Chapitre 25

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( Notes de début: it's just the beginning)

Elizabeth.

Les serveurs sont à peine repartis que je m'empare de ma fourchette pour déguster le plat. La purée de patates douces, accompagnée de viande et de légumes frits, est joliment présentée.

Le repas est accompagné d'une sauce qui rend le tout plus savoureux. Je termine mon assiette en un rien de temps et en profite pour observer les tables qui nous entourent. Il semble y avoir une centaine de personnes attablées au total.

Je me tourne vers Jason qui est en train de terminer son assiette. Ses mèches tombent encore sur ses yeux. Elles sont très souvent sur son front, sans pour autant que ça ait l'air de le déranger. Pas plus que moi d'ailleurs ; à mes yeux, il est encore plus charmant. Je ne lui fais aucune remarque à ce sujet, par peur qu'il ne se les coupe : c'est sa touche personnelle.

Il repose ses couverts et se tourne vers moi en s'essuyant la bouche avec sa serviette.

— C'est quoi le truc que t'as toujours rêvé de faire à Noël ? me demande-t-il.

Je ne me suis jamais posé la question. Et à vrai dire, je n'ai pas vraiment de réponses. Qu'ai-je toujours rêvé de faire à Noël ? Je me creuse la tête. Ce qu'il m'a toujours manqué, c'est d'être entourée... pour de vrai. Je lève les yeux de mon assiette et plante mon regard dans le sien.

— Le passer en famille, mais vraiment. Que toutes les personnes que j'aime soient réunies.

J'aimerais au moins que ma sœur soit là...

Il hoche la tête pour signifier qu'il est d'accord avec moi et je lui réponds par un sourire tendre. Je n'ai pas le temps de lui poser la question en retour que ses yeux se perdent dans le vide. Sa jambe tressaute sous la table.

— Excuse-moi, dit-il en se levant précipitamment.

Je mets un moment à comprendre ce qui est en train de se passer. Je me lève en attrapant à la volée ma veste tandis qu'il a déjà franchi la porte de sortie. Je m'excuse rapidement auprès de la tablée et lui cours après. De toute façon, ils ne sont pas prêts de terminer leur repas.

Je passe à mon tour la grande porte et m'avance dehors en passant ma veste par-dessus mes épaules. Je réprime un frisson. Il fait un froid de canard et les flocons se collent dans mes cheveux. Tant pis. Je m'avance jusqu'à retrouver la silhouette de Jason assis sur le banc.

Je m'approche de lui doucement par peur de le brusquer. Je veux essayer de comprendre ce qu'il se passe pour pouvoir ensuite l'aider.

— C'est moi, Elizabeth, dis-je pour annoncer ma présence avant de m'asseoir sur le banc à quelques centimètres de lui.

Il se tient toujours dos à moi. La masse de son corps fait rempart entre lui et moi. Finalement, il finit par bouger pour me faire face. Ses yeux sont rouges. Il a dû pleurer. Je me retiens de lui demander s'il va bien, il est évident que non.

— Tu veux m'en parler ? je dis à la place.

Il hausse les épaules, il ne sait pas. Cette fois, c'est moi qui essuie la larme sur sa joue.

— Chut, ça va aller, ok ? dis-je d'une petite voix que je veux rassurante.

Il secoue la tête pour me signifier le contraire.

— Je ne te mérite pas, Elizabeth. Tu as toujours été là pour moi, mais la réciproque n'a pas toujours été vraie...

— Arrête ! je le coupe. Ne dis pas ça !

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant