35- Une dose de maths.

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35- Une dose de maths.

Point de vue omniscient, 21 octobre, 12h30.

Ce soir on est en vacances ! s'exclame joyeusement Octave en laissant tomber sa fourchette sur son plateau de cantine.

Oui, c'est pour ça que vous dormez chez moi ce soir, demain soir et dimanche soir, ajoute Gabin. En plus, il faut que je vous présente Cacahuète à vous deux.

Il n'y a qu'Adrien qui a vu le chaton du bleuté pour le moment.

Cacahuète ? interroge Ariel. Tu l'as appelé comme ça ?

Non, c'est moi, et il n'a pas eu le cœur de changer son prénom, ricane Adrien. Le pire, c'est que c'était une blague à la base.

Le groupe part dans un éclat de rire communicatif.

Sous la table, la main d'Elias progresse doucement en direction de la cuisse de son petit-ami. Ce dernier sursaute légèrement quand l'objectif est atteint, mais ne fait rien pour retirer cette main.

Elias a beau être sûr de la sincérité de son copain, le connaître bien mieux que les trois autres personnes réunies autour de la table, une trace d'inquiétude demeure dans son esprit. Et un contact physique avec le châtain l'aide à réduire cette petite angoisse.

Et ça, Ariel l'a vite compris. Les peurs du brun sont compréhensibles, on fait tous des choses idiotes lorsque l'on stresse, et Ariel n'échappe pas à cette règle.

Mais il aime trop Elias pour faire quelque chose d'idiot avec lui en cas de stress. Il en est persuadé, il aime trop le brun pour pouvoir lui faire du mal, même sous le coup de l'angoisse.

Une fille de la classe d'Ariel et Elias s'arrête brusquement à côté de leur table, son plateau dans les mains. Elle esquisse un petit sourire gêné alors qu'Elias lâche discrètement la cuisse de son petit-ami.

Désolée de vous déranger, je voulais juste vous prévenir qu'on aura pas maths après les vacances, il a un procès ou je ne sais quoi...pour sa façon de traiter les élèves. C'est bien, tu ne méritais pas de te faire traiter comme ça, je suis désolée de ne pas avoir intervenu, ou que personne ne l'ai fait. C'est vrai, mes excuses ne servent pas à grand-chose, mais bon...Vraiment désolée.

La deuxième partie de sa petite tirade s'adresse essentiellement à Ariel qui écarquille maintenant les yeux avec étonnement.

Emilie - car c'est son prénom - s'apprête à partir, mais dans un élan de courage, le concerné par tout ça la stoppe.

Attends ! Pourquoi tu n'es pas avec tes amies ? s'inquiète-t-il.

Emilie a passé le début de l'année avec un groupe de filles toutes plus détestables les unes que les autres, et elles se déplacent toutes habituellement en groupe bruyant et moqueur. Le fait qu'elle soit seule inquiète un peu le châtain, mais le rend aussi méfiant.

Je t'ai défendu, elles n'ont pas apprécié.

Le regard d'Elias quitte le visage de son copain pour se poser sur la blonde toujours debout devant leur table. Son regard sonde celui d'Emilie, elle semble vraiment sincère.

Tu l'as défendu à quel sujet ? cherche-t-il à savoir.

De sa crise d'angoisse hier, en français. Elles se moquaient de lui, ça m'a énervée. J'étais plutôt anxieuse au collège, je me suis sentie obligée de réagir...

Ah, lâche Ariel.

Il est encore dubitatif.

La jeune femme le comprend parfaitement et décide de partir après leur avoir sourit gentiment.

Une fois celle-ci partie, sans prendre compte des gens qui se trouvent dans la cantine, Ariel se penche un peu en avant pour agripper les épaules de son copain.

Un procès Elias, un procès, s'exclame-t-il.

Je sais mon chat, j'ai entendu. On ira voir en vie sco' pour être sûrs, d'accord ? sourit-il.

Il réalise ensuite qu'il vient d'appeler Ariel "mon chat", non seulement en public, mais devant leurs amis. Ils savent tous les trois comment la relation des deux amis a évolué, mais personne ne l'avait jamais entendu appeler le châtain par un surnom quelconque. Heureusement, ils ne font aucun commentaire pour ne pas plus gêner Ariel dont les joues sont déjà écarlates.

Ils terminent leur repas et sortent de la cantine, tous ensemble.

***

21 octobre, 19h30.

Alors que Cacahuète ignore soigneusement Octave, Elias et Adrien, il semble beaucoup apprécier Ariel qui lui rend bien. Et Elias, comme toujours, est complètement fan de son copain, il le regarde avec adoration ce qui provoque quelques rires chez son meilleur ami. En réalité, il est vraiment heureux que la première - et il espère pour lui, la dernière - relation d'Elias soit avec quelqu'un comme Ariel, qui réalise bien toutes les qualités d'Elias.

Ils sont tous installés dans la chambre du bleuté en attendant le repas que la mère de Gabin est en train de préparer avec le grand frère de celui-ci.

Ariel est un peu nerveux, il n'a jamais rencontré Maxime, mais Gabin lui a assuré qu'il était vraiment gentil, quand il le voulait.

Je vais aller voir si ils ont fini, annonce Gabin.

Attends, je viens aussi.

Le copain du bleuté s'élance rapidement à sa suite. La famille de Gabin est déjà au courant, de toute façon.

Ils finissent par tous descendre à la cuisine pour aider aux derniers préparatifs. Ariel s'efface légèrement derrière Elias en entrant dans la cuisine, mais l'attitude chaleureuse de la famille de Gabin le rassure un peu.

Après le repas, ils remontent tous les cinq dans la chambre. Ils s'installent devant un film, et autour d'un saladier rempli de bonbons en tous genres.

Le grand frère de Gabin les rejoint même un peu pour manger quelques bonbons avant de repartir dans sa propre chambre.

Au moment de dormir, Ariel se blottit sans hésiter contre son copain, sans faire attention aux autres. Les deux amoureux se retrouvent dans leur bulle créée juste pour eux.

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