you are alive (TWD) TOME 2

partie 27 - sherry

MARYLAND

Point de vue de Sherry

Nous marchons depuis trois bonnes heures, aucune trace de Tony. Je commence vraiment à m'inquiéter. L'endroit où nous avons notre camp est assez éloigné de la ville, près d'un grand lac et d'une petite forêt. Mais plus nous nous rapprochons du centre et plus nous nous mettons en danger. J'ai vu à plusieurs reprises des regards, inquiets pour la plupart, entre Lincoln, John et Tyler. Au début je n'étais pas sûre, mais désormais je le suis. En fouillant la tente de Tony, on a découvert une tente vide. Il est parti. Il est parti et je sais que c'est de ma faute. J'arrête de marcher. Je dois l'accepter, et le laisser partir. Je ne peux pas mettre ma famille en danger pour quelqu'un qui a pris sa décision. Peut-être que notre histoire doit s'arrêter ici.

- Stop, j'annonce pour la première fois depuis notre départ.

Les garçons devant nous s'arrêtent, les filles à côté de moi me regardent interloqué.

- C'est terminé. On devrait rentrer.

- Comment ça ? demande Joséphine.

- Il a décidé de partir, je souffle comme si c'était évident. C'est une raison suffisante pour le laisser s'en aller.

- Sherry, tu dois être sûre de toi, reprend Ava d'une voix douce, il est encore ton mari...

- Plus maintenant, je soupire en retirant mon alliance avant de la ranger dans mon sac. Notre histoire s'arrête ici.

Pour la première fois depuis longtemps, je me sens en alignement avec moi-même, j'accepte la situation et j'avance. Certains pourraient prendre ça comme de l'égoïsme, mais ces personnes n'ont pas vécu et ressenti à ma place, j'ai souffert, et je décide d'arrêter de souffrir pour les autres.

- C'est ta décision. On te suivra Sherry, quoi que tu choisisses, déclare Lincoln.

Je regarde le reste du groupe, enfin, je regarde surtout John. J'ai besoin de mon allié, de voir qu'il me soutiendra comme Lincoln vient de l'affirmer. Il me regarde intensément et je vois dans son regard que c'est le cas.

- On rentre, je déclare sûre de moi.

Le retour au camp est long et épuisant. Nous avons croisé le double de rôdeurs et sommes couverts de fluides en tout genre. Il nous reste encore une demi-heure de marche environ. Je sens quelqu'un s'approcher de moi, je reconnais John.

- Tu te sens comment ? me demande-t-il.

- Je vais bien.

- Tu n'as pas besoin de me mentir.

- Je sais.

Il doit voir que je ne suis pas d'humeur à bavarder puisqu'il n'insiste pas. On continue de marcher l'un à côté de l'autre jusqu'à notre retour au camp. Une fois de retour, je vais me décrasser dans le lac avant de rentrer me changer dans le bateau vide. Quand je m'assure d'être seule, je fais tomber mon masque. Je m'écroule en pleurs. Je ne pensais pas que le départ de Tony m'affecterait autant, mais maintenant qu'il n'est plus là, je revois des flashbacks de notre vie avant, ensemble, heureux et plus amoureux que jamais. Je ne pensais pas pouvoir vivre un seul jour sans lui, et maintenant il va falloir que j'affronte une apocalypse avec mes deux enfants. Quand je me calme enfin, je finis de me préparer avant de rejoindre les autres au camp. Le repas se fait dans un grand calme, je reste à l'écart avec Margot et de Lewis. Une fois le repas terminé, je rentre avec les petits et nous nous couchons directement.

Je n'arrive pas à trouver le sommeil, évidemment. Je me tourne et me retourne dans mon lit, agacée. Je finis par me lever, sans faire de bruit. A l'extérieur il fait frais, je savoure le vent qui fouette mon visage. Je m'installe sur l'avant du bateau en resserrant ma veste contre moi. De loin, j'aperçois le camp, le feu est toujours allumé, quelqu'un doit être toujours debout. Cette idée me réconforte. Une idée me vient en tête, je retourne dans le bateau et allume une petite lampe torche avant de chercher un manteau en particulier, celui de Louve, dans la poche de gauche j'en sors un paquet de cigarettes. Bingo. J'attrape un briquet avant de ressortir. J'ai l'impression d'être de nouveau une adolescente lorsque j'allume la clope et que je tire une première taffe. Je ne tousse pas, comme si mes anciennes habitudes ne m'avaient jamais quitté...