Looters

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Les quatre jeunes gens prirent le temps d'explorer les pièces de la modeste demeure. Les murs et parois étaient en bois, peu épaisses. A l'intérieur, ils découvrirent le portrait d'une famille d'amérindiens ainsi que des signes de présence relativement récente. Des jouets gisaient par terre comme s'ils avaient été abandonnés sur place. En outre, une lampe à pétrole continuait à donner de la lumière dans une cave, bien que de manière vacillante. 

Ils visitèrent la petite maison deux par deux, un peu anxieux à l'idée de ce qu'ils pouvaient découvrir. Pour des raisons de bonne entente, après l'altercation dans le hall d'entrée, Nero resta avec Ciara, et Zeke avec Sahar. Nero présentait un avantage supplémentaire aux yeux de la télépathe : sa manière de pensée très rationnelle était moins "assourdissante" pour ses sens exacerbés.

Lorsque Zeke et Sahar atteignirent la cave encore éclairée, après avoir descendu quelques marches en bois grinçantes, ils examinèrent avec inquiétude les lieux, craignant d'en voir surgir ils ne savaient quelle silhouette bondissante. Une ombre planait au-dessus de ce chalet : celle de la disparition subite de ses occupants.

Pourtant, il n'y avait personne dans le sous-sol. Seuls restaient quelques outils sur un établi, à côté d'un petit tambour dont on était manifestement en train de poser la peau.

Zeke trouva un fusil sur le flanc d'une étagère, dont il s'empara. Sahar, après l'avoir vu faire, lui désigna une boite de cartouche située en haut de l'étagère.

  – Si tu le prends, dit-elle, tu vas également avoir besoin de munitions.

Zeke acquiesça, puis ils remontèrent vers les autres. Ils trouvèrent Nero concentré devant une carte du canada affichée au mur. Tandis que Ciara s'était servie un verre d'eau et restait circonspecte devant la couleur légèrement brune du liquide. Difficile de savoir si elle hésitait à boire ou se concentrait pour s'entraîner à la méditation.

  – On dirait qu'on a échoué dans une région du centre du Canada, dit Nero. Nous ne sommes pas dans la zone arctique, mais nous sommes éloignés des régions plus peuplées du sud du pays.
  – L'avion allait vers le nord, dit Sahar. Cela signifiait qu'il se dirigeait vers les territoires polaires ? Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir là-bas ?
  – Une base miliaire, un centre de recherche secret, suggéra Zeke.

Nero observa le fusil dans les mains du garçon qui venait de parler.

  – Tu vas vraiment emporter cette arme ? lui demanda-t-il.
  – On sait jamais, s'il y avait d'autres chiens.
  – Ou autre chose, dit Sahar. Pourquoi les gens sont partis aussi rapidement ? Ils ont dû prendre peur.

  – Sur la carte, reprit Nero en montrant en même temps aux autres ce qu'il indiquait, il y a des marques qui laissent penser qu'on pourrait se situer ici, au bord de ce petit lac. Une route mène à un village, situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest. Il s'appelle Buffalo Hill. Je me dis qu'il faudrait essayer d'y aller.

  – Pas dans notre état, dit Zeke. Moi je peux à peine marcher, et en plus il nous faudrait de vrais habits.
  – Je propose qu'on fouille dans leurs placards, dit Sahar.

Tous se regardèrent à ces paroles. Ciara, qui avait accès à leurs pensées de manière collective, s'exprima pour tous.

  – Le mot que vous cherchez, dit-elle, sans relâcher l'observation du liquide dans son verre, c'est "pillage". On est en train de se comporter comme des pillards.
  – Ou alors juste comme des personnes qui essaient de survivre dans un environnement hostile, rectifia Sahar.

  – On est pas sûrs qu'il soit hostile, dit Nero. On fait que supposer.
  – Tu dis cela, fit Ciara au garçon, mais tu penses le contraire.

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