Mutante - Tome 4

Chapitre 16 : M. Martin

– Mayron Martin ? répéta Law, ne connaissant pas.

– Tu en es sûre ? insista Adam.

– Tu te souviens quand tu m'as dit que je devais être la seule à comprendre ? Cet homme m'a toujours donné des conseils, semblait toujours en savoir plus. Il a été le premier à se présenter à moi lors de mon arrivée.

– Tu disais que tu trouvais parfois son comportement bizarre, se souvint Lucy. C'était ton intuition qui parlait ?

– Sûrement. Je l'ai toujours trouvé amical, sans vraiment savoir pourquoi. Et il semble connaître mon père bien plus que ce qu'il n'avoue.

– J'ai sa fiche, déclara Adam. Bon sang !

– Quoi ? m'écriai-je, nerveuse.

– Il est entré au travail de la famille Arrano juste après le transfert du coffre.

– Je m'en souviens, intervint Zéphyr. Il conseillait souvent mon père, au début. S'il côtoyait le père d'Amy, alors...

– Il était au courant pour la prophétie, devinai-je. Et pour cette raison, Esteban a dû le garder près de lui.

– Ta mère n'est pas au courant de leur amitié ? me questionna Adam.

– Je ne sais pas. Elle n'a rien laissé paraître quand nous l'avons rencontré. Je pensais juste que c'était un employé comme un autre, bien qu'assez proche d'Esteban et des affaires du Clan. Les rares fois où je lui ai parlé, il me mettait vaguement en garde contre quelqu'un, je n'ai jamais vraiment saisi qui.

– Pourquoi n'a-t-il pas parlé directement à Amy, si c'est vraiment lui ? douta Elizabeth. S'il est si proche de mon oncle, je ne vois pas pourquoi il n'aurait pas aidé sa fille !

– Encore cette histoire de chasse au trésor, tu penses ? me questionna Lucy.

Je poussais un râle. Mes cousins attendirent que j'explique, perdus.

– Lucy suppose que mon père a laissé des indices un peu partout, histoire que je doive tout trouver par moi-même. Pour que j'en sois digne ou je ne sais quoi.

– Que ça te rende plus forte, corrigea Lucy.

Je haussais les épaules.

– Si c'est vraiment lui le Mayron dont parle Roxanne, on va vite le savoir. Tu peux obtenir un moyen de communiquer avec lui ? demandai-je à Adam.

– Déjà cherché. Il n'a pas de numéro de téléphone, s'excusa l'Ombre.

– Ce vieil homme est fan du papier, grommela Zéphyr. Il est l'un des rares à avoir la clé de la pièce où tous les rapports sont stockés. Ça ne m'étonne même pas.

– Il doit bien y avoir un moyen de le contacter ! insistai-je. Comment fait Esteban quand il doit lui demander quelque chose ?

– En tant qu'employé, il doit avoir un téléphone professionnel. Mais ça reste en cercle fermé, je ne peux pas le trouver. Il est bien trop proche des Arrano pour que ce soit aussi facilement trouvable.

Je croisais les bras, à court d'idées.

– Alors je vais devoir le rencontrer, décidai-je.

– Bien sûr, en plein milieu de Light, là où Phaïp bosse ? Tu en as d'autres des idées suicidaires ? persifla Elizabeth.

– Tu as une meilleure idée ? m'écriai-je.

– Et si tu demandais à ta mère ? suggéra Lucy.

– Je n'arrive plus à la joindre depuis quelques jours, contrai-je. Je ne sais pas si elle a un problème avec son téléphone, ou si elle est en mission au fin fond du monde.