Chapitre 5

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(Notes de début: Everything happens for a reason)

Jason.

Elizabeth Reynolds est la seule fille de ma vie que je me suis autorisé à aimer et avec qui j'ai dépassé – et de loin – le stade du sexe. Elle m'a tout de suite plu avec ses allures avenantes et son rentre-dedans. J'aime les femmes qui se battent pour ceux qu'elles désirent. Et en l'occurrence, j'ai été l'objet de ses convictions. Quand celle-ci m'a ouvertement défié, m'a assuré qu'elle réussirait à me faire succomber à son charme, je n'ai pas su résister et j'ai dû essuyer une défaite. Au lieu de ça, j'ai gagné son cœur. Et, si j'écoute sa meilleure amie Nimh, elle est, elle aussi, tombée amoureuse pour la première fois. Cela nous faisait un point de plus en commun.

Je regrette d'être sorti avec cette femme, cela m'a coûté bien trop cher. J'éprouve tant de rancœur à son égard. Et malgré tout, elle ne quitte pas mon esprit...

Autrefois, ses cheveux auburn me plaisaient, je chérissais cette couleur bien plus que toutes les autres, je chérissais tout ce qui touchait à cette fille. Aujourd'hui, rien qu'un petit détail pouvant me faire penser à elle me donne la gerbe.

Je l'ai bloquée comme un gamin il y a plusieurs mois, et au fond de moi, j'espère qu'elle a essayé de me recontacter. Je m'attendais à ce qu'ils débarquent chez moi, elle et son culot, elle et son égo. Mais ma porte est restée fermée de longs mois, sans aucune trace d'Elizabeth.

J'espère qu'elle ne passera pas l'hiver ici, j'espère qu'elle restera chez elle, en France. J'espère qu'elle ne traversera plus jamais cette frontière. Autant que j'espère au fond de moi la retrouver.

Je fulmine. Qu'est-ce qu'il m'a pris de penser à elle ? Rien que son nom me broie les tripes. Je la déteste pour ce qui est arrivé. Tellement fort...

Je me tourne dans mon canapé, me lève et attrape mes bottes de neige. Je décide de sortir faire un tour dans la montagne. Le calme me fait toujours beaucoup de bien quand la pièce devient trop exiguë, trop étouffante. J'ai besoin d'air.

Je marche et imprime mes pas dans la neige, comme pour signaler mon passage à ceux qui désireraient s'approcher.

J'espère trouver des animaux pour apaiser ma colère, les bêtes sont mes amies, bien plus fidèles que les hommes et bien plus patientes. Du moins, de ce que la vie m'a appris, cette théorie semble s'appliquer. Je me sens en confiance auprès d'elles, presque apaisé.

D'autres empreintes se mêlent aux miennes, enfin, je m'ajoute plutôt aux leurs. En me penchant, je devine le passage d'un renard.

Je m'accroupis pour mieux les observer et visualise dans ma tête la fourrure de la bête, cela m'arrache un sourire. Un peu d'espoir aussi. Et si je faisais en sorte d'aller mieux ? Je pourrais réussir. Je me redresse et m'avance en suivant les traces.

Sans que je ne m'en rende compte, elle me mène près du lac givré, au creux de la vallée. Je dois me battre pour rester là. Contrairement à d'habitude, ce sont les images d'Elizabeth et moi faisant du patin qui me viennent en tête.

Je nous revois main dans la main. Je lui apprends à avancer sur l'eau glacée. Dans son long manteau, elle se déplace, feignant une confiance à toute épreuve. Elle lâche mon bras et tente de tourner sur elle-même, pour finalement atterrir sur ses fesses. Cela m'amuse, mais je m'approche pour l'aider à se relever. Je la tire par la main et la serre dans mes bras, je respire son odeur que j'aime tant.

Cela peut paraître idiot, mais l'un des premiers matins avec elle, elle s'était aspergée de parfum et j'avais dû inventer une excuse pour qu'elle arrête de se vider la bouteille dessus. Les fortes odeurs me donnent de profondes nausées, et celle-ci je n'avais pas pu la supporter.

Ma tête blottie dans son cou, j'aperçois mon petit frère qui nous observe au loin. Il me fait de grands signes, mais je les ignore. Il va encore me demander de lui apprendre à patiner et je n'ai pas le temps pour ça. Je ne veux pas risquer de perdre le précieux temps que j'ai à partager avec Elizabeth.

Elle me prend les mains et nous progressons avec grâce sur le sol givré.

Je replace une mèche derrière son oreille et l'embrasse sur le front. Caressant sa tempe du bout des doigts. À ce contact, ils me brûlent.

Alors qu'en ce moment, c'est plutôt ma tête... À force de me remémorer sans cesse ces moments passés, je ne vis plus du tout. Je m'éloigne du lac à grands pas, les pensées destructrices fourmillant à l'intérieur de ma tête.

Je dois avancer. Je dois avancer. Je dois avancer.

J'essaye de les contrer en me répétant ces mots.

Cent fois.

Non, plutôt mille.

Je cours presque jusqu'au chalet et monte à l'étage. Je déverrouille la porte que je n'ai pas touchée depuis plus d'un an et me mets à faire du tri dans la chambre. L'odeur des vêtements me prend au cœur, j'empêche le flux de pensées de se déverser dans ma tête.

Avant de changer d'avis, je fourre les vêtements et livres dans des sacs que je dépose devant la maison, laissant un chien en peluche pour seul occupant de la pièce. J'appelle aussi vite une association qui passera les récupérer et me dépêche d'aller me coucher sur ses bonnes résolutions.

Je vais avancer.  

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ET COUCOU ! 

J'espère que vous allez bien !

On va bientôt rentrer dans le vif du sujet...

Alors, vous aimez ?

Une seule chose à dire... Tenez-vous prêt pour la suite ! 

On se dit à très binetôt !

All my love is for you my tulips <3

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant