Si mon absence de change rien à ta vie, c'est que ma présence n'avait aucune importance.
Bennie
A peine rentrée d'Oregon, ma routine scolaire est revenue comme si elle ne m'avait jamais quitté. Une seule chose s'est ajoutée à cette routine : téléphoner à Jack. Nous avons vite remarqué que le plus pratique pour lui comme pour moi était que je l'appelle le matin, pendant mon petit déjeuner.
Le seul inconvénient reste que, suivant les jours et les emplois du temps de chacun, mes frères et sœurs participent tour à tour à nos appels. Des fois je me demande même s'ils ne font pas exprès de caler leur heure de petit déjeuner sur la mienne pour pouvoir parler à Jack.
Heureusement, je suis la seule bien assez folle pour se lever le samedi matin et me rendre en évaluation hebdomadaire. Ainsi, il y a au moins un jour où je peux parler librement à Jack. On peut dire que je déteste un peu moins celui qui a déclaré que les étudiants en prépa feraient des contrôles tous les samedi matin.
Mais soyons d'accord, je ne l'aime pas pour autant. (Quel crétin !)
Les semaines ont passé depuis le nouvel an et le mois de février pointe déjà le bout de son nez. Je travaille mes cours comme une acharnée et je n'ai d'ailleurs pas eu l'occasion de revoir Lydie et Camille depuis la reprise après les vacances de Noël. Autrement dit, je n'ai pas plus vu mes meilleures amies qui habitent à quelques kilomètres de chez moi, que mon petit ami qui vit à l'autre bout du monde.
Comme dirait Jack : That sucks.
Et pourtant, ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. S'il y a bien une chose qui me préoccupe ces derniers temps, c'est de voir que ma relation avec Jack ne progresse pas. Ce que j'essaie de dire, c'est que notre relation stagne, et je ne peux m'empêcher de me poser des millions de questions. Suis-je faite pour une relation à distance ? N'est-ce qu'une passade ? Est-ce que les choses sont différentes de lorsque nous n'étions que des amis ? (Si l'on considère que nous avons été uniquement des amis à un moment...)
Plus j'y pense, plus je regrette de ne pas avoir pris le temps de réfléchir à ces questions avant de m'engager dans cette relation.
Je mentirais si je disais que cette histoire ne me rend pas un peu parano. Je n'ose pas aborder le sujet avec Jack et encore moins avec les filles parce que Camille semble vivre un rêve avec Avi. La dernière chose que je veux est de la faire sentir coupable. Ou alors je suis juste jalouse ?
Je savais bien que je devenais parano.
Je vois parfaitement que Camille et Avi deviennent de plus en plus attachés l'un à l'autre simplement en écoutant Cam parler de lui. Je sais qu'il a commencé à s'ouvrir à elle sur certains sujets et ça me peine de remarquer que Jack ne me parle que de la pluie et du beau temps.
Enfin, façon de parler. J'ai aussi le droit à des anecdotes par ci par là de ses voyages en temps de musicien et chanteur. Mais jamais il n'a évoqué son enfance malgré mes perches, et encore moins ce qu'il s'est passé le jour de ses 18 ans.
Je ne cesse de me répéter qu'il m'en parlera quand il sera prêt mais cela fait plus d'un mois maintenant que nous sommes ensemble et je ne suis même pas capable de dire si ses grands-parents sont en vie ou encore s'il a des oncles et des tantes.
Je suis d'accord sur le fait que nous sommes allés un peu vite en ce qui concerne notre mise en couple, mais ralentir le rythme ne signifie pas arrêter la progression ! A moins que tout cela soit lié au divorce de ses parents ?
Arg !
Je ne me souviens pas m'être déjà sentie aussi frustrée, aussi déçue de la situation. J'essaye de lui montrer qu'il peut me faire confiance (Et que je ne demande que ça !) mais il s'entête à détourner le sujet au point de se répéter.
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Destinés à patienter
RomanceTout commence à quelques jours de Noël. Non, ça ne se finit pas en baiser sous la neige. Bennie, étudiante timide et réservée, quoi qu'un peu excentrique lorsqu'elle entend du Gilbert Montagné, a un but et elle compte bien l'atteindre : être diplômé...