18 : Balles.

30 6 0
                                    

TW: torture

Je suis jetée dans une pièce inconnue avec une telle violence que le choc résonne dans mon corps entier. Je ne parviens pas à retenir un geignement de douleur étouffé par le scotch me barrant la bouche. Mes yeux sont bandés et j'essaie de savoir dans quel type de pièce je suis.

Je me suis réveillée il y a peu, ils me tenaient les bras et la douleur des balles logées dans mon corps était tellement violente que des larmes perlaient à mes yeux, je le sentais. Le tissu s'humidifiait.

« Jetez-là-dedans » Ai-je entendu avant d'être propulsée dans la pièce.

Désormais seul l'écho du bruit métallique de la porte venant d'être claquée résonne dans la pièce. Ma tête tourne, je suis perdue.

Mon corps n'a aucun point d'appui, il est affaibli et mon cerveau est en proie à la panique. Je me déteste de l'admettre mais j'ai peur. Je ne sais pas où je suis mais je dois réagir, ils vont sûrement revenir d'une minute à l'autre.

Je m'assois, c'est laborieux mais j'y parviens. Ensuite, je pousse sur mes jambes pour reculer mon corps un maximum afin de toucher une surface solide, un mur de préférence. Je souffle du nez lorsque mon dos heurte un mur, le choc résonne terriblement en moi.

J'essaie de respirer mais la panique s'engouffre à une vitesse ahurissante en moi, m'empêchant d'avoir un rythme respiratoire régulier. Je prends quelques secondes pour me calmer avant de me concentrer sur mes liens.

Mes mains, mes yeux et ma bouche sont bloqués.

Attachées entre elles par une sorte de ruban adhésif, mes mains sont inutiles. Ma bouche cependant, je peux essayer de la libérer avec mes épaules et genoux. Ça fait un mal de chien, la douleur annihile ma raison et mon esprit est soudain en sourdine.

Je frotte le bout de l'adhésif sur mon épaule pour le décoller ne serait-ce qu'un peu, c'est lent et laborieux mais je crois que j'y parviens. Ma peau me pique désormais mais je sens que de l'air a trouvé un chemin vers un peu de peau.

Je prends une inspiration, me donne mentalement de la force pour continuer de bouger ainsi. Mon sang continue de couler, j'ai la tête qui tourne. J'espère seulement qu'il n'afflue pas trop, je ne souhaite pas m'évanouir de nouveau.

Je colle mes genoux entre eux pour tirer le ruban adhésif avec. Je compte à trois, et tire.

Loupé.

J'ai envie de hurler.

Je réessaie, trois fois de suite. Puis, la quatrième fois le ruban cède et l'air s'infiltre dans ma bouche ouverte. J'expire ainsi, telle une vache.

Enfin.

Mais à ce moment-là, la porte s'ouvre dans un violent fracas métallique et je suis contrainte à me tendre pour la future confrontation.

— Tiens, tiens... ta jolie bouche n'est plus recouverte ?

J'ai envie de l'insulter. Mais l'adrénaline qui affluait dans mon corps quelques secondes plus tôt est désormais partie et toute la douleur — des balles — qui s'était atténuée reviens en force comme un raz de marée. Je grince des dents, c'est violent.

Des pas, une forte poigne et je suis debout dans un gémissement de douleur. Puis, soudain la lumière m'aveugle. On m'a retiré le bandeau et mes yeux me piquent sous la puissance de l'éclairage. Je mets un peu de temps à m'habituer à la luminosité ambiante mais une fois fait, je fixe l'homme face à moi.

— Marcus. Grogné-je.

— Scarlett ! Tu es une vraie battante en fait, je ne pensais pas que tu résisterais autant.

Les liens secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant