Closed

34 8 11
                                    



Dans la maison aimablement cédée par les villageois, les cinq adolescents réunis s'étaient dispersés chacun de leur côté. Bien que sans l'exprimer ouvertement, ils avaient tous besoin d'un peu de temps avec eux-mêmes, ne serait-ce que pour digérer leur dernière discussion.

Sahar s'était isolée dans une chambre pour effectuer des exercices physiques. C'était sa manière de défouler ce qu'elle avait sur le coeur. Bien qu'elle n'eut retrouvé aucun souvenir d'avant les sarcophages, son corps musclé lui réclamait de l'effort, elle en venait finalement à se demander si Zeke n'avait pas raison, et qu'elle n'était pas une sportive de haut niveau. Cela même si de prime abord aucune discipline sportive ne lui venait à l'esprit.

Elle avait laissé la porte entrouverte, si bien que ses efforts étaient audibles depuis le couloir. Jem, en passant à proximité, lui jeta un regard furtif, puis il poursuivit jusqu'à la chambre suivante, où se trouvait Zeke.

Le garçon blond était allongé sur le lit, sur le dos, son bras indemne derrière la nuque. Il réfléchissait en fixant le plafond.

Bien que privé de mémoire, Zeke possédait comme ses compagnons une intuition de ce qui était normal et ne l'était pas. Leur situation, cela ne faisait aucun doute, sortait de la normalité, de très loin. Si bien qu'il en venait à reconsidérer leur rôle dans ce cadre. Si Nero avait vu juste et qu'il n'y avait pas de coïncidence, alors c'était également le cas de leurs pouvoirs - pour l'heure disparus. Pour Zeke, il était devenu clair que ces pouvoirs devaient être mis à profit. Il se jurait de tout faire dans ce sens dès qu'ils reviendraient. A ses yeux, les pouvoirs étaient la clef de leur sauvegarde.

Jem frappa à sa porte pour s'annoncer.

  – Eh ! Entre ! lui fit Zeke.
  – Je te dérange ?
  – Pas du tout. Fais comme chez toi.

  – J'ai un service à te demander, dit Jem. C'est en rapport avec ton tatouage.
  – Ah oui, il est cool hein. Tu veux le voir ? fit Zeke en se redressant du lit, déjà prêt à ôter son T-Shirt.

  – En fait, dit Jem, je voudrais plutôt ton avis sur le mien.
  – T'en as un aussi ? Mais t'avais dit que non.

  – Il est dans mon dos, dit Jem. C'est pour ça que je l'avais pas vu. Tu permets que j'ôte ma chemise ?
  – Go, Bro.

  – C'est Divine qui l'a remarqué, dit Jem en déboutonnant sa chemise, dévoilant son dos long et fin, métissé, peu musclé, et le tatouage sur sa peau très lisse.
  – Quoi ? Divine ? réagit immédiatement Zeke. Tu veux dire... qu'elle t'a vu... Tous les deux, vous... avez...

  – Mais non, l'interrompit Jem. Elle l'a aperçu sous mes vêtements. Bref, qu'est-ce que tu en penses ?

Zeke se reconcentra sur la marque dans le dos de Jem.

  – Mec, c'est pas un tatouage, ça, dit-il d'un air perplexe.
  – Non ?
  – On dirait plutôt une brûlure. T'es pas genre un ado battu au moins ?
  – Qu'est-ce que tu racontes ? 

Zeke effleura la peau de son camarade à l'emplacement où se trouvait une marque circulaire, noire. Le contact n'était pas lisse, la peau semblait réellement brûlée, sur un diamètre de quatre centimètres environ. Et en dessous, des lignes droites partaient en étoile de ce disque noir, qui ressemblaient également à des brûlures.

  – C'est genre une méga-trace de cigare. Avec des lignes en dessous.
  – Mais ça ressemble à quoi ?

  – Si les lignes avaient fait tout le tour, ça aurait pu être les rayons d'un soleil. Tout compte fait, je crois pas que ce soit une marque de torture, c'est trop propre et géométrique, mais c'est plutôt creusé que tatoué. En tout cas, si c'est un tatouage, j'aimerais pas rencontrer le tatoueur.

Gods Versus AliensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant