CHARME LÉGENDAIRE TOME 1

32 - Envie - Alcool

De nos jours :

Toujours à même le sol, je fume cette cigarette qui ne calme pas le moins du monde mes nerfs. Après avoir débouché la bouteille de vin, Julien tend sa main vers moi. Je la balaye d'un revers, trop bouleversée par ce qu'il se passe.

Il agrippe alors mon poignet vigoureusement, me tire vers lui et me force à m'asseoir sur la chaise du bureau. Je me prépare encore au pire à ce geste. J'arrête en suivant de me morfondre sur mon sort.

Il verse le vin dans les deux verres à pied. Sa respiration de nouveau rapide et forte, il me tend un verre froidement, un regard sombre. J'analyse ses bras, ils sont contractés de nerf, ses veines gonflées et constate encore de nouvelles cicatrices qui n'étaient pas là auparavant. Mon ventre se soulève à cette vue.

Je sais que je suis foutue dans tous les cas.... Je sais très bien que je vais rester ici, peut-être pas pour toujours, mais pour un sacré moment. Je fixe intensément mon verre de vin blanc.

J'ai envie de boire putain... Que l'alcool me monte vite à la tête et d'oublier ce qu'il m'arrive ne serait-ce que pour quelque temps.

Alors d'un geste rageur, j'attrape ce verre en lui arrachant de sa main et le bois cul sec puis je lui tends mon verre vide en le tapant fortement sur le bureau afin qu'il m'en resserve un autre.

Je ne le regarde même pas. Je sais déjà qu'il est dans une colère noire et que je vais passer un sale quart d'heure. Julien me ressert à nouveau sans mot dire. Je prends ce verre et le finis en ne laissant qu'un léger fond.

Tellement furieuse, je me relève d'un bond et balance d'un coup de pied, cette foutue chaise:

- T'es fier de toi? Tu as eu ce que tu voulais? Alors quoi? Il va se passer quoi maintenant hein? je crie hors de moi en agitant mes bras.

Je le regarde enfin, l'alcool qui me donne du courage, mais Julien n'a toujours pas changé. Il a toujours ce même regard, doux et affectueux et c'est vraiment déroutant.

Je reprends mon verre et finis cette dernière gorgée. Je ressens l'alcool qui monte un peu mais pas assez vite à mon goût et j'ai besoin de relâcher toute cette pression en moi. Je prends alors cette bouteille de vin qui ne demande qu'à être vidé. J'y bois directement...

Julien me dévisage de ses yeux noirs grands ouverts, l'air surpris et ne sait manifestement pas quoi faire. Il me laisse donc agir et ne dit toujours pas un traître mot.

J'essuie d'un revers ma bouche. Je sens que l'alcool commence enfin à faire son effet tant voulue, et je me sens mieux, mais la haine encore en moi, je suis folle de rage après lui:

- Va te faire... FOUTRE... Julien... GOMEZ!!

Je commence à avoir des difficultés à parler correctement. Mon corps titube légèrement. Alors je me tiens au bureau mais je continue à boire à la bouteille encore et encore.

Julien boit dans son verre et me regarde toujours éberlué mais ne réagit pas du tout, complètement stoïque.

- T'es qu'un ... gros connard t'entends? Je ne t'aime ... plus... et je ne... t'aimerais... plus... jamais! Fourre-toi... bien ça dans le crâne putain!

L'alcool me monte à présent à la tête plus vite que de raison. Mais d'un seul coup, le regard de Julien, posé sur moi tout du long, bascule. Ses yeux lumineux se plissent et un rictus en coin apparaît.

Rapidement, Julien s'approche de moi, me soulève par la taille et m'assois sur son bureau. Il écarte mes jambes d'un coup sec et se place entre, en se collant contre moi. Il attrape vigoureusement ma nuque et m'embrasse sur le champ.