Chapitre 44

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(Notes de début : ça va on pardonne...)

Jason.
J'aurais dû tout expliquer directement à Elizabeth. Lui dire que je voulais être seul, mais je n'y arrivais pas, alors maintenant je me retrouve seul comme un con à l'appartement...
Je tourne en rond dans le salon, Hope sur mes pas.
Les remarques de ma mère tournent en boucle dans ma tête.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Je ne l'ai pas tué.
J'inspire une bouffée d'air. La porte de l'appartement claque, Elizabeth retire ses chaussures et dépose son manteau au porte-manteau. Elle traverse la pièce et s'enferme sans un mot dans notre chambre.
Je me laisse tomber dans le canapé en soufflant. Nous ne pouvons pas rester comme ça. J'en ai marre de la voir m'éviter. Je me tourne les pouces à la recherche d'une illumination. Comment réussir à me faire pardonner ?
La porte de la chambre claque et Elizabeth traverse bruyamment l'appartement. Son silence en dit beaucoup. Ses pas lourds encore plus.
Elle enfile de nouveau ses chaussures et son manteau et disparaît derrière la porte.
Parfait.
Je me lève avec une idée claire dans la tête et me rends dans son atelier. Je mets plusieurs minutes à trouver une toile vierge et sort de la peinture des tiroirs.
Ok, Jason.
Laisse parler ta créativité.
Je trempe mon pinceau dans la peinture et trace un trait sur la toile. Bon. Il n'est pas vraiment droit... On dirait... bah rien justement. Aucune comparaison ne me vient en tête à mesure que je peint.
Rah ! Je m'énerve. Pourquoi ça a l'air si simple quand c'est Elizabeth ? Je laisse tomber le cadre sur le sol et réessaye différemment. J'attrape un crayon à papier et dessine mon croquis.
Mon carré est rectangle et mon rond ovale... super !
C'est définitivement la dernière fois que je m'adonne à une activité créative. Ma peinture ressemble à l'une de celles qu'on pourrait trouver dans le hall d'une école maternelle.
Je rassemble le peu de patience qu'il me reste et colorie l'intérieur du bâtiment avec la peinture acrylique.
Ce n'est pas si terrible...
Malheureusement, l'idée de peindre le fond en bleu s'avère périlleuse. J'aurais dû le faire au début ! Je râle en constatant que le ciel se mélangea au marron pour former une horrible couleur verdâtre. Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai réussi à en mettre partout sur mon jean.
Des taches de peinture ornent l'intégralité de mon vêtement. Je me retiens d'envoyer valser la toile, sinon tous mes efforts n'auront servi à rien. 
Une fois terminée, je place la toile sur le chevalet pour qu'elle sèche et nettoie toute la pièce. J'en profite pour me changer et essayer de laver tant bien que mal mon pantalon.
Je finis par laisser tomber et je le jette dans la machine à laver.
Tant pis.
Je retourne dans la salle de peinture et attrape mon œuvre – si on peut appeler ça comme ça – j'inscris au dos un numéro et puis une adresse, parce qu'au vu de la précision de mon dessin, je ne suis pas certain qu'Elizabeth reconnaisse le restaurant.
J'attrappe mon téléphone et appelle Nimh qui doit être au courant d'où se trouve Elizabeth.
— T'abuses Jason... Elle est à son agence, finit-elle par céder.
— Merci ! Merci ! Je te revaudrais ça !
— Ouais, ouais, on verra ça en Australie.
— Merci Nimh, à plus !
Je m'empresse de raccrocher et fonce enfiler mon manteau et chercher mes clefs de voitures.
Je conduis jusqu'à son agence et demande à l'homme de l'accueil de lui faire part de la toile que j'ai soigneusement emballée. Le monsieur accepte et me souhaite une bonne journée.
Je quitte son entreprise et reprends la direction de l'appartement pour me changer. Cette fois, pas question d'être en retard.

***

J'attends Elizabeth avec impatience. Je ne me laisse pas submerger par les doutes, elle va arriver, j'en suis convaincu.
En attendant, j'ai déjà commandé un jus pour elle et un cocktail pour moi. Et puis surtout, je suis prêt à me faire pardonner.
Elle apparaît enfin, vêtue d'un pull en tricot et une jupe. Je souris en l'apercevant. Elle traverse le restaurant et se laisse tomber dans le siège en face de moi.
— J'ai hésité à te poser un lapin ou être sacrément en retard, mais je préfère entendre ce que tu as à me dire.
Je lui souris et m'empresse de répondre à sa demande.
— Je suis désolé de ne pas t'avoir dit la vérité toute suite. Je suis allé rendre visite à ma mère et... les choses ne se sont pas bien passées.
Elle redresse un sourcil.
— Ce n'était pas une raison pour ne pas me présenter à notre rendez-vous et ignorer tes messages. Je m'en excuse, Elizabeth.
Elle hoche la tête.
— Va vraiment falloir que je te donne des cours de peinture... souffle-t-elle. Heureusement que t'avais mis l'adresse derrière parce que sinon, jamais, j'aurais retrouvé notre restaurant.
Je lui souris. Tout ce que tu veux.
— Et aussi, Eli, désolé pour la fois où je t'ai mis un lapin. Disons que... Nous avons enfin l'occasion de rattraper ce rendez-vous.
Je lui adresse un clin d'œil et elle passe sa main sur la mienne en entrelaçant nos doigts.
Il est évident que nous n'aurions pas pu continuer à nous éviter plus longtemps.

- - -
Et coucou !
J'espère que vous allez bien !
Today un chapitre assez mimi, mais surtout demain... THE LAST ONE MON DIEU

Pour le défi du jour : vous allez devoir adresser des excuses à une personne qui le mérite.

And remember : all my love is for you my tulips <3

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant