30- Une dose de panique.
Point de vue omniscient, 14 octobre, 21h16.
Elias réagit immédiatement, vraiment inquiet. Lui qui était si heureux de l'embrasser il y a seulement quelques secondes, il est maintenant mort d'inquiétude. Ignorant ses propres sentiments, il aide Ariel à se redresser et cherche la bouteille d'eau dans laquelle le châtain a bu un peu plus tôt.
Il a déjà vu Ariel faire des crises d'angoisse plus ou moins grandes, mais jamais à ce point. D'habitude, il se sent en capacité de l'aider, mais à ce moment, il est totalement perdu.
— Ariel, mon chat...respire, je suis là.
Il comprend que l'autre ne parviendra pas à lui répondre, sa respiration est déjà beaucoup trop saccadée et ses tremblements ne cessent d'augmenter.
— Tu veux que je fasse quelque chose ? Réponds moi avec des gestes si c'est plus simple...réclame le brun, la gorge nouée.
Ariel parvient à écarter les bras pour faire comprendre à Elias qu'il veut que celui-ci le prenne dans ses bras. Il se blottit contre son torse en essayant d'étouffer les sanglots qui commencent à secouer son corps tremblant. Le visage d'Elias se glisse contre la joue du plus âgé.
— C'est parce que je t'ai embrassé ? Je suis vraiment désolé, je m'en veux...J'ai cru que tu voulais aussi, pardon...
— T'en...t'en veux p-pas...j-je sais pas pourquoi...j-j'ai paniqué...j-j'avais envie de t'embrasser p-pourtant...parvient à répliquer le châtain, paniqué à l'idée qu'Elias pense que c'est de sa faute.
Elias se sent un peu rassuré par les paroles d'Ariel, mais il ne le sera complètement que lorsque sa crise d'angoisse sera enfin terminée. Il continue de serrer le châtain contre lui, essuyant de temps en temps les larmes sur ses joues alors que le concerné s'applique à essayer de suivre la respiration du plus jeune.
Les minutes passent, Ariel reste accroché au pull d'Elias, toujours secoué par des tremblements furieux. Par chance, ses sanglots ont enfin cessé et sa respiration reprend un rythme à peu près régulier.
— Je peux t'embrasser sur la joue ? Moi ça m'a beaucoup aidé quand tu le faisais, demande Elias d'une voix toujours aussi comprimée par l'inquiétude.
— O-oui, tu peux...
Les lèvres d'Elias se posent délicatement sur la joue d'Ariel, une fois, une deuxième fois, une troisième fois. Il recouvre sa joue droite de baisers tout aussi délicats les uns que les autres, avant de passer à sa deuxième joue à qui il inflige le même traitement, toujours avec la même douceur. Il essaye de faire passer tout l'amour qu'il ressent, toute la tendresse et l'inquiétude qui le traversent avec ses baisers.
Et il en ressent, de l'amour, de la tendresse et de l'inquiétude pour Ariel. Il le sait maintenant, il est sûr et certain depuis que ses lèvres se sont retrouvées à apprivoiser celles du châtain.
Ariel comprend, ce que les baisers d'Elias tentent de lui dire. Car ses baisers lui crient "je t'aime, je suis là, je te lâcherai pas".
Ses tremblements se calment, il s'abandonne dans les bras du brun qui tente encore de le rassurer.
Plusieurs minutes s'écoulent encore avant qu'Ariel ne se calme complètement. Elias l'aide à boire un peu d'eau.
— Pourquoi t'as fait une crise d'angoisse, si c'est pas parce qu'on s'est embrassés ?
— Je sais pas du tout...marmonne honteusement Ariel.
— C'est pas grave mon chat, c'est pas grave. Tu dois être fatigué, tu veux qu'on dorme ?
Après que le châtain ait répondu par l'affirmative, Elias s'allonge sous la couverture tout en gardant le plus âgé contre lui, inquiet à l'idée que sa crise d'angoisse recommence. Ariel pose sa tête contre son torse, rassuré par les battements du cœur d'Elias qu'il peut sentir dans cette position.
Son cœur qui bat plutôt vite, d'ailleurs.
— Ton cœur bat vite, fait-il remarquer.
Et si le cœur d'Elias bat vite, c'est parce qu'il a enfin la possibilité de repenser à leur baiser de tout à l'heure. Il se mord la lèvre, réalisant seulement.
Ils se sont embrassés.
Ils se sont vraiment embrassés.
Et la sensation était si incroyable qu'Elias sait qu'il va y repenser pendant un long moment.
Il ne pense qu'à une chose, c'est de continuer à découvrir les lèvres du châtain.
Il est amoureux de lui, et il espère tellement ne pas avoir fait flipper Ariel en continuant le baiser qui était à la base une erreur, le châtain voulait juste embrasser sa joue.
— J'ai pas trop sommeil, avoue le châtain. Ça me perturbe, on s'est vraiment embrassés ?
Elias rougit brutalement, surpris par les paroles d'Ariel. Il ne s'attendait pas à l'entendre prononcer ces mots là maintenant. Il écarquille les yeux en aspirant sa lèvre intérieure à l'intérieur de sa bouche en réfléchissant à ce qu'il va dire.
— On s'est vraiment embrassés, confirme-t-il. Et si tu veux savoir, j'ai beaucoup aimé, mais voilà.
C'est au tour d'Ariel de rougir.
— M-moi aussi. Moi aussi, j'ai aimé, bégaye-t-il d'une petite voix.
Il lève les yeux vers Elias, juste à temps pour voir ses yeux s'écarquiller sous le choc et la surprise.
— Tu sais, aujourd'hui, commence doucement le brun. Si t'étais venu en cours, je t'aurais dit que je suis en crush sur toi.
Un hoquet s'échappe de la bouche du plus âgé.
— Mais là, je vais te dire que je suis en train de tomber amoureux de toi.
Les joues brûlantes, Ariel dissimule son visage contre le torse d'Elias pour ne pas trop montrer sa gêne. Chose que le plus jeune trouve absolument adorable.
— T'es pas obligé de me répondre, je te demande juste de ne pas flipper, car je tiens vraiment beaucoup à toi Ariel. Et-
Il n'a pas le temps de finir sa phrase, coupé par Ariel qui vient de se redresser et de plaquer ses lèvres contre les siennes.
Ses yeux se ferment précipitamment, son bras se resserre autour de sa taille alors qu'il lui rend doucement le baiser. Ce même baiser qui est en train de lui faire perdre la tête.
Lorsque le châtain recule un peu, Elias lui laisse quelques secondes pour respirer avant de s'emparer de ses lèvres à nouveau, déjà addict à ce contact.
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Safe Place
SonstigesGoogle dit que l'anxiété est un "État de trouble psychique causé par la crainte d'un danger". Mais pour ceux qui vivent l'anxiété au quotidien, cette petite phrase signifie tellement plus, tellement d'angoisses, tellement de peurs. Tellement d'inqu...