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Katalina Collins, 21h00
- Ecoute, j-je suis déso-
Assis face à face, nos verres d'eau toujours intacts sur la table basse. Raphaël dort profondément dans sa chambre. Après l'avoir bordé nous nous sommes machinalement assis sur mon canapé. Depuis ce temps mon cerveau fulmine et je réfléchis beaucoup trop et c'est jamais bon chez moi surtout dans ce genre de situations. Je ne sais ni quoi faire ni quoi dire. Pourtant je n'ai pas envie que ça dure plus longtemps alors je coupe le garçon dans ses excuses.
- Je sais pas ce qu'il m'a pris, tu as aucun compte à me rendre, je sais pas pourquoi j'ai cru que... Tu sais quoi laisse tomber, tout cela ne rime à rien Thomas. C'est du délire. Tout ça est insensé.
Le garçon semble surpris de mes propos, il est vrai que même moi je le suis. C'était spontané, je crois que je veux arrêter de me voiler la face. J'ai besoin de dire ce que je pense. Je me lève d'un coup du canapé et je commence à bouger mes bras dans tous les sens tout en parlant vite.
- C'est vrai quoi, toute cette histoire c'est du grand n'importe quoi, on devient ami par le biais d'un meurtre, on passe plus d'une semaine ensemble alors qu'on se connaît a peine, puis on s'embrasse deux fois, tu quittes le pays, puis aucune nouvelle et lorsque tu reviens tu me demande de venir fêter le Réveillon de Noël avec toi ? Tout cette histoire, tout ça, nous deux, ça ne me ressemble pas Tom. Ce n'est pas moi, Katalina Collins n'aurait jamais laissé entrer un homme dans sa vie aussi rapidement.
Je fais les cents pas dans la pièce, sentait le regard perçant du brun sur moi mais je n'ose pas lever les yeux pour croiser les siens.
- On doit arrêter ça Thomas, avant que cela nous dépasse tous les deux...
Je prends mon courage à deux main et je pose enfin mes yeux sur son visage tout en croisant ses prunelles je ressens une foutue douleur au fond de moi. Faites que ça s'arrête j'ai pas envie qu'on se fasse du mal. Tom me fixe dans le blanc des yeux. Pendant ce temps il s'était levé pour se retrouver devant moi à seulement 1 mètre de distance l'un de l'autre.
- Toute cette histoire nous dépasse déjà Lili'
Ça fait terriblement mal de se prendre la vérité en pleine face. Parce qu'il a raison, tout ça, nous dépasse depuis longtemps, depuis qu'il s'est retrouvé à devoir être mon alibi, depuis qu'on s'est embrassé... Je baisse les yeux ne sachant plus quoi répondre, je suis fatiguée de cette situation. Je ne sais plus comment agir ni comment me comporter. Il connaît Steve, Raphaël, mon boss, les amis de Jenna, mon histoire avec elle, il m'a accompagné à un enterrement, on s'est pris dans les bras, on s'est endormi ensemble sur ce canapé... J'avais tellement tort, on ne peut plus faire machine arrière c'est fini. On s'est laissé dépasser.
- Qu'est ce que l'on fait alors ? Je demande.
Je regarde le brun qui me lance un regard. Je reste impassible, mon cerveau et mon cœur me dictent deux choses diamétralement opposées. Il est tard pour faire machine arrière mais si nous ne nous arrêtons pas là les freins ne marcheront plus.
