Rainbow in the dark

- The Memory Remains -

Le lendemain matin, les jeunes hommes trainerent au lit. Ils avaient du mal à détacher leur corps l'un de l'autre. Steve était irrémédiablement attiré par la peau d'Eddie. Il n'en avait jamais assez.
- Tu vas m'épuiser Harrington. Je suis censé être convalescent je te rappelle !
- Désolé Eds, j'ai envie de te bouffer.
- On devrait manger un truc en effet.
- Bouge pas, je te prépare le petit déj.
- C'est pas avec ce que j'ai dans le frigo que tu vas réussir à faire quoi que ce soit
- Tu vas voir.
Steve sauta nu du lit et se dirigea vers la porte. Il reçu son caleçon sur la tête.
- Pour ta pudeur, mec.

Steve entra en sifflant dans le salon, tout heureux qu'il était d'avoir retrouvé l'homme qu'il aimait. Il se dirigea vers le frigo et procéda à son rapide inventaire lorsqu'il entendit un raclement de gorge derrière lui. Il fit volte face une spatule à la main. C'est qu'il était trop habitué à rencontrer des homophobes ou des créatures démoniaques qui voulait lui faire la peau. Mais il se trouva nez à nez avec Wayne Munson, très amusé du tableau.
- Bonjour, Wayne, dit il simplement en lui tendant la main.
- B.. Bonjour monsieur, je... Je suis Steve Harrington bredouilla Steve en baissant sa spatule.
Il retourna dans la chambre d'Eddie rouge de honte.
- T'as vu un fantôme ?
- Pire. Ton oncle est là. On a fait les présentations en caleçon.
Eddie parti en fou rire
- Te moque pas je suis mort de honte.
- Imagine si t'étais sorti de là nu comme un vers !
- Arrête !
- Eddie sauta du lit et enfila un jean, il mit une main aux fesses d'Harrington qui rougit de plus belle.
- Mets un pantalon et ramène toi.

Eddie sauta au cou de son oncle. Il était la meilleur figure parentale qu'il n'avait jamais eu et il lui avait beaucoup manqué durant ces dernières semaines.
- Wayne !
- Ça va mon garçon ? Mais attends, qui t'a amoché comme ça ?
- Oh ça... Je te raconterai mais tu devrais voir dans quel état sont les autres gars.
- Eddie, dans quel merdier tu t'es encore fourré
- C'est pas de sa faute Mr Munson je vous assure.
- Appelle moi Wayne petit.
- Wayne, tu as deja fait les présentations, Steve est... Mon copain, finit il en mettant sa main sur les hanches de Steve qui n'avait pas repris sa couleur naturelle et qui brillait d'un rouge étincelant.
- Si tu me le présente celui là, c'est qu'il est important pour toi.
- Ne lui répète pas trop, il va prendre la grosse tête sinon.
- Ravi de te rencontrer mon garçon. Et ne t'inquiète pas. Tu es en sécurité ici, le rassura Wayne une main sur l'épaule. Je vais me coucher, j'ai bossé toute la nuit. A plus tard les gars.

Steve s'affaissa sur le canapé en soufflant de soulagement.
- Putain il est cool ton oncle. Ça se passerait pas comme ça avec mes parents...
- J'en suis désolé Harri, vraiment, répondit Eddie en s'asseyant à côté de Steve, une main autour de ses épaules et l'embrassant sur la joue.
- C'est pas grave.
- Si c'est grave. On fait rien de mal. Tu devrais pas appréhender la réaction de tes parents. Mais tu sais Steve, je te demande rien. J'attends pas du tout que tu en parles à tes parents. Va pas te foutre dans la merde.
- T'es le meilleur copain que j'ai jamais eu.
- Mec, je suis ton premier.
- Et j'espère que tu seras le dernier.
- Quoi tu vas m'épouser et me faire des enfants ?
- Tu serais très beau en robe de marié.
- Arrête tes conneries Harrington !
Ils se chamaillerent un moment piur finir dans une étreinte. Eddie pouvait tout à fait s'imaginer finir ses jours aux côtés de Steve mais cette pensée lui fit craindre à nouveau que Steve l'abandonne.

Ils passèrent le reste de la journée au lit, à rire et faire l'amour, Eddie à jouer de la guitare et Steve à l'écouter. Ils finirent par s'endormir dans les bras l'un de l'autre, un sourire sur les lèvres de Steve.

Eddie se réveilla au milieu de la nuit. Avec un creux dans le ventre qu'il connaissait trop bien. Il fit en sorte de se libérer de l'étreinte de Steve le plus lentement possible. Il attrapa sa lunchbox en métal et se rendit doucement dans le salon.
Il s'assit sur le canapé et scruta longuement la boîte en fumant une cigarette. Peut être qu'un joint suffirait à apaiser cette envie qui grondait. Il prepara ça, et l'alluma avec délectation en prenant une très grande taffe. Il tentait de calmer la bête noire qui commençait à le dévorer. Sans grand succès. Ses angoisses se mêlaient. Le souvenir des demobats, la douleur des coups de Jason, l'abandon de Steve. Tout tournoyait dans sa tête et son estomac sans qu'il soit capable de calmer la douleur. Il attrapa quelques pilules dans une pochette en plastique qu'il avala à sec. Il se roula en boule sous un plaid et senti la douce chaleur se rependre dans son corps en même temps que des larmes coulaient sur ses joues.

Lorsque Steve se réveilla quelques heures plus tard, il fut surpris de ne pas trouver Eddie dans le lit à côté de lui et fut pris de peur.
- Eddie ?
Il se leva et trouva Munson roulé en boule dans un coin du canapé, la lunchbox encore ouverte sur la table basse. Il fut pris d'une colère à la hauteur de sa peine. Il n'était pas né de la dernière pluie. Il savait bien ce qu'était la drogue. Lui même à quelques soirées... Mais qu'Eddie se défonce seul, comme ça au milieu de la nuit alors qu'il était dans la pièce à côté, il ne comprenait pas. Et il était inquiet.
- Hey Eddie, il secoua doucement son amant, réveille toi.
Eddie grogna derrière les vapeurs des cachets et tira le plaid sur son visage.
- Eddie putain !
- Putain toi même. Il fait nuit la qu'est ce qu'il y a merde.
Sa diction était empatée et il avait du mal à ouvrir les yeux.
- Mec t'es complètement défoncé là.
- Ouais. Tu ruines mon trip là.
- Non mais t'es sérieux ? Réveille toi merde. Je veux pas d'un mec toxico moi.
- Le roi Harrington se défile déjà, répondit Eddie le cœur serré. Seul la drogue l'empêchait de pleurer complètement.
- Jamais de la vie Eddie, dit il en s'asseyant à côté de Munson en lui frottant le dos. Tu m'entends Eddie ? Je t'abandonne pas. Mais je veux que tu arrêtes cette merde. Je veux pas te perdre d'une overdose à la con putain, dit il le regard empli de larme. Pourquoi tu fais ça, je comprends pas ?
- Ah tu comprends pas ? Je vais expliquer au Roi.
- M'appelle pas comme ça putain.
Eddie commença son récit observant avec tristesse un point imaginaire devant lui :
- Ma mère m'a abandonné. Mon père m'a abandonné, ceux que je croyais mes potes m'ont abandonné dans le pays des démons, le seul homme que j'ai jamais aimé m'a abandonné. Je me suis fait taper sur la gueule toute ma vie, on m'a détesté toute ma vie. J'ai cru mourir trop de fois pour un mec de 19 ans. Je suis même mort une fois. Dévoré par des putains de bestioles démoniaques. J'ai l'impression de les sentir encore à l'intérieur de moi. J'ai le goût et l'odeur du sang qui me reviennent tout le temps. J'ai le corps recouvert de blessure. Je suis épuisé Steve. Il baissa le regard sur ses doigts qu'il tournait et retournait pour tenter d'apaiser sa peine et se concentrer. Alors oui je me drogue et je bois. Je fais ça depuis des années. C'est le moyen que j'ai trouvé pour avoir un peu la paix. Pour retrouver un peu de sérénité. Je suis pas complètement teubé, je sais que c'est de la merde. Mais j'ai pas d'autres solutions. Et maintenant je peux plus m'en passer... Alors ? Tu comprends maintenant ? Il tourna son visage aux mâchoires serrées vers Steve. Harrington ruisselant de larmes.
- Je t'aime Eddie. Je t'aime et je suis désolé. Je m'en veux tellement de t'avoir causé autant de peine.
Eddie pleurait lui aussi. Il avait mal et il s'en voulait déjà d'avoir ouvert la porte de sa douleur à Steve, encore un peu plus. Steve pris Eddie dans les bras.
- M'abandonne pas Steve. M'abandonne plus s'il te plaît.
- Eddie si je t'abandonne je meurs. Je peux pas t'empêcher de souffrir, pas tout de suite. Je vais tout faire pour te rassurer et te prouver que je vais plus m'échapper. Mais en attendant je veux que tu me prometes une chose ?
- Quoi ?
- Si tu as envie de te droguer parce que ça va pas, je veux que tu me le dises. Et je veux que tu ailles voir un médecin. Pour qu'il t'aide à arrêter. Promets le moi.
- Je te promets d'essayer.
C'était déjà suffisant pour Steve.

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Voilà ! J'espère que cet épisode vous aura plu. N'hésitez pas à me faire un retour, je suis toujours très intéressée.