Love in Society

Reddie

Vive Noël !

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« Eddie my love » de The Chordettes et « Holly Jolly Christmas » de Michael Bublé.

Ça n'a jamais existé

Richie fait les cent pas. La panique prend peu à peu possession de son corps, ses ongles ne font plus que quelques millimètres. Eddie, qui est assis sur le canapé, souffle d'exaspération. Ce n'est pas la première fois que Richie perd les pédales, c'est comme ça tous les ans, et bizarrement c'est en périodes de fête comme Noël qui approche très vite.

Eddie tente de se replonger dans sa lecture mais c'est sans compter son meilleur ami qui gigote dans tous les sens en arrière plan.

- Arrête de marcher comme ça, je n'arrive pas à me concentrer, râle Eddie en jetant son bouquin sur la table basse.

Richie s'immobilise enfin, son corps pivote en direction de son colocataire.

- Aller chez mes parents en périodes festives m'angoisse terriblement, tu ne peux pas comprendre, explique-t-il en reprenant sa respiration.

- Parce que ma mère est morte ? lâche Eddie.

- En plein dans le mille.

Eddie lève les yeux au ciel. Ça fait bientôt dix ans qu'ils partagent leur vie ensemble, en tant que colocataire bien sûr. Richie adore ses parents, mais lorsque approche Noël, ils demandent systématiquement si leur fils partage sa vie avec quelqu'un. Malheureusement, la réponse est tout le temps négative. Le repas se poursuit dans un silence pesant et le jeune homme ne supporte plus ça. Alors cette année, il a passé son temps à traîner dans les bars gay qu'offre New York, sans résultat. Eddie l'a même accompagné plusieurs fois, sans succès. Tozier a finalement abandonné, et s'est tourné dans l'écriture de ses spectacles d'humour.

Richie s'échoue sur le canapé, aux côtés de son ami.

- J'ai besoin d'aide, dit-il, la voix étouffée dans un coussin.

- Et pas qu'un peu, chuchote Ed.

- Vas te faire foutre.

Eddie étouffe un rire. Son ami semble dans une détresse profonde, il tente alors de le rassurer :

- Tu peux annuler. Tu leur dis que tu as trop de travail et que tu passes les fêtes sur la scène pour amuser la galerie

Richie roule sur lui même, il se retrouve sur le dos, le corps en étoile.

- Je ne peux pas faire ça. Je vois mes parents deux fois dans l'année et l'autre moitié du temps ils me voient à la télévision. Je me dois d'être là.

- Tu veux que je t'accompagne ? propose Kaspbrak.

- Toi ? Gentil ? Depuis quand ? répond le noiraud en plissant les yeux dans sa direction.

Eddie souffle et commence à partir de la pièce.

- Je déconne ! Tu serais prêt à supporter ma famille une nouvelle fois ? Tous les Tozier réunis dans une même salle ?

- J'adore tes parents, et eux aussi m'aiment bien. En plus je n'ai rien à faire pour les fêtes, et je n'ai pas vu ta famille depuis longtemps aussi.

Richie n'en croit pas ses oreilles.

- Donc, tu es consentant à venir ? Vraiment ? dit de nouveau l'homme à lunettes.