- Invasion -

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Université de Saskatchewan - Canada

L'Observatoire se situait au 108 Wiggins Road de la ville de Saskatoon, dans la province de Saskatchewan. C'était une construction en pierre datant du début du 20ème siècle, circulaire, couverte d'un dôme hémisphérique.

Ce soir là, la coupole constituée de segments amovibles béait sur la nuit étoilée, permettant au télescope d'explorer les cieux proches et lointains.

L'observatoire était éclairé malgré l'heure tardive. Une agitation fébrile régnait au sein de l'équipe constituée d'un binôme d'astronomes de l'université de Saskatchewan. Le premier, un professeur vétéran, barbu, s'égosillait au téléphone ; tandis que l'étudiante qui le secondait s'empressait de sortir avec affolement relevés imprimés ou numériques produits par les ordinateurs en arrière.

  – Vous ne comprenez pas ! Nous avons vérifié nos calculs ! Cet astéroïde va littéralement nous pulvériser !!

A l'autre bout de la ligne, un officier de police de la ville, une femme issue des populations natives de la région, prenait des notes avec la circonspection que l'on peut imaginer à une telle annonce.

  – Laissez-moi résumer, dit l'officier sur un ton laconique. Vous déclarez avoir repéré un objet céleste non identifié, de la taille approximative d'un kilomètre... qui risque de pénétrer dans l'atmosphère terrestre d'ici moins d'une heure, pour s'écraser dans le nord du Canada ?

  – Bon sang, oui, c'est ce que je déclare ! Faut vous le dire comment ?!!

L'officier de police fronça les sourcils et demanda :

  – Pourriez-vous me confirmer votre identité et votre adresse monsieur s'il vous plaît ?

  – Je viens de vous le dire ! Je travaille à l'université, deux quartiers au nord de votre commissariat. Si ça se trouve on se connaît ! Vous croyez que c'est une blague, c'est ça ! J'ai l'air de blaguer ?!!

  – Pardon professeur, mais... reconnaissez qu'il y a de quoi être surpris, dit l'officier, partagé entre l'incrédulité et le sérieux dévolu à sa tâche. Ce n'est pas exactement le genre d'affaire que nous traitons... N'auriez-vous pas dû contacter les observatoires de la Côte Est ? Ou à tout le moins l'Agence spatiale canadienne.

  – Vous croyez que j'ai fait quoi ? Personne répond, les réseaux sont coupés, même leurs sites internets sont saturés ! Il faut absolument que vous contactiez les services fédéraux.

  – Si je peux me permettre, dit l'officier de police, ne trouvez-vous pas surprenant qu'un objet céleste de cette taille soit passé inaperçu ? Je n'ai rien entendu à son sujet nulle part... ce devrait être la panique dans tous les médias.

Le scientifique sembla se calmer, davantage par désillusion que par conviction : rien ne lui permettait en effet de comprendre pourquoi leur modeste observatoire semblait le seul à découvrir cet astéroïde, dont la taille était tout simplement colossale. Pas plus que la coupure du réseau d'alerte des observatoires canadiens.

  – En outre, dit la policière, si la collision se produit dans moins d'une heure, comme vous l'indiquez, je crains qu'il ne soit trop tard pour évacuer les populations.
  – Évacuer ? Nous sommes tous morts, vous comprenez, un astéroïde de cette taille va anéantir toute l'Amérique du nord ! Je ne parle pas d'évacuer, mais de prévenir le reste du monde...

Pendant ce temps, l'étudiante avait rejoint les ordinateurs, qui délivraient leurs flots de données ininterrompues. En les consultant, subitement son regard se teignit d'incrédulité.

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