Mutante - Tome 4

Chapitre 20 : Confrontation

Les combattants ne tardèrent pas à répondre à mon appel. Et ils n'hésitèrent pas non plus à me blesser gravement. Les projectiles fusèrent, tandis que je les évitais habilement à l'aide du fluide. Je devais attirer leur attention assez longtemps pour laisser ma mère être évacuée. 

J'espérais qu'apercevoir leurs collègues en infériorité suffirait à attirer les Lumen Warrior hors de l'hôpital. Maintenant que j'y songeais, il n'y avait pas l'air de n'avoir qu'eux. D'autres mercenaires sans diplôme d'Hélios semblaient avoir été engagés. Ça ne m'étonna pas de Phaïp. Je le connaissais pour savoir qu'il n'était pas loin. Il tenait trop à m'attraper pour regarder de son bureau. 

Mon intuition me certifiait qu'il assisterait au spectacle aux premières loges, et je me trompais rarement. C'était dangereux, mais ce genre de choses ne lui faisait pas peur. D'autant plus qu'il était certain de me mettre la main dessus une fois qu'il m'eut localisée. Ce qu'il ignorait, c'est combien ces derniers mois – et ses expériences – m'avaient rendu puissante. 

Une part de moi éprouvait le besoin de m'affirmer et de lui montrer que je ne serais plus jamais une proie facile. Une autre voulait lui régler son compte, pour cesser d'être effrayée par ce qu'il était capable d'accomplir. La dernière, purement raisonnable, savait que c'était le seul moyen pour sauver d'autres vies, et empêcher de développer une armée d'humains-Mutants qui les conduiraient nécessairement à la mort. Quitte à me salir de nouveau les mains. 

Je savais que tuer était mal – l'avoir déjà fait ne changeait rien à ça. Mais j'étais consciente que nombre de vies innocentes seraient sacrifiées si je tenais à garder les mains propres. J'étais trop fière pour que ça me fasse reculer. Du coin de l'œil, j'essayais de confirmer mon intuition sur sa venue. Cela-dit, il n'interviendrait qu'à la toute fin, pour ne pas s'exposer inutilement.

– Ils ne nous lâchent pas ! cracha Lucy entre ses dents. Où es-tu, Amy !

– Dehors, répondis-je en évitant une balle de justesse. Je vais les attirer.

– Quoi ? s'écria Lucy, paniquée. Tu ne devais pas te dévoiler !

Je savais que Lucy allait sacrément m'en vouloir de cette décision. Mais c'était la plus efficace qui m'était venue à l'esprit.

– Changement de plan. Liz vous rejoint sous peu, tonnai-je d'une voix ferme.

J'entendis un cri lointain dans l'oreillette de mon amie, que je reconnus facilement. Elizabeth était entrée en scène.

– C'est bon, la voie est dégagée pour ta mère ! s'écria ma cousine. Maintenant, déguerpis et disparais de leur vue !

– Ils reviendront vers vous si je deviens inaccessible. En plus, il faut que je les empêche de suivre la voiture, contrai-je en voletant un peu plus haut.

– Tu vas te faire canarder ! s'écria Lucy avec effroi.

– J'évite très bien toutes leurs balles pour le moment, mentis-je lorsque l'une d'elle m'érafla douloureusement. Continuez et dégagez ma mère de là !

Les sbires de Phaïp semblaient parfaitement conscients que je restais là pour les appâter. Si bien que certains commencèrent à retourner dans l'hôpital. Merde ! S'ils prenaient mes amis pour otages, je serai coincée ! Évitant quelques balles, je m'engouffrais à nouveau dans l'hôpital par l'arrière. 

Je trouvais facilement le chemin que je cherchais sous les indications de Law, qui avait compris mon plan. J'interceptais les hommes qui étaient entrés à la recherche de mes amis. Ils se figèrent un instant en me voyant arriver. Puis brusquement, je leur envoyais une grosse tornade pour les faire dégager.