Chapitre 20

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(Notes de début: do you remember...)


 Jason. Deux ans plus tôt.

— Non, Sander, je ne peux pas t'apprendre à patiner aujourd'hui. Je vais déjà le faire avec Elizabeth !

C'est la troisième fois depuis ce matin que mon petit frère me demande de nous accompagner, mais je n'en ai pas envie. Je veux passer un moment seul avec Elizabeth pour lui partager ma passion. J'aurais de toute façon tout le temps de le faire avec lui quand elle sera en France.

— Mais je veux vous accompagner ! insiste-t-il.

— Je t'ai déjà dit que non ! Je veux être tranquille.

Il se renfrogne. Peu importe, il ne boudera plus ce soir. Du haut de ses douze ans, il est assez têtu et déterminé à avoir ce qu'il veut, mais pas assez mature pour comprendre que j'ai envie de passer un moment seul avec ma copine. Je me retiens d'appeler ma mère pour m'en débarrasser, il se ferait certainement engueuler et je ne veux pas ça pour lui.

J'ébouriffe ses cheveux et lui passe devant.

— À plus, petit frère.

Je lève la poignée de la porte et la referme sur l'image de mon frère les bras croisés sur son torse. Ça lui passera.

J'ai toujours été proche de mon frère et j'ai ce besoin de le protéger de tout. Avec lui, je sais que nous ferons les quatre cents coups, encore plus que ce que nous avons déjà pu faire. Sander est un petit garçon généreux, qui peut parfois s'avérer capricieux, certes, mais je ne lui en veux pas. C'est l'âge. De mon côté, j'essaye de le préserver autant que possible de notre mère...

J'effectue un rapide passage dans l'abri jardin pour récupérer mes patins à glace et je descends ensuite le chemin qui mène au village. Je rejoins Eli en bas de son hôtel.

Elle sourit en m'apercevant et s'avance vers moi. Je la serre dans mes bras et embrasse son cou. J'en profite pour humer son odeur. On s'écarte enfin l'un de l'autre, mais je garde précieusement sa main dans la mienne.

Je sens mon cœur battre à mille à l'heure dans ma poitrine, je n'avais encore rien ressenti de tel. Enfin, du moins, pas avant elle. Déjà que d'habitude toutes mes émotions sont décuplées, ici, je ne saurais vous dire par combien mon cœur les a multipliées.

Pour une fois, ça me plaît. Je me dis que je peux vivre les choses encore plus fort et en profiter doublement.

Je lui propose de venir se changer à la maison.

Une fois en tenue, nous marchons ensuite jusqu'au stand de location de patins malgré ma gêne causée par les sottises d'Eli.

Nous demandons une paire de patins et montons ensuite jusqu'au lac. L'endroit où tout a commencé, et là où rien ne peut m'arrêter.

La glace, mon premier amour. Bien avant Elizabeth, bien avant de la connaître.

Ce qui a su faire battre mon cœur.

Ce qui me fait me sentir vivant.

J'enfile rapidement mes patins, impatient de sentir la glace sous mes pieds. J'aide Eli à chausser les siens et la prends par la main.

— Promets-moi de ne pas te moquer si je tombe !

Je rigole et la guide pour ses premiers pas sur la glace. Elle manque d'équilibre et tombe par terre. Je me retiens de lui faire une remarque comme je le lui ai promis et vérifie à la place qu'elle ne s'est pas faite mal. Je l'aide ensuite à se relever et lui montre comment avancer en s'appuyant correctement sur la lame de ses patins. Elle répète plusieurs fois les mouvements, accompagnés de quelques chutes, avant de s'en imprégner.

Au bout d'un moment, elle se déplace plus aisément alors je me permets de la laisser le temps de faire un tour seul. Je prends de la vitesse, le vent caresse mon visage. Qu'est-ce que c'est bon ! J'entre en compétition avec moi-même : toujours plus de vitesse et de meilleurs mouvements. Les synchroniser, accélérer. Voilà les défis que je veux relever... en outre : me dépasser.

Je rejoins Elizabeth, tout essoufflé, et elle m'applaudit.

— Wow, wow, wow, définitivement, je veux te voir à un match !

Je lui souris. Je n'ai jamais invité de fille à venir me voir jouer, et pourtant l'idée me séduit. Savoir qu'elle s'intéresse à ce que je fais me touche. Elle n'est en aucun cas obligée, alors c'est une fierté.

Je lui prends la main et nous avançons tous les deux, à son rythme. Pour quelqu'un qui aime la vitesse, ce n'était pas gagné que j'apprécie de patiner lentement, et pourtant, je suis comblé.

Je l'emmène dans un coin du lac qui surplombe la vallée et je lui désigne les chalets en contrebas.

— C'est ici qu'est ma maison et là, ben c'est ton hôtel.

Elle me sourit avant d'observer de nouveau le décor. La neige domine le paysage, mais quelques sapins moins recouverts de celle-ci ajoutent un brin de verdure, notamment l'imposant conifère décoré au centre de la propriété.

— On y retourne ?

— Tu me demandes de patiner ? C'est évidemment, oui !

Je saisis ses deux mains et patine face à elle pour continuer à l'observer.

— Le jour où je saurais faire ça... se plaint-elle.

— Ce n'est vraiment pas difficile tu sais, je peux te montrer.

— Un autre jour peut-être, je ne tiens pas à terminer les vacances à l'hôpital.

— Pour une première, je t'assure que tu te débrouilles très bien !

Elle lève les yeux au ciel, alors je m'approche et lui vole un baiser. Je la tiens fermement pour éviter toute chute involontaire et on se dévore du regard, en regrettant de ne pas pouvoir le faire littéralement.  

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J'espère que vous avez appréciez ce chapitre ! 

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