- Forever young -

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Steve n'avait pas quitté Eddie des yeux. Mais maintenant il ne savait plus quoi faire de lui même. Il ne savait plus pourquoi il était là. Ou plutôt si. Ses sentiments grandissants pour le rocker aux cheveux bouclés, il ne pouvait plus les ignorer. Surtout pas après ce soir. Mais il n'était pas certains de pouvoir assumer ce dont il avait envie. Le concert avait définitivement allumé une sensation à la fois douce et violente au fond de lui.

Il ne vit pas la salle se vider peu à peu, les yeux et la bouche écarquillés de ce qu'il venait de voir. Il ne vit pas non plus Eddie sauter de la scène et se diriger vers lui.
- Alors Big Boy, on traîne dans des concerts de métal maintenant ?
Eddie se tenait devant lui, toujours torse nu, une serviette autour de son cou pour sécher sa sueur. Steve eu du mal à déglutir.
- C'est que je connais le chanteur. Il est très bon.
Eddie fit mine d'être insensible au compliment qui pourtant lui fit sauter le cœur dans la poitrine.
- J'ignorais que tu aimais le métal Harrington ?
- C'est à cause de ce maudits chanteur. Il me ferait aimer n'importe quoi.
Cette fois Eddie eu du mal à ne pas rougir.
- Je t'offre un verre, demanda t il pour détourner le regard. Harry, tu nous mets deux bières ?
- Eddie on a fermé la, j'ai fini de nettoyer.
- Laisse moi les clefs, je ferme.
Harry, le patron du bar avait l'habitude de laisser les clefs à Eddie lorsqu'une conquête se présentait. Il savait qu'il pouvait faire confiance au jeune homme. Et le fait qu'il lui remplisse son bar plusieurs fois par mois suffisait à ce qu'il ferme les yeux sur l'orientation sexuelle du bouclé.
- Okay. Je les laisse sur le comptoir. Tu nettoie tes verres et tu sors la poubelle ?
- Bien patron lui lança Eddie avec un clin d' œil.

- Dis donc t'es le roi ici toi ! Rit Steve en se moquant à peine.
- on se connaît depuis longtemps avec Harry. J'ai travaillé un moment ici avant de me lancer dans les concerts, repond dit il une cigarette entre les lèvres, servant deux bières penché par dessus le comptoir, à quelques centimètres de Steve.
- Quel dextérité.
- Et encore t'as rien vu, dit il une moue provocante sur le visage. Le concert lui avait donné des ailes. L'alcool aussi.D'ailleurs, sympa la veste, dit il en pointant sa cigarette vers Steve.

Celui ci portait la veste sans manche à écusson que lui avait prêté Eddie dans l'upsidedown.
Steve l'avait gardé comme une relique de leur aventure et surtout comme souvenir de Munson.
- Oh oui je trouvais que c'était approprié comme tenue pour ce soir. Mais je voulais te la rendre après le concert.
- Garde la. Elle te va bien.
- Mais? Tu l'adores cette veste.
- Sur toi, oui dit il simplement, sans sourciller, sans rougir, en regardant Steve avec douceur.
- Munson...
- Harrington?
- Qu'est ce qu'on fait là ?
- On passe un bon moment ensemble. Non ?
- Si...

Munson se leva d'un bon.
- Ça manque de musique par ici. Alors t'as aimé la chanson que je t'ai dédicacé ?
- Beaucoup, répondit Steve en rejoignant Eddie derrière le comptoir, près du poste de musique. C'est la première fois qu'on me dédicace un morceau comme ça.
- T'es définitivement devenu une groupie Harrington rit Eddie en se penchant vers Steve et en posant un doigt sur son nez.
Ce geste idiot fit rire Steve.
Eddie s'appuya contre le comptoir.
- Tu dois être crevé.
- Même pas. Ça me galvanise les concerts. J'aimerais toujours que ça dure plus longtemps.
- Mais ça te fait pas peur, devant tous ces gens ?
- Tu veux un secret Harrington? Je suis mort de touille tant que j'ai pas jouer le premier accord. Avant de monter sur scène je crois toujours que je vais être incapable de le faire. Mais une fois que j'ai commencé... C'est le meilleur sentiment au monde. Je me sens fort. J'ai plus peur de rien. J'aimerais vivre ma vie sur scène pour ne plus jamais avoir peur. Un voile noir se déposa sur le regard d'Eddie, qui scrutait le bout rougeoyant de sa cigarette.
- C'esr super balèze ce que t'as fait Eds. Je suis vraiment impressionné.
- Mec, t'as tué Vecna et t'es impressionné par un fou à cheveux longs qui gratouille sur une scène ? C'est peut être toi le fou d'Hawkins finalement !
- Peut être oui, fit le golden boy. En tout cas tu m'as bluffé... Pourquoi on t'appelle le fou de Hawkins?
- Tu devrais le savoir tu fais partie de ceux qui m'appelaient comme ça.
- J'suis désolé Eds. Je sais même pas pourquoi j'ai fait ça. J'étais un sale con à l'époque. Je suivais le mouvement. Je suis vraiment désolé que ça t'ai fait du mal.
- Calme toi Harrington. Te donne pas autant d'importance. C'est du passé. Et je m'en fous qu'on m'appelle comme ça. Je sais a quoi je ressemble. Je suis pas idiot. Le gamin sans parents qui vit dans un Mobil home, qui vend de la drogue et qui fait de la musique du diable... Dans cette ville... Heureusement que les gens savent pas que j' aime les hommes. Ils m'auraient déjà brûlé vif.
C'était la première fois que Munson le disait à voix haute aussi clairement devant Harrington.
- T'étais au courant c'est plus un secret pour toi.
- Non, repondit Harrington, songeur. Comment t'as su que t'aimais les mecs ? Osa Harrington.
- Je crois que je l'ai toujours su. Quand j'étais plus jeunes j'allais voir les matchs de foot pour mater mes petits camarades. Et les posters au murs de ma chambre, les chanteurs torses nus en pantalon moulant... C'était pas que pour leur prouesse vocale, fini t il en riant.
- J'avais jamais connu quelqu'un comme Robin et toi avant. Votre liberté me rend jaloux.
- Je sais pas si c'est de la liberté ou de l'instinct de survie. Je veux pas aller à l'encontre de qui je suis. J'y arrive pas d'ailleurs. C'est trop dure. Un mec devrait aimer une nana, une nana un mec. C'est pour ça qu'on est fait ? C'est des conneries. Je sais pas ce qui fait d'un homme un homme. Est ce qu'aimer la bite fait de moi une fille ? Je crois pas que ce soit si simple et je m'en tape. J'essaye juste d'être moi. Et C'est déjà assez compliqué comme ça.
- Tu m'impressionnes Eds.
- Moi c'est toi qui m'impressionne Harrington.
- Mais qu'est ce que tu racontes ?
- Mec. T'es trop fort. Tu te tapes toutes les filles que tu veux. Tu vis dans une super baraque, t'as de super potes, avec qui vous êtes basiquement des super héros qui sauvez le monde.
- Eds, ce sont tes potes aussi et je te rappelle que t'as sauvé le monde au moins autant que nous.
- Dustin t'adore.
- Arrête il ne jure que par toi.
- Je te rappelle qu'il t'appelle Maman ? Ils rirent tous les deux à l'évocation de leur jeune ami.

Eddie se campa devant Steve et attrapa une mèche de cheveux. D'ordinaire Harrington aurait hurlé à n'importe quel impudent osant toucher sa chevelure. Mais pour une raison qui lui échappait, Munson avait ce droit la.
- Et puis t'es vraiment un beau mec.
Eddie et Steve se regardèrent un moment sans savoir quoi dire ou quoi faire.

Soudain quelques notes de synthé resonnerent dans le club.
Eddie se frappa la poitrine comme si un infarctus l'avait terrassé.
- Oh mon dieu, j'adore cette chanson !
Il courru sur la piste de danse, et se mit à danser, les bras en l'air se balançant au rythme de la musique.
Harrington s'approcha de lui, Eddie chantait Forever Young en fermant les yeux et les poings. Il n'était plus vraiment la. Plus rien n'existait que lui, Steve et cette musique. Il attrapa Steve par les hanches et l'attira vers lui, lui pris l'autre main et commença à danser un slow en souriant les yeux fermés. Oui, à cet instant il ressentait la liberté dont le Golden Boy lui parlait. Steve se surprit à diminuer encore la distance qui les séparait. Ils sentaient la peau de l'autre sur la leur et c'était la chose la plus délicieuse au monde.
Eddie mit les mains de Steve sur ses hanches et posa ses bras sur les épaules du Golden Boy qui frissonna malgré la chaleur de la pièce. Les deux jeunes s'approchèrent encore, Eddie voulait qu'il n'y ait plus aucun espace entre lui et Harrington. Steve sentait la respiration d'Eddie sur son cou, et une main dans ses cheveux. Steve respira le musc et le tabac dans le cou d'Eddie. Il était mort de peur mais ne voulait pas que ce moment s'arrête.
Eddie agrippa doucement les cheveux de Steve qui eut bien de la peine à réprimer un gémissement discret. Eddie l'avait bien entendu. Il fit remonter sa joue contre le visage du Golden Boy, il n'en pouvait plus d'attendre mais ne voulait pas aller trop vite. Jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent. Le cœur des deux garçons avaient exploser dans leur poitrine. Les lèvres chaudes d'Eddie avaient enivré Steve, jusqu'à ce qu'il se rende compte de ce qu'il était en train de se passer.
Il recula un moment son visage et regarda Eddie qui eu instantanément peur d'avoir fait une bêtise. Il allait desserrer son étreinte, mais Steve s'accrocha de plus bel à lui pour approcher à nouveaux ses lèvres de son beau guitariste dans un baiser qui dura encore de longues minutes.

Rainbow in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant