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Katalina Collins, 18h30
Le silence est toujours présent dans la voiture, aucun de nous deux n'a encore prononcé le moindre mot. En observant discrètement les expressions physiques de Tom, je comprends rapidement qu'il est en train de ruminer dans sa tête. Tandis que moi je n'ai même pas le courage, voir l'audace de prononcer un seul mot. Je savais qu'en mentant ouvertement au brun j'allais m'exposer à des risques. Parce que je sais très bien que la vérité finit toujours par être dévoilée au grand jour. Or, j'imaginais que ce jour-là n'arriverait seulement dans un avenir assez lointain. D'un côté j'ai aucun compte à lui rendre non ? C'est pas parce qu'on est plus ou moins amis qu'on doit être forcément complètement honnête. Mais, l'honnêteté et la confiance devraient être une base solide en terme d'amitié. Je ne sais plus quoi penser, mes idées s'embrouillent encore une fois, je fixe la route qui défile en face de nous et j'essaye de me détendre. Tandis que les minutes passent, ni Tom ni moi n'avons parlé, le paysage continue de défiler devant nous. Au bout d'une quinzaine de minutes je reconnais notre banlieue Kingston Upon Thames. A priori chacun d'entre nous va rentrer chez soi.
Je m'énerve toute seule dans ma tête car je n'ai pas oublié l'information qui était restée jusqu'à maintenant dans un coin de ma tête, Tom s'en va demain. Il est venu avec moi à un enterrement pour passer du temps avec moi, et la journée se finit aussi désastreusement. Il est presque 19h du soir et la nuit tombe en ce mois de novembre. Je reconnais les rues qui mènent à mon appartement, je n'ose même pas dire le moindre mot. Je suis bloqué sur mon siège et j'ai terriblement honte. Il me déteste j'en suis certaine.
Pendant que je rumine dans ma tête je ne remarque même pas que la voiture du brun s'est immobilisée.
- Katalina ?
Je n'entends pas Tom qui m'appelle, mon esprit toujours complètement ailleurs. Je pense à une et mille choses en même temps. J'espère que Raph' va bien, et c'était qui ce type, Tom me déteste, mon boulot me manque, j'ai mal au cœur. Sortez-moi de là. Je souffre, j'ai envie de dormir.
- Lili' ?
Je sens une main chaude se poser sur mon bras droit, je sursaute légèrement. Je tourne ma tête vers mon interlocuteur qui me regarde en fronçant les sourcils. J'avale maladroitement ma salive devant ses yeux inquiets.
- On va prendre l'air ? Demande l'homme.
J'acquiesce sans même avoir compris sa phrase, je me détache juste et je sors rapidement de la voiture pour inspirer de l'air frais. La légère brise hivernale se reflètent sur la chair de poule qui prend place sur mes bras. Je n'y fais pas attention et je rejoins Tom qui s'était avancé. Je lève les yeux et observe le paysage. Je comprends alors que nous sommes pas devant mon immeuble mais devant l'entrée du parc ou l'on s'est rencontré il y a plus d'une semaine. Je me rapproche de Tom tout en laissant quand même un espace raisonnable entre nous, je ne sais plus quelle attitude aborder...
