tête pour que je le suive. Le blond et moi avançons silencieusement vers la cuisine. Je décide de me faire un caramel macchiato froid avec beaucoup de caramel et de chantilly. Puis je me fais un rapide sandwich avec ce que j'ai sous la main.
— moi aussi j'en veux s'te plaît !
Je lui prépare donc la même chose pendant qu'il se fait lui aussi son sandwich. Ensuite on se pose dans le fauteuil. Il n'y a plus aucun bruit entre nous à part celui de nos bouches qui mastiquent la nourriture.
— oh Is' t'as de la chantilly partout ! Rit il.
J'essuie ma bouche et le tour de celle-ci avec mon mouchoir mais il me dit que j'en ai encore.
— bon dis-moi où j'en ai au lieu de rire, je fais légèrement agacée.
Il se rapproche de moi puis il met sa main dans sa chantilly et m'en étale sur le front.
— t'en as ici, il sourit diaboliquement.
— alors là ! Dis-je en me levant.
— c'est toi qui a commencé la dernière fois avec le ketchup. Maintenant on est quitte ! Il sourit sournoisement.
Il continue de manger sans doute en pensant que je ne vais pas me venger mais il a tout faux. Je pars jusqu'à la cuisine et je récupère le tube de chantilly puis j'en mets plein dans ma main. Je reviens au salon et m'assois à côté de lui comme si de rien n'était. Avant même qu'il ne comprenne ce qui lui arrive, je lui fou une tarte avec ma main pleine.
Il cesse tout mouvement et ne bouge plus. Plus aucune mouche ne vole.
— Isaïa la vie d'ma mère si j't'attrape, t'es foutue. Cours.
