Ghost Town

39 9 25
                                    



Nero reçut l'assaut du chien aux allures de loup avec toute la concentration que sa frayeur lui permettait. Il vit à l'avance de quel côté l'animal allait attaquer, si bien que lorsque ce dernier sauta, il lui asséna un sévère coup de rondin.

Le bois produisit un choc sourd sur le crâne de l'animal, qui partit en roulé boulé sur le côté en émettant un cri plaintif. Il aurait pu et probablement dû être assommé par un coup asséné avec une telle précision ; mais il se releva en retrouvant immédiatement sa combativité, ce qui désarçonna le grand adolescent.

A ce moment, retentit comme un sifflet en arrière. Subitement, le Husky s'arrêta. Pendant un instant, Nero et Ciara virent ses crocs dressés, et ses yeux injectés de sang. Puis l'animal fit volte face et repartit entre les chalets comme il était arrivé.

  – Oh mon Dieu... fit Ciara, en manquant de s'effondrer après sa frayeur. Mon Dieu...
  – Il... il ne faut pas rester ici, dit Nero en la retenant d'une main tremblante, tout en conservant le rondin dans l'autre.

Il ne tremblait pas tant de peur, que du stress provoqué par cette action : il avait supposé que son pouvoir d'anticipation lui permettrait de repousser l'animal, mais en réalité, à aucun instant il n'en était assuré, et à présent que c'était passé, il subissait toute la tension que cela avait provoqué en lui.

Subitement, l'adolescente se prit la tête entre les mains.

  – Arrête... stop ! souffla-t-elle. Arrête de crier !

Nero comprit : ce n'était pas sa voix, qui criait, c'étaient ses émotions intenses, sa frayeur tout particulièrement...

Il eut peur tout à coup que Ciara perde à nouveau connaissance par sa faute, et tenta de détourner le cours de ces pensées. Étrangement, cela fonctionna en partie. Ciara, après s'être protégée contre lui, se détendit légèrement, puis se redressa. Son visage était encore déformé d'une grimace, mais la douleur diminuait.

  – Est-ce que... tu es en train de réciter des tables de calcul... fit-elle en déglutissant.
  – Non, ce sont les décimales de PI, fit Nero sur un ton d'excuse. C'est tout ce que j'ai trouvé...

Ciara se redressa en respirant profondément. 

  – D'accord... dit-elle. D'accord... je crois que ça fonctionne, c'est moins intense. Merci.

La jeune télépathe se retourna vers l'unique ruelle du hameau portuaire en s'inquiétant pour le chien hargneux.

  – Tu crois qu'il va revenir ? demanda-t-elle. (Elle n'eut pas besoin d'attendre la réponse du garçon, elle la lut dans son esprit). Oui, on dirait bien qu'il a été rappelé par quelqu'un. Mais il pourrait revenir quand même. ... Je suis d'accord, ajouta-t-elle. On devrait trouver un endroit plus sûr.

Ciara faisait les questions et les réponses, dans un monologue qui en réalité n'en était pas un : ils communiquaient par la pensée. Cela fonctionnait d'ailleurs si bien que Nero cessa de chercher à parler et se contenta de penser.

  – Laquelle ? fit Ciara en étudiant les bâtisses autour d'eux. Celle-là ? Tu as raison, la porte semble plus facile à ouvrir.

Ils se dirigèrent vers un chalet dont la porte ne paraissait pas très robuste, dans l'objectif de se cacher à l'intérieur, du moins le temps de réfléchir. Ils ignoraient si le chien enragé allait revenir, ou même s'il y en avait d'autres ; mieux valait se mettre en sécurité.

Mais à ce moment, Ciara s'interrompit.

  – Quelqu'un d'autre approche ! souffla-t-elle.

Gods Versus AliensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant