Mutante - Tome 4

Chapitre 38 : Fuite

Il y eut un moment de flottement, durant lequel le temps, calme, s'arrêta. Puis d'un seul coup, ce fut la cacophonie. Les cris fusèrent dans tous les sens, et les balles aussi. Je me protégeais des éclats de verre en me plaquant contre le mur, entre deux fenêtres. Adam était collé à moi, analysant rapidement la situation. 

Les Mutants attaquaient les humains présents, sans distinction. Je vis Lucy et Zéphyr se défendre, criant pour attirer l'attention de toutes les Ombres et Lumières. Car c'était bien notre but ; que personne ne nous voit nous enfuir. Sauf que nous ne pouvions pas sortir par la fenêtre, nous serions trop exposés à l'extérieur. J'ordonnais comme je pouvais aux Mutants de ne pas tuer Lucy et Zéphyr, ni Rose que je voyais accroupie dans un coin, apeurée. J'eus de la peine pour elle, mais aperçus sa mère la couvrant et la protégeant. Elle était entre de bonnes mains, tout du moins pour être défendue. 

Arrano et Walker avaient sorti leurs armes, criant des ordres à chacun de leur Clan. Adam prit alors ma main et longeant le mur et m'attira vers l'escalier. Mais nous ne montâmes pas. A droite se trouvait une petite porte, de laquelle sortait plusieurs gardes. Les cuisines, deuxième accès vers les couloirs du bâtiment. J'abandonnais le bas de ma robe, pour pouvoir courir correctement. Mon oreillette crissa alors.

– Les Mutants ont pénétré la salle, et le reste est en train de s'engouffrer dans la ville. Un tiers cherche à vous rejoindre, le reste à sortir, nous informa Law. Amy a donc réussi à faire obéir un bon nombre de Mutants, et le reste fout assez de bazar pour distraire les gardes !

– Certains sont bloqués près de leurs cages ? haletai-je en évitant une casserole tombée à terre.

– Oui, mais ils se battent avec leurs gardes, répondit Law. Au moins ils attirent d'autres Ombres dans les souterrains.

Nous allions sortir des cuisines quand trois gardes s'engouffrèrent dans la pièce, puis nous dévisagèrent.

– C'est bourré de Mutants, je dois mettre la Lumière à l'abri ! débita Adam.

Une Ombre attrapa mon bras, et fit signe à Adam de continuer.

– Je m'en occupe, dit-elle.

Adam secoua la tête. L'Ombre serra plus fort mon poignet, douloureusement. Me rappelant que nous n'avions pas beaucoup de temps, je frappais son bras avec mon autre coude, avant d'enfoncer mon genou dans sa trachée. Les deux autres Ombres se mirent en position pour se battre, mais Adam les assomma en même temps en allongeant brusquement ses armes. 

Nous enjambâmes les corps, et main dans la main, continuâmes notre route. La plupart des Ombres ne nous portaient pas d'attention, occupées à chercher un moyen de rentrer dans la salle de réception. Sauf que quelques unes se méfièrent de nous, ou plutôt, suivirent les ordres de Walker de me neutraliser à la moindre tentative de fuite. 

Adam et moi les assommâmes, utilisant toutes nos forces. On courut pendant plusieurs minutes, haletants, mais déterminés. Il me fit descendre un escalier de service, et nous débouchâmes au sous-sol. Si Adam et Law ne me guidaient pas, j'aurais été perdue depuis longtemps. 

On prit un bras de couloir et brusquement, tomba sur cinq gardes armés jusqu'aux dents. Eux ne prirent pas le temps de nous demander ce que nous faisions, et s'appliquèrent à nous neutraliser. J'évitais un coup de poing en me baissant, puis répliquais par un croche-pied. Je sortis un couteau de ma jambe, et l'enfonçais dans l'estomac du garde. Il s'écroula, tenant son ventre en gémissant. J'éprouvais des remords, mais je n'avais pas le temps de les assommer proprement. 

Ça ne refroidit pas les autres Ombres, qui me sautèrent dessus sans ménagement. Je me mis dos à dos avec Adam, utilisant l'espace réduit du couloir pour lui envoyer certains combattants. Je pris mon deuxième couteau dans la main, et tailladais plusieurs fois la peau de mon assaillant. Un autre me bondit dessus, et je le fis dégager à l'autre bout du couloir avec une boule de vent. J'utilisais la même technique pour le reste des Ombres.