Chapitre 19

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( Notes de début: je vous aimes ok.)

Jason.

Je me réveille en sursaut, les larmes coulent le long de mes joues... Toujours ce foutu rêve. En boucle dans ma tête. Sans trop réfléchir, je me lève pour m'humidifier le visage dans la cuisine. Mon torse fait des allers-retours rapides sous le coup de ma respiration qui est trop vive.

Je récupère l'eau au creux de mes mains tremblantes et m'asperge le haut du crâne dans un mouvement maladroit. Je tâtonne dans l'obscurité jusqu'à trouver une serviette pour m'essuyer. Je tremble, autant de froid que de peur. En jetant un œil à l'horloge du four, je constate qu'il n'est que deux heures du matin... La nuit est loin d'être terminée, mais je sais que je suis dans l'impossibilité de me rendormir. Rien que de penser à fermer les yeux me fait peur et ravive mes angoisses. Je fais quelques pas jusqu'au salon et trouve la force de monter les marches.

Je dois sortir prendre l'air, c'est le mieux à faire dans ce cas. J'enfile une veste chaude et mes chaussures de randonnée avant de redescendre au rez-de-chaussée. J'ouvre la porte et sors dans la nuit. Un frisson parcourt mon dos. J'avance sans réfléchir vers le village. Ce n'est pas ce que je prévoyais, mais mes pas me portent tous seuls jusqu'à elle. Je prie pour qu'elle m'ouvre. Je ne veux pas rester seul ce soir et elle m'a dit que je pouvais venir si j'en avais besoin...

Je frappe à la porte et patiente. Elle ne doit pas s'attendre à me trouver là, surtout pas au milieu de la nuit.

Est-ce que j'ai eu raison de toquer ?

Je ne devrais pas me trouver là.

Elle ne va jamais répondre, si ?

Je ne sais pas de quoi j'ai le plus peur finalement : qu'elle me trouve aussi vulnérable que je le suis devant sa porte en pleine nuit ou qu'elle ne m'ouvre pas du tout. Mon cœur cogne dans ma poitrine. J'observe la poignée tourner, la porte s'ouvre et Elizabeth apparaît. Je recule d'un pas. Elle est simplement vêtue d'un long tee-shirt qui tombe juste en dessous de ses hanches. Elle semble ne pas comprendre ce qu'il se passe et se frotte les yeux avant d'ouvrir la bouche puis la refermer.

— Jason ? s'étonne-t-elle.

— Je suis désolé de te déranger, surtout en plein milieu de la nuit. J'espère que je ne t'ai pas réveillée. (Je secoue la tête en me rendant compte de la stupidité de ma remarque.) Je... j'avais besoin de compagnie. Je ne voulais pas rester seul...

— Tu as fait un cauchemar ? me demande-t-elle avec un naturel qui me surprend.

Je ne veux pas le reconnaître, c'est tellement enfantin et si ridicule.

Elle me fixe avec attention et je finis par m'apercevoir qu'elle attend une réponse de ma part.

— Ouais, un truc du style.

— Nimh dort.

— Ok, euh, je vais rentrer, t'en fais pas pour moi.

— Je me disais qu'on pourrait aller chez toi ?

— C'est vrai ?

Je dois dire ça sur le même ton qu'un gosse quand on lui dit que le père Noël est passé, mais je n'en ai que faire.

— Si je te le propose.

— C'est d'accord alors, je réponds le cœur battant.

— Laisse-moi juste le temps de me changer.

Je hoche la tête et elle referme la porte. J'ai l'impression de rejouer à quelques détails près, la scène d'il y a quelques heures. Je fixe le sol – propre – et me concentre sur ma respiration pour m'apaiser. Même si parler avec quelqu'un me fait le plus grand bien dans ce genre de moment, je ne suis pas tout à fait calme, alors, je préfère travailler sur moi-même durant cet instant de solitude.

Nos âmes enneigéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant