Rainbow in the dark

- Promises -

Londres, 17 Juillet 2013

Le centre LGBT était en pleine effervescence nce mais ce n'était rien comparé à l'ébullition de Steve.
Ce soir était un événement majeure pour toute la communauté LGBT. Ce soir le parlement voterait pour accepter ou non la loi du mariage pour les personnes de même sexe. Il y avait un réel enjeu, tout n'était pas encore gagné.
Le centre avait voulu organiser un événement et c'était Steve qui gérait les choses. Il menait l'organisation d'une main de maître, un tas de papier dans une main dont lui seul comprenait l'usage, un téléphone dans l'autre et distribuant les rôles de chacun d'un geste assuré de la main ou du menton. Un chef d'orchestre à la routine bien etabli.

Aux dernieres heures de la matinée il se planta au milieu de la salle de réception, tourna sur lui même un grand sourire sur les lèvres. Il ne manquait qu'une chose... Lorsqu'il senti quelque chose de chaud s'écraser sur son mollet. Il baissa ses yeux et vit sa fille accrochée à son jean souriant d'une oreille à l'autre. Il eut à peine le temps de relever la tête qu'il entendit le rire d'Eddie s'élever.
- Des qu'elle t'a vu elle voulait plus de sa poussette elle voulait courir voir son père, raconta Eddie très fier de sa fille.
Steve atrappa Aria et la couvrit de bisous.
- Et moi Harrington rétorqua Eddie en tirant sur la manche de Steve, qui l'embrassa chaleureusement.
- C'est toi qui a fait tout ça beauté ?
- J'ai été aidé mais oui en gros c'est moi. Je te fais visiter ?
- Vas-y ! Dit Eddie en essuyant la bouche de sa fille.
- Dis donc. T'avais peur qu'on sache pas que c'est ta fille ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- T'as accordé son t shirt au tien Eds...
Eddie se mit à siffler en regardant le plafond.
- Hein quoi ? Moi ? Mais non ! J'ai pas fait exprès !
- Edward Munson. Me prenez pas pour un con. Mais je trouve ça trop mignon. Juste la prochaine fois pas Iron Maiden. Le squelette degueu sur mon mec déjà bon. Mais sur ma fille...
- Promis papa. La prochaine fois on mettra quoi ? Céline Dion? Rétorqua Eddie dans une moue moqueuse.
- Mais j'aime pas Céline Dion enfin se défendit Steve, son tas de papiers en bouclier.
- A d'autres Harrington. T'as de la chance que je sois fou de toi va.

Steve fit le tour du propriétaire avec Eddie. Il lui montrait le coin pour les journalistes, l'écran géant pour suivre les débats, le coin des enfants avec tout le matériel nécessaire, la scène où aurait lieu les prises de paroles et un concert d'Eddie et son groupe si l'issu du vote était positive. Puis il finit par le grand buffet.
- T'approche pas Eddie!
- Mais quoi, riait il en s'approchant des petits fours ?
- Tu vas pas oser, touche pas à ces petits four putain...
- Que je touche pas à quoi, demanda t il en agrippant une poigné des apéritifs.
- Merde Eddie t'abuse...
- Je vois pas de quoi tu parles dit il la bouche pleine et souriante. Tiens ma chérie tu veux un gâteau ?
- Eds tu me fatigue...
- Oui mais tu m'aimes dit l'homme aux cheveux longs en tournant les talons après avoir embrassé Steve.

L'après midi avançait et le centre se remplissait. Eddie observait Steve serrer des mains.
- Alors ça tu vois ma chérie, ça s'appelle cirer des bottes. C'est le boulot de Papa Steve. Et il fait ça très bien. Comme ça il a plein de pognon pour ses gamins. Heureusement parce que moi si je fais ça, tu vois, je vomi.
Steve s'approcha d'Eddie :
- Viens avec moi sinon je vais tuer un de ces gars. J'en ai marre de serrer des mains à des cons qui s'intéressent qu'à nos votes...
- Compte pas sur moi bébé, je reste avec Aria elle a plus de conversation qu'eux. Aaaahbrrrruuuuuu, bububububu, ahahahaha oui oui oui papa il reste avec Aria !
- Bébé ? Tu m'as vraiment appelé bébé ?
-Oh ça va.

Pris de remord Eddie rejoint Steve dans la foule de dignitaires en costumes.
- Excusez moi, la petite réclame son papa. Cheriiiie, s'exclama t il exagérément avec une intonation de vieille bourgeoise.
Steve etouffa un rire et rejoint Eddie de l'autre côté de la pièce, sur les canapés, avec les gens de son espèce, les drags en talons haut, les vieux pédé en goguette, les jeunes queers, les butchs et les lesbiennes, les vrais, les durs et les tatoués.
- On est pas mieux là ? Dit Eddie en installant Aria sur les genoux de son père qu'il enlaçat. Ce type avait beau avoir 44 ans il était toujours cet ado qui roucoulait lorsqu'il était collé à son amoureux.

L'après-midi laissa place au début de soirées et les débats s'enchaînaient. Les cols blancs étaient passés à autre chose et ils étaient entre eux. A chaque fois qu'une personne en défaveur du mariage apparaissait sur le grand écran des hurlement de désapprobation s'élevaient et Eddie s'appliquait à balancer vers l'écran tout ce qui lui tombait sous la main.
- Eddie tu viens de balancer la tétine de ta fille...
- Ouh putain merde.
- Tu as pas jeté Aria parce que c'est moi qui l'a tien !
- C'est maintenant les gars ! Ils votent, les résultats arrivent.
- Je veux pas voir ça Steve putain...
- Arrête de jurer bordel.
- Dis moi quand c'est fini...

Soudain un grand cri s'éleva de la salle, comme si l'équipe d'Angleterre avait gagné la coupe du monde sur la dernière minute de jeu. Les gobelets s'envolerent, des applaudissements retentirent, Eddie et Steve se prirent dans les bras en se serrant très fort et en riant de joie.
Il atrappa son sac, colla un casque anti bruit sur la tête de sa fille et se rua sur la scène. Il brancha sa guitare, enjoignit le reste du groupe d'un mouvement du bras et prit le micro.
- On fera les bla bla plus tard. La on va un peu faire la fête. On l'a tous mérité, surtout ceux qui ont œuvré pour rendre ça possible, ceux qui luttent pour nos droits et Steve parce qu'il a organisé cet événement et parce que je l'aime et parce que c'est le meilleur père pour ma fille et c'est pas vraie je suis pas émue.
Steve devant la scène tenait sa fille dans ses bras et était très fier d'Eddie, lui aussi était ému par toutes les marques de reconnaissance qu'il recevait après les mots qu'avait prononcé Munson.
Eddie plaqua les premiers accords d'une chanson qui semblait familière à Steve, mais il ne l'avait pas entendu depuis... Il ne voulait même pas s'en rappeler

Two hearts that shouldn't talk to each other become close
In a town much like a prison cell
People speak our names on the street in hushed tones*

La chanson aurait pu parler d'eux. D'ailleurs Eddie ne quittait pas Steve des yeux, courbé sur son micro. Son charme lorsqu'il etait sur scène était toujours le même, Steve restait accroché à ses moindres inflections de voix, son moindre déhanché, la tension du moindre muscle dans ses bras, ses expressions durant les solos... Il avait l'impression qu'il l'aimait encore plus après toutes ces années...
- Steve veux-tu m'épouser ?

*Les premières lignes de Promises

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L'histoire est bientôt terminée cette fois. J'espère que ces derniers épisodes vous auront plu.
Si tu passes par là, je fais un clin d'œil à ma première lectrice. Merci 😶‍🌫️