- The Breach -

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Dans le périmètre délimité par les champs de force, les plateformes suspendues hérissant le Sanctuaire GenesiX scintillaient tour à tour d'une lueur froide, tout en communiquant entre elles par des signaux transparents aux technologies terrestres.

L'alarme générale avait été déclenchée, le complexe entier se trouvait en phase d'évacuation. Dans la jungle, les sentinelles aux tenues camouflées, furtives créatures dont seule une chevelure constituée de plantes végétales surgissait de l'armure, refluaient vers les fondations métalliques des tourelles. Tandis que tout autour, les champs de force s'éteignaient les uns après les autres en cessant leur grésillement sourd, aux basses fréquences à peine audibles.

C'est dans les hauteurs que l'agitation était la plus importante. Sur chacune des plateformes recouvertes de végétation, se pressaient un nombre conséquent de sentinelles. Par endroit des segments de jungle entiers se soulevaient du sol, comme des trappes, pour en laisser surgir des véhicules de transport aérien.

La forme de ces engins volants rappelait des avions de ligne terrestres, comme s'ils avaient cherché à les imiter. Mais leur propulsion n'avait rien en commun. Ils surgissaient les ailes repliées, puis les déployaient en silence. Ils ne paraissaient pas touchés par la gravité, et restaient en vol stationnaire sans effort apparent au-dessus de la trappe qui les évacuait.

Les sentinelles, chargées de matériels, de tout ce qui pouvait revêtir une importance à l'intérieur du Sanctuaire, remplissaient progressivement ces véhicules. Leur tâche accomplie, l'appareil s'élevait dans les airs à la verticale des tours du Sanctuaire. Il prenait une apparence miroitante l'espace de quelques instants, puis s'évanouissait dans la nature.

Progressivement, GenesiX se vidait de ses occupants ainsi que de ses trésors. Des engins volants en sortaient comme les abeilles d'une ruche, pour fuir dans toutes les directions, une ruche apeurée pour on ne savait quelle raison.


Dans la partie souterraine du Sanctuaire, les troupes étaient dans le même état d'alerte. Elles ne laissaient derrière elle que la structure du complexe, comme une coquille vide. Toutes n'étaient pas des sentinelles, même si ces dernières étaient très majoritaires. Certaines, plus robustes, dépassaient une taille de deux mètres. Elles ne possédaient pas de camouflage, mais une sorte de carapace qui était à la fois leur armure et leur épiderme, dont surgissaient des structures tubulaires, d'une matière hybride, ni chair ni métal, ou les deux à la fois.

Ces créatures à la silhouette bipède, dénuées des attributs des primates, plus proches peut-être en cela des reptiles ou des insectes, possédaient un crâne glabre et lisse, teinté de nuances vertes, brillantes, à la manière de certaines espèces de papillon terrestres. De même, leurs orifices oculaires n'avaient pas la texture froide et humide escomptée, mais semblaient remplis de filaments verdâtres, qui dépassaient au-dessus et en dessous comme des cils. Et en lieu et place d'une bouche, ils possédaient deux autres de ces orifices similaires aux yeux, quoique plus larges, situés de part et d'autre de la mâchoire.

Leur stature longiligne mais intimidante aurait fait pâlir n'importe quel guerrier terrestre, d'autant que leurs longs membres donnaient une impression tant de robustesse que de mobilité. Puisque l'on avait nommé les premières des Sentinelles, alors peut-être fallait-il appeler celles-là des Guerriers.


Deux de ces Guerriers à l'aspect lisse et brillant pénétrèrent dans une salle profondément enfouie à l'intérieur du Sanctuaire. L'endroit était froid et dénué de mobilier. Les parois quoique métalliques donnaient l'impression de suinter d'une forme de liquide purulent. L'air même était humide, vicié, constellé de particules en suspension, ces mêmes particules qui condensaient sur les parois, remplissant la salle d'une brume verdâtre.

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