Chapitre onze

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[Parce que j'aimais tellement l'idée d'aller me faire foutre dans ses yeux.
Reda Hoballah.]

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Le soleil brille encore relativement haut dans la ciel malgré l'heure qui continue de tourner, il est un peu moins de dix-huit heure quand le groupe se rend compte qu'il serait peut-être temps d'aller faire un peu plus de courses pour le reste du week-end.
Se pressant au milieu du salon comme des insectes désorganisés dans une fourmilière, les trois volontaires pour se charger de se rendre au supermarché le plus proche, soit à près de quinze minutes en voiture, s'activent à dresser une liste sur un morceau de papier déjà chiffonné.

Bien assit au fond du canapé en cuir, Gabriel les regarde faire sans bouger, se moquant même de temps en temps de leur agitation.
Faire les courses l'emmerde déjà en temps normal, alors les faire avec des boulets dans les pattes, très peu pour lui.
Bien content de ne pas faire partie du convoi, il sourit en voyant Alec se barrer, avec Sacha et Quincy cependant.

Claquant la porte derrière eux, ils disparaissent de son champs de vision après avoir récupéré à la volée le trousseau de clé correspondant à la voiture d'Ortega.
Dans la pièce désormais bien calme, Gabriel balaye son regard sur les autres occupants.
Adam et Hanna aux abonnés absents, qui ont disparus dans une des chambres depuis cinq bonnes minutes, probablement pour enfiler des perles, il ne reste plus que Sinane, Aaron et Alaric.

Demeurant silencieux tous les quatre, profitant du calme instauré par le départ des trois autres, ils s'octroient un petit instant de répit.

– Je vais prendre une douche. Brise néanmoins Sinane en disparaissant lui aussi en haut des escaliers.

Gabriel ferme les yeux un instant, posant son avant-bras sur son visage pour se cacher de la lumière, et ses tympans se réjouissent du silence reposant.
Les paupières closes, il entend vaguement les déplacements des deux autres dans la pièce, qui s'occupent sans bruits autour de lui.

Un froissement de plastique, l'écho discret de quelques pas sur le carrelage propre et le grincement à peine audible d'une charnière de placard, autant de petits bruissements apaisant qui le bercent alors que sa respiration se fait plus calme et régulière.
Il s'endormirait presque.

Il bouge un peu ses jambes sur le cuir frais et cherche une position confortable pour reposer son corps encore quelques minutes, créant une bulle autour de lui pour s'isoler du reste du monde. Sa notion de temps s'effrite progressivement, engloutit par une sensation de bien-être et, sans vraiment plonger dans le sommeil, il comate un moment alors que des disques chromatiques se dessinent sous ses paupières, ondulant aléatoirement dans ses yeux fermés.

C'est une légère pression sur son épaule qui le tire de sa semi léthargie, et ses cils tressautent légèrement quand il dégage son bras de son visage en grognant pour lancer un regard mi curieux mi agacé autour de lui.

Pourtant, personne ne se tient à côté de lui quand il redresse son cou et, cherchant du regard, il s'aperçoit qu'Aaron a disparu, le devinant ailleurs dans la maison, très certainement à l'étage.
Persévérant dans son inspection, il remarque finalement la présence d'Aly, près de la baie vitrée menant à la terrasse, et qui lui intime d'un mouvement du menton de le rejoindre de l'autre côté de la vitre.

Curieux et un peu désorienté, il étire ses jambes et ses bras avant de s'asseoir mollement sur le canapé.
Puis, baillant un grand coup, il se redresse pour s'engager à travers la pièce, avançant par automatisme jusqu'à lui. Seul avec lui sur la terrasse, il examine ensuite les environs, cherchant une dernière fois Aaron, au cas où il serait également dans les parages.

Son meilleur amiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant