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Salam Aleykoum

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SYRAAH

On est restés tous les deux et il m'a confié ce qu'il avait sur le cœur, je lui ai parlé du fait qu'il était peut-être bon pour moi de consulter, mais il a vu que j'étais réticente, et m'a dit de ne pas me forcer, pour éviter de me brusquer.

Le week-end est vite arrivé et comme chaque week-end, rendez-vous chez mamâ, avouez elle vous a manqué ? A moi aussi alors que je suis toujours chez elle, c'est juste physiquement que je le suis, mentalement je ne suis pas.

J'y suis allée en avance, parce que j'avais besoin de parler avec elle, je voulais m'excuser pour la distance que j'ai inconsciemment installé entre nous.

On a parlé à cœur ouvert et elle m'a légèrement grondée, elle s'est énormément inquiétée pour moi et je la comprends, je la comprends parce qu'elle sait que je suis instable mentalement, elle sait que pour m'en sortir j'ai toujours eu ce besoin d'être entourée de mes proches, elle sait pertinemment que sans eux, j'aurais pu faire des bêtises, je sais aussi pertinemment que quand je suis touchée par une profonde tristesse, je fais n'importe quoi, je perds mes moyens et je deviens débile.

Lorsque je me suis réveillée de mon coma et qu'on m'a appris que j'avais perdu la mémoire, j'ai essayé plusieurs fois de mettre fin à mes jours, ce qui explique le temps inconsidérable que j'ai passé hospitalisée.

Je n'ai pensé qu'à moi, pas à ma mère, ni au reste de mes proches, juste a moi, et à ce que je ressentais.

Toutes les fois où j'arrêtais de m'alimenter pour pouvoir m'affaiblir, toutes les fois où je ne dormais pas non plus par peur de souffrir, toutes les fois où je me faisais du mal pour arrêter d'avoir mal, toutes ces fois ont tuées mon bébé.

Ma santé est tellement fragile à cause de mon manque de maturité et mes manquements, j'avais un comportement tellement puérile, j'ai juste envie de retourner dans le passé pour me mettre des grosses gifles.

C'est horrible de se dire que j'ai gâché ma propre vie, avec des actions comme ça.

Mais ça aurait pu être pire, j'aurais pu partir si on ne m'avait pas retrouvée assez tôt, j'aurais pu partir si on ne me forçais pas a manger, j'aurais pu partir si j'étais seule, sans Naim, mamâ et ma mère.

Je lui en ait beaucoup voulu d'autant être sur mon dos, je voulais qu'elle me laisses partir, mais maintenant je comprends...

Je comprends qu'elle était inquiète pour moi, je comprends qu'elle avait peur, parce qu'elle m'aimait, j'étais sa fille.

Après avoir perdu un enfant je comprends la peine qu'elle aurait pu avoir, et je m'en veux de lui avoir fait subir ça.

J'ai ouvert mon cœur et j'ai dis tout ça à mamâ, elle a beaucoup pleurée, moi aussi, mais ça nous a fait du bien, beaucoup du bien.

On a cuisinées ensembles, parce que oui, cette fois ci j'ai cuisiné, pour de vrai hein, je vous vois venir.

Les autres allaient bientôt venir et on a pas eu le temps de faire du pain, donc je suis allée en acheter.

Sur l'allé j'ai senti le regard d'un homme, il devait avoir mon âge mais rien y fait, son regard était de trop.

Et en sortant de la boulangerie je l'ai vu juste devant, en train de probablement m'attendre, j'ai pris peur donc je suis partie en courant sans m'arrêter ni me retourner, désolée mais l'épisode de Lucas m'a limite traumatisée.

Syraah: Pour LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant