The Village

30 9 9
                                    


La fin d'après-midi se rapprochait lorsque le 4x4 noir, encore couvert d'une mince couche de mousse, atteignit la petite ville de Buffalo Hill.

A bord, il y avait quatre jeunes personnes aussi différentes qu'elles étaient, peu de temps avant, étrangères les unes aux autres. Sahar conduisait le véhicule. Elle paraissait sûre d'elle, comme si elle avait fait cela toute sa vie. A sa droite se trouvait Nero, qui lui servait de copilote avec une carte de la région en main.

Derrière, Ciara avait été installée sur le siège de droite, toujours inconsciente, tenue surtout par sa ceinture de sécurité. Et Zeke était pour ainsi dire penché entre les deux sièges avant, un bras toujours en bandoulière, abreuvant les deux autres de commentaires incessants.

  – C'est juste derrière ce bout de forêt, dit Nero en consultant la carte.
  – T'es sûr qu'on ne peut pas contourner la ville ?
  – Non, la seule route passe par Buffalo Hill.

Cela ne les inspirait guère de passer par une ville après avoir vu ce qui était arrivé au hameau précédent. Il pouvait y avoir du danger. Mais visiblement, ils n'avaient pas le choix, sauf à quitter leur véhicule.

  – Reste sur tes gardes et ne t'arrête pas quoi qu'il arrive, dit Nero.

  – Ils n'ont peut-être pas eu la pluie orange, eux, intervint Zeke, en faisant preuve d'optimisme pour les autres. Je veux dire, c'est peut-être un village tout ce qu'il y a de plus normal.

Ses deux compagnons émirent une mimique de doute : c'était bien entendu possible, mais mieux valait se préparer à trouver un endroit désert comme le hameau qu'ils venaient de quitter, avec même au pire des survivants qui ne seraient pas forcément contents d'accueillir des visiteurs.

  – On a dit qu'on prenait pas de risques, insista Nero. On passe tout droit.

  – On y est, souffla Sahar, en voyant apparaître le village au sommet d'une petite côte, plus loin sur la route qu'elle empruntait.

Zeke serra dans sa main valide la carabine qu'il avait emporté. Mais à peine s'étaient-ils engagés dans le dernier virage qu'ils découvrirent un barrage en travers de la route. Trois véhicules étaient là, deux qui barraient la voie et un troisième un peu en avant, qui s'avérait être un engin de police.

Quatre individus aux aguets tenaient ce barrage. A peine eurent-ils aperçu le 4x4 des adolescents qu'ils se mirent en alerte.

  – Merde ! souffla Sahar à l'intérieur de la voiture. Je l'ai pas vu venir celle-là ! Qu'est-ce qu'on fait ?
  – Fonce dans le tas ! s'écria Zeke en brandissant sa carabine.

  – Non ! s'exclama Nero. On irait droit à l'accident !
  – On aurait dû vérifier que la voie était libre... ! gémit Sahar.
  – C'est peut-être pas aussi grave que ça, dit Nero. Regarde, il y a un représentant de l'ordre parmi eux.

Sahar, dans sa confusion, n'avait pas cessé d'avancer, quoi qu'en réduisant sa vitesse, si bien qu'ils étaient désormais tout proches du barrage.


Les deux hommes et deux femmes de garde s'avancèrent, en exhibant leurs propres armes. Ils firent signe de ralentir aux nouveaux arrivants. Sahar obéit et s'arrêta à une cinquantaine de mètres d'eux, encore hésitante.

  – Qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-elle en gardant la main sur le levier de vitesse. On fait demi tour ?!
  – Pour aller où ? Non... dit Nero. Ils n'ont pas l'air hostiles...
  – Ils ont des armes quand même ! fit Zeke.
  – C'est leur job ! Range la tienne, Zeke, il faut qu'on passe pour des personnes normales.

Gods Versus AliensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant