Nos âmes enneigées

Chapitre 39

(Notes de début : les larmes... les larmes...)

Jason.

Je suis de retour au chalet après plusieurs heures de voyage. Je suis épuisé malgré mes quelques heures de sommeil dans l'avion et une affreuse boule au ventre ne me quitte pas.

Et si mon père continuait de m'en vouloir ?

Et s'il ne voulait vraiment plus jamais entendre parler de moi ?

Et si je me trompais ?

Et s'il était comme ma mère ?

Et si elle lui avait monté la tête contre moi ?

Ces questions tournent depuis des heures dans ma tête.

Nous venons à peine de déposer nos bagages dans ma chambre que nous nous allongeons dans mon lit. J'ai besoin d'une vraie nuit avant d'entamer les recherches.

Avant de s'endormir, Elizabeth envoie un message à sa sœur pour lui assurer que nous sommes bien arrivés, elle en profite pour lui demander des nouvelles du chaton. Pour toute réponse, elle reçoit une photo de Hope qui dort au beau milieu de leur lit. Eli sourit en découvrant la photo et s'empresse de remercier sa sœur avant de se laisser tomber dans mes bras.

Mes yeux se ferment d'eux-mêmes, mais ma tête, elle, ne s'éteint pas.

Je continue de penser.

Longtemps.

Très longtemps.

Trop longtemps pour que je ne me repose vraiment...

Au petit matin, je me lève avec une mine affreuse, et pour cause, j'ai à peine dormi quelques heures entrecoupées par ces longues minutes de réflexion.

Malgré tout, je suis déterminé à retrouver mes parents. À force de réfléchir, je me suis rendu compte que j'avais une piste. Ils ont peut-être déménagé près de chez mon oncle et ma tante après leur départ. Je fais part de cette idée à Elizabeth qui est en train de se brosser les dents. Elle crache la mousse avant de me dire qu'en effet, il est judicieux de commencer par là.

— En allant chez eux, ils pourront nous renseigner sur leur position actuelle dans le pire des cas.

J'acquiesce et la laisse finir de se préparer tranquillement. Elle pioche dans mon armoire à la recherche de vêtements plus chauds.

Je me rends dans la cuisine pour lui préparer un chocolat chaud. Je fais bouillir le lait et ajoute le chocolat dans la tasse. Elle descend les escaliers et sourit en apercevant mon attention. Elle dépose un baiser sur mon front en guise de remerciement et souffle au-dessus de la tasse avant d'avaler d'une traite le breuvage. Je récupère le contenant et le nettoie dans l'évier.

J'attrape un sachet de biscuits de supermarché dans un des placards et en propose à Elizabeth. Nous nous asseyons au bar pour les déguster et une fois terminé, je nettoie les miettes sur le plan de travail. Elizabeth me remercie et se dirige vers la penderie pour enfiler un manteau. Je la suis et nous montons dans ma voiture en direction de la maison de mon oncle et ma tante.

Cela fait une éternité que je ne les ai pas vus, en fait mes parents essayaient de me tenir le plus éloigné possible de ma cousine, comme si j'allais la draguer lourdement. Ces idiots n'ont jamais remarqué qu'elle, ce qui l'attirait, c'était la même chose que moi : les filles. Et surtout pas un membre de ma famille...