->Chapitre 3.3<-

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Bennie

J'ai lu tous les messages de Jack mais je n'ai pas répondu. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je n'ai pourtant pas de tendance rancunière.

C'est peut-être l'influence de Camille.

Dans tous les cas, peu importe pour quelle raison, je ne suis pas prête à lui parler. Du moins pas pour le moment. J'ai donc suivi le conseil de mon frère et posé mon téléphone dans ma chambre pour profiter avec toute ma petite famille du réveillon de Noël.

Comme chaque année, la fête se déroulait chez nous. Et oui, quand on a le plus grand nombre d'enfants, on se doit de servir de maison d'accueil pour les fêtes de fin d'année. En d'autres termes, en plus des 8 habitants de cette maison, une dizaine de personnes ont fait leur entrée. Mes cousins et cousines ayant plutôt l'âge de Rachel et Lucas, les jumeaux boxeurs, je faisais alors partie du comité d'écoute des tontons.

Bon, je l'admets, ce comité ne comprend que moi et mon frère, Alex.

Nos tontons ont toujours des histoires hilarantes à raconter. Ce réveillon de Noël était donc loin d'être ennuyeux. Ils nous ont proposés de participer à leur blague de l'année car, je cite, nous étions « enfin assez âgés pour en subir les conséquences ».

Ça n'a pas raté. Quand Maman a vu que la pièce majeure du dessert avait disparu et que nous étions tous mort de rire à côté, nous avons eu droit à une belle tirade sur notre immaturité. Notez que nous avions seulement déplacé le gâteau dans la chambre d'Alex le temps de la blague.

Bon ok. Nous avions aussi mis à sa place une tablette de chocolat version dînette. Mais était-ce vraiment nécessaire d'en faire toute une histoire ? Je me suis alors promise de ne jamais devenir la mère qui réagit mal à la blague de l'année.

Lorsque tous les enfants sont partis se coucher (enfin, tous ceux qui croient encore dur comme fer au gros bonhomme rouge nommé Père Noël), nous avons installé la surprise du matin de 25 décembre qui nous empêcherait très probablement de faire la grasse matinée.

Oui, les gosses qui viennent te sauter dessus parce que les parents ont dit « Tout le monde doit être là pour ouvrir les cadeaux ! », on connaît.

Je ne m'en plains pas. Je trouve ça même plutôt amusant de voir toute leur excitation ; et puis ça fait partie du package « Noël parfait » quand tu as une grande famille.

Avant de me coucher, aux alentours de 4h du matin, j'ai parcouru les notifications sur mon téléphone. Dans un élan de bonne humeur certainement dû à l'esprit de Noël et à la fatigue, j'ai finalement répondu à Jack. Après tout, je me devais bien de lui donner un signe de vie vu son degré d'inquiétude pour moi.

Après une courte nuit de sommeil, j'ai dû jouer la comédie devant Rachel et Lucas quand ils m'ont annoncé que le salon était inondé de cadeaux et que le plus gros portait leurs noms. En réalité, j'avais moi-même aidé mon père à le déplacer à travers le labyrinthe de cadeaux la veille.

Je les suis en courant dans les escaliers alors que nous lançons les paris sur ce qu'il peut bien contenir. Alex fait soudainement irruption derrière nous, l'air complètement paniqué. Je suis moi-même d'autant plus surprise de le voir revêtu d'un tablier à fleurs et d'une louche dans la main.

Étrange.

-Ça a commencé ?

-Qu'est ce qui a commencé ? demandais-je perdue.

-L'ouverture des cadeaux tiens ! Je vous ai entendu courir j'ai eu peur, dit-il soulagé.

-Pourquoi tu portes le tablier de Maman ? s'enquit Rachel avec méfiance.

Destinés à patienterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant