— DEBOUT ! Braille une voix.
J'ai envie de rire jaune, il se fout ouvertement de ma gueule en plus. Je suis toujours attachée à cette maudite chaise qui sent désormais le sang séché et la sueur. Sans parler de mes douches inexistantes.
Je me sens sale, tellement, tellement sale.
Mon corps me fait encore plus mal qu'avant et pourtant, je ne sens pas les balles. Elles ont dû être extraites quand j'étais inconsciente. Ou alors, j'ai imaginé leur douleur. Je ne ressens pas la douleur post chirurgie.
— Tu es sourde ou quoi ? J'ai dit debout !
Je lève la tête et, en voyant son visage, mes larmes menacent subitement de couler. Elles brûlent mes yeux. Mon corps réagit avec vivacité lorsque je le vois, il se tend.
— Je suis attachée, je ne peux pas bouger. Soufflé-je, n'ayant plus la force de m'énerver.
Mon cœur saigne, j'ai si mal.
Mon corps est faible et profondément meurtri, ça fait plus de deux semaines qu'il s'amuse à me torturer et hier, il a dépassé le cap de ce que je pouvais endurer. Je le sais, je le sens. Mon corps repousse encore l'invasion qu'il a subi.
Je ne parviens pas à soutenir son regard, je baisse la tête avec lâcheté.
Ses chaussures entrent dans mon champ de vision et je vois ses mains détacher mes liens. Mon corps tremble de sa présence, je me mords la lèvre inférieure.
— Maintenant, lève-toi.
— J'aimerai bien, mais je ne pense pas que mes jambes sont du même avis.
Il lâche un rire bref avant de me saisir le bras pour me lever de force. Toujours le même bras, toujours les mêmes brûlures ravivées. Il me fait souffrir, putain. Mais je suis persuadée qu'il en est conscient, le sourire habillant ses lèvres dévoile chacune de ses pensées.
— Fais pas la chieuse, je t'emmène manger.
Il soutient la majorité de mon poids, mes cuisses refusent de fonctionner et chaque fois que j'essaie de marcher, elles lâchent. Je respire fort, chaque pas est une épreuve pour mon corps.
Il m'emmène dans une autre pièce similaire à ma cellule dans laquelle se situent une chaise et une petite table. Sur cette table se situent respectivement un verre, des couverts et une assiette remplie.
C'est à la vue du contenu de l'assiette que mon ventre affamé réclame de nouveau à manger. J'avais fait abstraction de ma faim lorsque la douleur l'avait annihilé.
— Mange, tu as dix minutes. M'ordonne-t-il avant de claquer la porte derrière lui.
Je soupire, fermant les yeux.
Je n'ai aucune idée de comment je vais faire pour m'en sortir. Je perds lentement espoir, le scalpel m'est inutile car si j'arrive à me débarrasser de Samuel, les autres rappliqueront en troisième vitesse et mon corps ne sera pas capable de subir des affrontements à la suite.
Il me faut un miracle.
***
Un bruit sourd résonne jusqu'à ma cellule où j'ai eu le luxe de pouvoir marcher sans être attachée. Ça fait un bon bout de temps que je suis retenue ici, peut-être un mois. Donc Samuel a été généreux, désormais je ne suis plus obligée d'être assise sur la chaise métallique.
Celle où il a abusé de mon corps comme de ma santé mentale.
En revanche, il avait laissé son horloge sur la table lors de sa dernière visite et j'en n'ai pas pu tenir.
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Les liens secrets
RomanceÀ Los Angeles, des réseaux se concurrencent dans la vente d'armes. Un monde obscur et régnant dans l'illégalité dont Scarlett Cooper est épargnée depuis ses plus jeunes années. Son père, le chef d'un de ces réseaux est parvenu à la garder hors de se...