- This charming man -

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Comme promis, le lendemain Eddie emmena Steve chez sin disquaire favoris en ville. Ils sortirent du Mobil home en se tenant la mais jusqu'à la voiture de Steve. Celui ci conduisit une main sur la cuisse de son metalleux.

- Salut Pete, t'as reçu des nouveautés s'enquit Eddie ?
- Quelques imports anglais. Kate Bush, les Smith, je te mets ça de côté ?
- Avec plaisir.
Eddie entraîna Steve au rayon rock et métal. Il ne tarissait pas. Il parlait avec les mains, sautant sur place, racontant de multiples anecdotes sur les albums qu'il jugeait incontournable.
Tout y passait, Judas Priest, Metallica, Black Sabbath... Et soudain les posters, les badges, les patchs, tout ce qu'aimait Eddie prenait un peu plus de sens pour Steve. Il regardait son metalleux avec des yeux emplis d'admiration. Et d'amour. Il devait se rendre à l'évidence.
Steve aurait voulu embrasser Eddie, le prendre dans ses bras et le faire tournoyer. Mais ils étaient en public. Il savait qu'il ne pouvait pas. Qu'il n'était pas près. Pas encore. Alors il se contenta de poser la main sur la sienne discrètement. Entre deux bacs de disques. Ils rayonnaient. Un peu de normalité c'était installé.

Le carillon de la porte retenti. Eddie et Steve entendirent une voix qu'ils reconnaissaient tous les deux. C'était Jason. Celui qui avait voulu descendre Eddie lors des derniers événements. Il l'avait tenu pour responsable de la mort de Chrissy. Comme le reste de la ville. Pour Eddie, Jason c'était aussi celui qui l'avait harcelé depuis son arrivé à Hawkins. Celui qui cristallisait tout ce que cette ville avait de moche et d'hostile. Il avait aussi été l'ami de Steve pendant plusieurs années. Une fraternité entre sportifs. Un accord tacite.

La main d'Eddie se crispa. Celle de Steve retourna dans sa poche. Et cela fit comme un uppercut au creux de l'estomac d'Eddie. Évidemment il ne s'attendait pas à ce que Steve s'affiche aux yeux du monde avec lui, mais ce petit geste, c'était pour lui comme si Steve effaçait un peu de son bonheur de ces derniers jours.

Il n'avait pas fallu beaucoup de temps à Jason pour repérer Eddie dans le fond de la boutique
- Eddie le taré, t'as pas fondu à la lumière du jour ?
- C'est grâce à ma baguette magique darling, dit il en levant son majeur en direction de Jason.
- Oh Steve, bonjour. Je savais pas que tu traînais avec cette tantouze d'Eddie. Fais gaffe c'est peut être contagieux.
- Lui parle pas comme ça Jason. Ça suffit maintenant, tenta Steve.
- Ah merde tu le défends ? C'est peut être trop tard pour toi finalement.
- Dégage Jason, fit Eddie en avançant, j'ai pas de patience aujourd'hui.
Eddie pouvait faire le malin quand il s'agissait de lui. Il avait l'habitude. Ça devenait presque un exercice de style. Mais qu'il s'en prenne à Steve était au dessus de ses forces. Il était prêt à lui arracher les yeux au médiator, lui trancher les artères avec une corde de guitare.
- Aller, bonne après midi mesdemoiselles, salua Jason en tournant les talons.

Steve avait la nausée. Eddie une batterie qui bourdonnait dans ses oreilles. Les deux hommes avaient été affectés par le discours de Jason. Steve parce qu il n'avait pas l'habitude d'être la cible des moqueries. Eddie parce qu'il se pensait coupable. Sans lui Steve ne serait pas la cible de ce genre de violence. Et celle ci n'était même pas la pire qu'il aurait à subir.

- Ça va ? S'inquiéta Eddie. Il avait avancé sa main vers l'épaule de Steve et il était certain que le jeune homme avait eu un moment de recul en baissant les yeux.
- je sais pas comment tu fais pour supporter tout ça.
- Oh, c'est mon cuir. Ça atténue les coups.
- C'est pas drôle Eddie.
- Qu'est ce que tu voudrais ? Que je me morfonde à chaque fois ? Bien sur que c'est dégueulasse et violent et injuste et immonde. Mais si je mesure la porté de ce genre de choses à chaque fois que ça m'arrive, je reste en position fœtale chez moi et je sors pas.
L'espace d'une seconde il se rememora les soirées qu'il avait passé, alcoolisé ou défoncé à jouer de la guitare pour ne pas avoir à affronter le monde. Mais il cligna des yeux pour faire disparaître ces images.
- T'as sûrement raison... Viens on s'en va.
Ils passèrent à la caisse, Eddie attrapa un sac plein de disques et de K7.
Une fois dans la voiture il sorti quelques disques et donna le sac à Steve.
- Cadeau, dit II rayonnant.
Steve sourit mais une ombre se dessinait au fond de ses yeux et Eddie faisait mine de ne pas la remarquer.
- Merci beaucoup c'est super sympa Eds dit il en l'embrassant sur la joue. Ce que le metalleux ne nota pas c'est que le Golden Boy huma son parfum un peu plus longtemps que d'habitude, un poids sur la poitrine.
- Je te ramène Eddie ?
- Tu rentres chez toi ce soir ?
- Il faudrait oui, ne serait ce que pour me changer.
- T'as quelque chose contre mes vêtements ?
- Ils sont pas franchement à ma taille dit il en souriant timidement.
- Oui et une vrai nuit de sommeil nous ferait pas de mal rit Eddie sans remarquer que le visage de steve se refermait.

Arrive au trailer park, Steve pris Eddie dans ses bras et le serra un peu trop longtemps et un peu trop fort.
- Hey beauté, ça va ? On se voit demain t'en fait pas !
Lorsqu'Eddie rentra chez lui, il se laissa tomber sur son lit en souriant, regardant son plafond et se remémorant les événements de ces derniers jours, This Charming Man des Smith's tres fort sur sa platine. Il tenait autant que possible, loin le souvenir de Jason.
Au même moment, Steve démarrait sa voiture. Des larmes brouillaient sa vue en même temps qu'il montait le son et que la voix de Morrissey* remplissait sa voiture.

* Morrissey est le chanteur des Smiths.

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Le chapitre est un peu plus court que d'habitude mais c'est là que le drame se noue.
N'hésitez pas à me faire un retour !

Rainbow in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant