Un jour l'amour a dit à l'amitié : « Pourquoi existes-tu puisque je suis là ? »
L'amitié lui répond : « Pour amener un sourire là où tu as laissé des larmes. »
Jack
Les mois ont passé et je n'ai pas eu un jour, ni même une heure, sans regretter de m'être éloigné de Bennie. Une part de moi tente désespérément de ne pas oublier pourquoi il était plus sain pour elle d'être loin de moi mais plus le temps passe, et plus cette part perd en puissance. Je suis maintenant presque convaincu que j'aurais dû simplement lui dire la vérité et la laisser choisir ensuite.
Quel idiot je fais.
Je me sens encore plus désespéré lorsque le téléphone d'Enio sonne toutes les semaines, affichant « SnickersLover » en grosses lettres comme pour me rappeler qu'elle ne m'appelle plus, moi.
Je ne pensais pas qu'aimer puisse faire tant de mal. C'est une douleur bien différente des douleurs physiques. Quoi que, de temps en temps ma poitrine se sert comme s'il me manquait de l'air. Mais la majorité du temps, c'est un vide immense que je ressens, et la certitude qu'il me manque quelque chose en permanence. Ou, devrais-je dire, quelqu'un...
C'est pourquoi j'ai pris peur lorsque Cheveux Rouges a débarqué chez nous pour le début de ses vacances d'été. Non pas parce qu'elle est toujours très intimidante, mais parce qu'elle est sur son petit nuage avec Avi et que je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais pu vivre la même chose avec Bennie si je n'avais pas été aussi stupide.
Résultat : j'ai fui en France, chez ma mère.
Après tout, je lui avais promis de venir à Lille pour la voir et je n'avais pas encore réussi à trouver le temps de tenir cette promesse. Cette décision était donc positive de tous les points de vue. D'ailleurs, les autres en profitent aussi pour souffler et retrouver leur doux cocon familial.
Remettre les pieds à Lille après tant d'années me paraît presque irréel. Je revois ces grandes places qui aujourd'hui ne me paraissent plus si grandes et me rappelle des souvenirs d'un moi bien plus jeune. Après tout, lorsque l'on voyage tout autour du monde dans des villes comme Los Angeles, New York, Sydney, Berlin, Londres et j'en passe, il me paraît normal qu'une ville comme Lille nous semble tout à coup bien plus petite.
Quoi qu'il en soit, cette ville a toujours la même place dans mon cœur.
Surtout grâce aux merveilles derrière le comptoir des boulangeries.
Je sors du taxi et me dirige vers l'adresse que ma mère m'a donné. Je souris en reconnaissant le charmant petit restaurant où elle aimait déjà nous emmener, moi et mon frère, lorsque nous habitions ici. Je comprends maintenant pourquoi est-ce qu'elle tenait tant à ce que ce soit une surprise.
« Ne regarde pas sur internet, m'avait-elle dit. Tu demanderas au chauffeur de te déposer au plus près et de t'indiquer la fin du chemin. »
Un serveur à l'entrée vérifie la réservation et me demande de le suivre. J'explore du regard l'immense pièce qui, contrairement à la devanture, a bien changée. Les murs ont été tapissés par-dessus l'ancienne peinture colorée que je peux encore apercevoir dans certains coins où la tapisserie semble déjà se décoller. Le nouveau motif rappelle le vert de la devanture par les immenses feuilles qui le compose.
Vert. Exactement comme la couleur préférée de Bennie. Arrête de penser à elle ! me repris-je aussitôt.
-Et voilà pour vous ! s'exclame le serveur en me présentant la table de deux où m'attendent déjà ma mère et son grand sourire.
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Destinés à patienter
RomanceTout commence à quelques jours de Noël. Non, ça ne se finit pas en baiser sous la neige. Bennie, étudiante timide et réservée, quoi qu'un peu excentrique lorsqu'elle entend du Gilbert Montagné, a un but et elle compte bien l'atteindre : être diplômé...