Chapitre 12

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(Notes de début: vous le sentez venir ?)

Jason. Douze ans plus tôt.

Je trimballe mon sac de cours sur mon dos. Il est très lourd. Le bus scolaire m'a déposé au pied du village avec Bentley. On remonte la côte jusqu'aux chalets en prenant soin de ne pas mouiller nos pantalons en tombant dans la neige. Mes bottes laissent des traces sur le sol.

Bentley est mon meilleur ami depuis toujours. On fait nos devoirs ensemble, on patine ensemble et cette année, nous avons décidé de postuler ensemble pour l'équipe de hockey régionale.

Je ne me vois pas m'amuser avec quelqu'un d'autre que lui.

— Au fait, le naze, j'ai réussi le niveau 80 du jeu de Tom !

— Wow, s'émerveille Bentley. Tu gères ! (Il me pousse sur le côté et on rigole.) D'ailleurs, tu sors avec Savannah demain ? me demande-t-il.

— Je devrais ?

— Elle te plaît.

— Elle est pas mal, dis-je sur un ton las.

— Alors, vas-y.

Il me donne de nouveau un coup sur l'épaule, assez fort pour que je trébuche à moitié. Heureusement, je ne tombe pas dans la neige. Il se moque de moi alors je ramasse de la poudreuse et forme aux creux de mes mains une boule que je lui jette dans le dos. Son visage se décompose en sentant la boule le heurter, il se tourne alors vers moi et riposte.

Je saisis de nouveau la neige avec mes gants et la lui envoie à la figure. On se bagarre jusqu'en haut de la montée. Face aux chalets, je lui demande de faire la paix et il accepte. Je le salue et avance droit vers ma maison. Je reçois une boule de neige dans le dos, mais il est trop tard pour riposter, j'ai déjà un pied à l'intérieur. Je n'ai pas envie que ma mère se mette en colère.

— Je me vengerai sur la glace, je lui crie en refermant la porte.

Je retire mes bottes et part à la recherche d'un chiffon pour nettoyer la neige qui est en train de fondre sur le sol. J'ai peur qu'elle ne le voie avant que je n'aie eu le temps d'essuyer. Je ne veux pas qu'elle pète encore un câble. Quand elle se met dans tous ses états, je me sens si mal...

Mon ventre se noue, je me dépêche de frotter le sol avec ce que j'ai pu trouver de plus adapté. Derrière moi, j'entends des pas. Pitié que ce soit mon père...

Quelqu'un se racle la gorge et je n'ai pas besoin de me tourner pour savoir qu'elle va me passer un savon...

— Que fais-tu ?

Sa voix est rêche, sèche. Je suis foutu. Pourquoi fallait-il qu'elle soit là ? Pourquoi est-elle ma maman ?

— Je nettoyais.

— Et pourquoi a-t-il fallu que tu salisses ?

— Ce n'est pas de ma faute, tenté-je.

Elle s'avance vers moi. Mon corps se met à trembler. Pourquoi fait-elle cela ? Pourquoi ne peut-elle pas simplement m'aider comme papa ? Ou me faire un câlin comme la mère de Ben lorsqu'il rentre des cours ?

— Bah voyons.

Elle se met à rire, mais je sens que la tension commence à monter. Je ressens sa colère très fort. Trop fort. Ça me donne envie de la détester encore plus.

Je me relève et prends la direction de la cuisine lorsqu'elle attrape mon bras. Elle pince ma peau qui devient automatiquement douloureuse. J'essaye de me dégager, mais elle est plus forte que moi. Ça me frustre. J'ai envie qu'elle me lâche. Lâche-moi. Lâche-moi, tu n'as pas le droit de me tenir comme ça ! Je ne veux pas. Pourquoi fais-tu cela ?

— Où tu vas comme ça ?

— Ranger.

— C'est nouveau ça.

Elle relâche un peu le tissu de mon pull, sans pour autant me laisser partir.

J'inspire une bouffée d'air, m'interdisant de lui crier dessus. Je n'ai pas le droit. Ce sera pire après.

— Va faire tes devoirs.

Elle me lâche d'un coup sec si bien que ma tête heurte le mur. Elle est déjà repartie. Je n'ai pas particulièrement mal. En revanche, la douleur dans ma tête fait rage. Je sers les poings. Elle n'a pas le droit de me faire ça. Putain. Pourquoi ne peut-elle pas aller défouler sa colère ailleurs ? Je me dépêche de ranger le chiffon et de monter en trombe dans ma chambre. Pourquoi a-t-il fallu que mon père l'aime ? Je claque violemment la porte derrière moi et me jette sur mon lit.

Pourquoi ? Pourquoi dois-je subir cela ? Pourquoi n'ai-je pas une mère normale ?

Je me retourne sous la couette.

Le seul endroit où je m'autorise à laisser libre cours à mes sentiments.

Lorsque personne ne peut les voir.

Lorsque personne ne peut voir ma faiblesse.

Mon hypersensibilité.

C'est grâce – ou à cause – de mon père que j'en ai pris conscience. Il avait dû remarquer que j'étais bien plus sensible que les autres enfants, alors à mes dix ans, il m'a emmené voir une dame qui m'a posé cette étiquette. Depuis ce jour, je fuis ce mot comme la peste, il n'est jamais sorti de ma bouche. Et ce n'est pas prêt d'arriver.

Je n'irai pas à ce rendez-vous, je ne veux pas m'attacher. Ni à Savannah, ni à personne, au risque que mon coeur n'en souffre trop. 

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EH COUCOU !

Comment vous allez ? 

Je suis super heureuse de vous partager la suite de l'histoire <3

J'espère que ça vous plaît toujours autant ! 

On se dit à bientôt...

All my love is for you my tulips <3

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant