Chapitre 60 : Mauvaise ronde

517 30 7
                                    

Le lendemain matin, 10h30
C'est dans le silence depuis 30 minutes que Neito et moi marchons dans notre zone attribuée.
Il fait très chaud sous mon costume, j'ai l'impression de cuire sur place.

Neito : Faudrait qu'ils arrêtent de nous regarder comme des bêtes de foire.

Depuis que nous faisons des rondes dans la zone, quelques civils s'interrogent sur la disparition des pro-héros.
Certains ne peuvent même pas s'empêcher de venir nous voir et de nous poser des questions auxquelles nous ne pouvons pas répondre.

Moi : Il n'y a presque plus aucun pro-héros, c'est normal qu'ils nous regardent bizarrement. Ça se trouve, ils croient qu'on est juste déguisé en héros...

Neito : Toi, certainement. Tu n'es pas connu. Mais moi, ils m'ont vu au championnat de U.A !

Moi : Ah, et tu crois qu'ils se souviennent de toi ? Demandais-je moqueuse.

Neito : Bien sûr ! Et c'est pour ça qu'ils me regardent. Ils n'osent même pas venir voir la star !

Moi : Quelle star... Chuchotais-je à moi-même en levant les yeux au ciel.

Je ne sais même pas pourquoi on m'a mit avec lui mais je sens que ça va être compliqué pour le supporter.
J'espère que demain ils changeront les groupes.

Moi : Neito ! Là ! Le prévenais-je précipitamment en entendant une femme crier.

Courant jusqu'à elle, je lui demande ce qui ne va pas pour crier comme cela puis la regarde s'effondrer au sol, en pleur.

Moi : Qu'est-ce qui ne va pas ? La questionnais-je avec le plus de douceur possible.

La femme ne me répond pas à cause de ses pleurs qu'elle n'arrive pas à canaliser et de sa respiration irrégulière.

Neito : Laisse tomber, on doit continuer notre ronde.

Moi : Vas-y si tu veux mais je reste avec elle.

Neito : Les professeurs nous ont dit de rester ensemble.

Moi : Depuis quand tu écoutes ce qu'ils disent ? Je te rejoindrais quand j'aurais fini avec cette femme.

Neito : Si tu veux. Me répond-t-il avec arrogance avant de partir.

Moi : Madame... Vous ne devriez pas rester au sol.

L'aidant à se lever du mieux que je peux, je l'assois sur un banc non loin de nous et attends qu'elle se calme avant de parler.

Moi : Vous voulez me dire ce qui ne va pas ?

Femme : J-Je... Désolée... J-Je ne voudrais pas vous faire perdre d-de temps...

Moi : C'est moi qui ai décidé de rester avec vous, je n'allais pas vous laisser comme ça.

Femme : Qu-Qui êtes-vous ? Vous êtes jeune pour être une héroïne...

Moi : Je suis une apprentie héroïne, vous pouvez me parler.

Femme : M-Merci... Mais... c'est beaucoup trop douloureux...

Moi : Si vous ne voulez pas en parler, ce n'est pas grave. Je resterais avec vous le temps que vous alliez mieux.

Femme : Merci...

Cette femme a l'air réellement déboussolée et triste, elle me fait de la peine mais je ne peux pas non plus faire grand chose pour l'aider.
Être présente à côté d'elle est tout ce que je peux faire.
Alors, les 30 minutes qui suivirent, je les ai passés aux côtés de cette femme.

L'ombre de la mort (Katsukixoc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant