Londres, Mars 2007L'odeur de café avait envahit la maison en ce matin frais londonien. Il était tôt mais Steve s'affairait déjà entre la cuisine, le salon et la chambre d'Aria lorsqu'Eddie descendit les yeux encore plein de sommeil. Il se rendit directement dans la chambre de sa fille et alluma tout doucement une compilation des Pink Floyd qu'il avait fait spécialement pour sa elle. Il atrappa doucement Aria dans ses bras et l'entraina dans un slow très doux en lui chantant tout bas "I have become comfortably numb"
- Tu veux pas la changer ou lui donner son biberon, lui demanda Steve en passant une tête dans la chambre, des vêtements dans les bras ?
- Salut beauté, et mon bisous ? Papa est ronchon ce matin. Alors cette couche ? T'as fait un joli cadeau à Papa ?... Ah j'en méritais pas tant, racontait-il en riant à sa fille.
- Ça va tu t'amuses bien demanda Steve en passant dans l'autre sens ?
- Faut que j'ai une discussion avec papa. Tu restes la mon amour de beauté ? Je reviens. Je t'aime.
Avec sa fille, Eddie ne reculait devant aucune mièvrerie. Il déposa doucement Aria dans son lit. Elle attrapa son pouce en même temps que son père saisit le baby phone.Il rejoignit Steve affairé dans la cuisine, se servit une tasse de café et s'approcha d'Harrington. Eddie posa une main affectueuse sur son epaule que Steve repoussa d'un coup brusque.
- Hé je peux savoir ce qu'il te prend ?
- Ce qu'il me prend ? Il me prend que je suis réveillé depuis deux heures, que j'ai tout rangé dans la maison pendant que monsieur dort.
- Wow, il est 8h du mat, je bossais hier, je me suis couché à plus de 2h alors excuse moi de vouloir un peu de repos.
- Monsieur travaillait.
- Tu sais très bien que j'avais un concert, toutes mes dates sont dans notre agenda partagé et je te les ai même noté sur le frigo. Eddie se concentrait pour ne pas s'énerver.
- Et tu pouvais pas m'aider en te réveillant ? Il a fallu que je te dise de changer la petite.
- Steve, ne t'en prends pas à ma façon de m'occuper de notre fille. Tu sais que c'est injuste et bas.
Eddie n'avait pas haussé la voix mais était suffisamment ferme pour que Steve baisse d'un ton.
- Pardon Eds... Repondit Steve en lâchant dans l'évier le goupillon à biberon. Je crois que je suis un peu fatigué.
- Et un peu sur les nerfs, ajouta Eddie en l'atrappant par la taille.
- Mais j'ai l'impression que t'es jamais la, j'ai l'impression que je suis tout le temps tout seul avec Aria...
- Quand tu bosses dans la journée je suis seul avec elle aussi beauté.
- Oui je sais. Et quand je rentre c'est le bordel. Alors notre fille est propre, habillé, nourri et gazouille de joie en te regardant travailler mais l'appart est un vrai bordel...
Putain Eddie... Ça y est. Je me suis définitivement transformé en mère au foyer... Je suis un jeune père gay de 37 ans et j'ai l'impression d'être une mère au foyer des années 50.
- T'as la même mise en pli Harrington.
- Ta gueule Munson dit il en riant et en embrassant Eddie.
- Non sans rire. Je vais faire un effort je te promets. Mais tu sais que les trucs de la maison moi... Tu te souviens dans quel bordel je vivais avant qu'on s'installe ensemble ?
- Eds je t'aime je t'aurais fait l'amour n'importe où, mais ta chambre à Hawkins... C'était plus possible...
- Tu t'en plaignais pas à l'époque répondit Eddie en mettant de petits coups dans l'abdomen de Steve en riant.
- Arrête, s'écria Steve en levant les mains devant lui en riant lui aussi. C'est de ta faute, je me suis embourgeoisé avec les années.
- En parlant d'embourgeoisement, on pourrait prendre une femme de ménage non ? Je sais que tu veux t' occuper toi même de ta maison mais ton mec est une vieille feignasse qui t'aide pas beaucoup. On a les moyens maintenant.
- Non toi tu as les moyens. Pas moi.
- Mais qu'est ce que tu racontes, tu sais bien que mon argent c'est aussi le tient, j'en ai rien à foutre. Pourquoi je gagne du pognon si c'est pas pour qu'on en profite à deux ?
-...
- Laisse moi faire ça pour toi. Je sais que je suis pas le mec le plus facile à vivre ou le plus attentionné alors laisse moi faire ça. S'il te plaît.
- Qui t'a dit une connerie pareil ?
- De quoi tu parles ?
- Que t'es pas facil à vivre et que t'es pas attentionné ? Va falloir arrêter avec vos vieux démons Munson. Vous etes le compagnon parfait.
- Arrête de me vouvoyer tu sais très bien que je réponds plus de rien quand tu fais ça.
- Qu'est ce que vous voulez dire par là ?
Eddie attira Steve contre le comptoir, plaqua ses hanches contre les siennes et lui agrippa la taille. Il s'approcha de son oreille et lui murmura "C'est ça que vous voulez Harrington".
- S'il vous plaît Mr Harrington.
- Steve si en plus tu m'appelles Mr Harrington... Grogna Eddie.
Ils firent l'amour sur le comptoir de la cuisine. L'alchimie qui était né il y a 20 ans n'avait fait que s'accroître. Ils connaissaient le moindre recoint de leur corps, la moindre aspérité de leur peau, tous les souvenirs laissés par les cicatrices de chacuns. Loin de se lasser, ils étaient ensemble comme chez eux. Un lieu rassurant où tout était possible en sécurité.Ils étaient assis sur le comptoir à fumer une cigarette, dans les bras l'un de l'autre, les lèvres sur une epaule, ou un dos, les mains sur une cuisse ou sur un ventre.
- On sort ce soir. On en a besoin, dit Steve.
- Appelle la baby sitter.Steve et Eddie n'étaient pas vraiment des réguliers des bars gay de Soho*. Ils preferaient les pubs et les clubs de musiques. En revanche ils avaient leurs habitudes au Halfway to Heaven, un bar gay où la population avait plutôt leur âge et les Drag qui s'y produisent régulièrement reprenaient plus Cindy Lauper qu'Ariana Grande.
Ils faisaient toujours un peu impression en rentrant dans le bar. Certains les reconnaissaient de les avoir déjà vu ici, d'autres étaient simplement sous le charme de ce couple detonnant mais terriblement charmant.
Eddie et Steve n'avait aucun mal à faire preuve de marques d'affections en publique. Encore plus dans un lieu gay. Il était loin le temps où ils se cachaient à Hawkins. Ils traversèrent la salle en se tenant par la main, jusqu'au comptoir.
- Deux pintes s'il vous plaît, demanda Eddie.
- On fait toujours de l'effet, regarde.
- Parle pour toi, t'es le plus beau de ce bar Harrington. Mais t'es à moi, répondit Eddie en enlacant Steve et enfoncant ses mains dans les poches arrières du jean de son amant, comme pour joindre le geste à la parole.
Ils pofiterent un moment du spectacle de drag.- T'as pas envie d'aller danser demanda Eddie en attirant déjà steve vers le sous sol où se tenait un Dance floor.
Les lumières qui percaient la pénombre avec des teintes fluo laissaient entre voir une marrée d'hommes en sueur, aux mouvements plus ou moins lascifs, avec plus ou moins de succès.
Eddie était un bon danseur. De années à faire des pas de deux avec sa guitare sur scène. A chaque fois qu'ils se retrouvaient dans un club, Steve pensait à leur premier baiser à l'Hide out, une douce nostalgie lui fit resserrer l'étreinte autour d'Eddie qui se dehanchait les mains en l'air au rythme de la musique.Soudain, des notes très familières s'échapperent des enceintes.
"It doesn't hurt me, do you wanna feel how I feel"***
- J'y crois pas... Tu te souviens de ce morceau Steve ?
- Comment j'aurais pu oublier, c'est grace à toute cette aventure qu'on s'est rencontrés et qu'on est ensemble aujourd'hui.
La versión n'était pas la même. Les basses et les percussions invitaient à la danse, la voix était presque lascive.- J'ai chaud, dit Eddie en retirant son t shirt Faith No More**, qu il accrocha à sa ceinture. Steve savait qu'Eddie était le plus bel homme de la pièce. Et que tous les autres pouvaient le regarder avec désir et envie autant qu'il le voulait. Le metalleux était à lui.
-------
*Quartier LGBT de Londres.
** Groupe de métal des années 90.
*** Premiere ligne de Running up that hill ici dans la version de Chromatics sortie en 2007.
VOUS LISEZ
Rainbow in the dark
FanfictionEddie a toujours été l'outsider d'Hawkins. Cela l'empêchera t il de vivre l'histoire qu'il se permait à peine de rêver ? ------ Les titres sont tous issus de morceaux de métal et hard rock pour la plus part. Vous pouvez lire les chapitres en écoutan...