Boreo

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ATTENTION : évocation tentative de suicide !


Je suis là

°°°


Un cauchemar dérange le sommeil de Théo. Le jeune homme se débat dans sa couverture en poussant des petits hurlements de peur. Il fait toujours le même rêve : il est dans un musée, il observe une peinture représentant un oiseau sur un anneau d'or. Sa mère part dans une autre pièce et une explosion réduit son corps en cendre. Il se retrouve projeter dans la pièce, son corps heurte un mur et l'assomme d'un seul coup. Il se réveille toujours à ce moment là, lorsque la douleur le saisit. Cette nuit n'est pas différente des autres. Il se relève sur son lit, en sueur. Sa respiration est irrégulière, il attrape ses lunettes sur sa table de nuit puis allume la lumière. Le blond se frotte frénétiquement les mains sur ses joues, il n'arrive pas à faire disparaître les images de sa tête. Cette scène le poursuit depuis que l'accident a eu lieu. Sa mère a perdu la vie à cause de lui, il n'a pas réussi à la sauver. Il est inutile, il a tué la seule personne qui l'aimait vraiment.

Il sanglote dans sa main. Il en a marre. Depuis sa tentative ratée de s'enlever la vie, ses vieux démons le hantent nuit et jour.

Tout à coup, son téléphone vibre sur sa droite. Il essuie rapidement ses joues et reprend une respiration régulière pour ne pas inquiéter son interlocuteur.

- Allô ? dit Théo d'une voix granuleuse.

- Théo ! J'ai une super nouvelle, le tableau est en lieu sûr, explique un homme avec un fort accent ukrainien.

Le blond fronce les sourcils en se pinçant l'arête du nez.

- Je ne comprends pas Boris. Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il entend le rire de son ami à travers le portable.

- C'est fini Théo. C'est fini.

À ces mots le jeune homme souffle de soulagement. Boris enchaîne directement sur la lecture d'un article dans la presse locale. Le noiraud finit par lui envoyer l'article du journal en question, le gros titre fait emballer le coeur de Théo : Le célèbre tableau « Le Chardonneret » a été restitué au musée de la ville ce matin-même.

Théo affiche un grand sourire.

- Mais comment tu/

- Un café ça te dit ? interrompt Boris en souriant.

Le blond accepte et raccroche sans tarder. Il veut des réponses. Ce miracle ne s'est pas produit sans dommage. Boris est-il blessé ? Depuis qu'il s'est pris une balle pour récupérer l'œuvre, Théo a développé une inquiétude maladive, le noiraud connaissait tellement de monde, il a dû se faire pas mal d'ennemis aussi.

Le jeune homme enfile son manteau puis entoure son écharpe autour de son cou. Il verrouille la porte de son appartement et sort rapidement de son immeuble pour rejoindre la route qui mène au bar le plus près.

En entrant, les yeux du blond se posent directement sur une silhouette noir au fond du café. Une frimousse bouclée le salut d'un coup de main. Un sourire vient tout de suite se loger aux coins des lèvres du blond. Ça faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu.

Théo s'assoie face à lui, commande une boisson et se retourne enfin vers son ami.

- Je veux tout savoir, lâche l'homme à lunettes d'un seul coup.

Boris a un petit rictus mais ne dit rien, il se contente seulement de raconter sa folle aventure pour sauver l'oiseau. Beaucoup de dangers mais le résultat en valait la peine, Théo pouvait enfin respirer correctement, c'était le principal pour Boris.

- Écoute, je suis là. D'accord ? dit-il en tapotant la main de son voisin.

- Oui, merci pour tout ce que tu as fait pour moi depuis le début. Je t'en suis reconnaissant.

Boris hoche la tête.

- Tu vas aller où maintenant ?

- Je pense retourner chez le vieux Hobie, il est le seul membre de ma famille restant. Il est temps que je rentre chez moi, explique le blondinet en triturant sa tasse fumante. Et toi ?

- Je vagabonde à droite et à gauche. Je suis un peu le nomade dans un jeu de rôle.

Théo rit. Il mord sa lèvre, hésitant à lui proposer de venir avec lui. Il se jette enfin à l'eau :

- Tu veux venir avec moi ?

Le russe ouvre la bouche en signe de surprise. Il ne s'attendait pas à une telle proposition après tout ce qu'ils ont vécu. Mais c'est avec un sourire jusqu'aux oreilles qu'il répond :

- Avec plaisir.

Théo boit une gorgée de sa boisson en faisant un bruit exagéré face à la gênance de cette situation. Les rires du noiraud redoubles, le duo revient pour de bon à New York. La ville n'a pas fini d'entendre parler d'eux.


Love in SocietyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant