Happy Days

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Les trois compagnons passèrent une nuit éprouvante emprisonnés dans ce complexe médical inconnu, ignorant ce qu'ils allaient devenir. Le manque de confort ne fut pas tant ce qui les tint éveillé, que l'infinité de leurs questionnements, quant à leurs origines, aux raisons de leur enlèvement, ou à l'extravagance de leur aventure.

Néanmoins, c'était surtout leur proche devenir qui les inquiétait, ainsi que celui de Ciara, que leurs hôtes n'avaient pas ramené depuis la veille.

Ils se réveillaient à peine, encore engourdis et fatigués, lorsque la porte s'ouvrit. A leur grande surprise, ce ne fut pas des gardiens mais deux jeunes gens qui pénétrèrent dans la cellule

Ces deux nouveaux arrivants étaient vêtus de pulls et de pantalons. L'un était un garçon d'une vingtaine d'années, l'autre une fille un peu plus jeune. Ils étaient tous deux amérindiens et se ressemblaient assez pour être de la même famille.

  – Bonjour ! s'exclama la jeune femme en entrant dans la cellule. Je m'appelle Chenoa et voici mon frère Ehawee. On nous a envoyés pour vous souhaiter la bienvenue.
  – La bienvenue... ! s'étrangla Sahar.
  – Oui ! A Buffalo Hill. Vous allez bien ?

  – Bien, et vous ! répondit Zeke.
  – Bien ?! réagit Sahar aux paroles de leur compagnon.
  – Pardon, c'était un réflexe, dit le garçon.

  – Oh, réagit la jeune visiteuse. Vous êtes fâchés ! Je comprends, bien sûr, on vous a enfermés toute la nuit... Mais c'était par prudence, on vous veut pas de mal.
  – Quelle prudence ?
  – Eh bien, dit à son tour le garçon, vous auriez pu être malades.

Ces paroles ne réfrénèrent guère le mécontentement de Sahar.

  – Si c'était une histoire de sécurité, on aurait pu juste nous le dire... C'est la moindre des politesses. On nous traités comme du bétail !
  – Oh... Toutes nos excuses pour ces manières brutales, dit Chenoa. Nos patrouilleurs sont un peu à cran.
  – Vos patrouilleurs ? releva Nero.
  – Ceux qui surveillent, pour éviter d'autres contaminations, expliqua Ehawee.

  – Mais... nous parlons de quelle contamination au juste ? intervint Nero.
  – Eh bien, l'épidémie ! Vous êtes sûrement au courant !
  – Oui bien sûr, répondit Nero, songeant qu'il valait mieux ne pas paraître plus suspects qu'ils ne l'étaient déjà.

Sahar quant à elle restait focalisée sur la manière dont ils avaient été traités.

  – En plus ils ont emmené notre amie... Où l'ont-ils emmenée, qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?
  – C'est la fille qui était dans le coma ? s'enquit Ehawee.
  – Oui, une fille rousse, dit Zeke. Mais c'était pas un coma... (puis il vit ses comparses le dévisager et modifia sa phrase en vol :) ... anormal. Non, au contraire ! C'était un coma tout à fait classique... Comme... tous les comas, quoi...

Il s'arrêta de parler, ayant conscience de s'enfoncer.

  – Ils sont en train de soigner votre amie, ne vous inquiétez pas pour elle, vous la reverrez très rapidement.
  – Je veux la voir maintenant, se braqua Sahar.
  – Désolé, on peut rien pour ça, fit Ehawee. C'est pas nous qui commandons ici. On est juste venus pour s'occuper de vous.
  – Vous devez avoir faim ! s'exclama Chenoa.
  – Mais je vous assure que votre amie nous rejoindra vite, ajouta le garçon.

Sahar et ses deux compères en arrière étaient un peu méfiants à cette affirmation, mais ils n'avaient semble-t-il pas d'autre choix. Étant donné le nombre de sentinelles qu'ils avaient vu la veille dans ce centre hospitalier, et l'état d'urgence dans lequel semblait se trouver le village, ils se doutaient qu'ils n'auraient pas voix au chapitre. Ils donnèrent donc leur accord de principe.

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