Byler

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ATTENTION : phrase qui pousse quelqu'un à mourir.

La dispute

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« TV » de Billie Eilish.

- Ferme ta gueule ! hurle Will, les larmes aux yeux.

- J'aurais préféré que tu sois mort ce jour-là, crache Mike, chaque mot dégoulinant de venin.

- Et bien moi aussi vois-tu !

La gorge du brun se serre, les larmes dégoulinent sur son visage tiré par la haine. Mike reprend sa respiration, cette dispute est allée trop loin, un poids oppresse ses poumons ce qui empêche l'air de circuler correctement. Ils se dévisagent tour à tour, leur regard ne transmet aucune émotion. Le noiraud peut entendre le cœur du brun se fissurer, l'aveu qu'il vient de lui balancer au visage détruit l'humeur de Wheeler. La tristesse et la honte l'envahissent, il ne voulait pas aller aussi loin, l'expression faciale de Will l'enfonce dans son mal-être : ses lèvres sont scellées, ses yeux trahissent une haine atroce, des sourcils sont froncés depuis déjà une bonne trentaine de minutes. Comment tout ça est arrivé ? Et bien tout commence par une longue journée du côté de Mike, le pauvre jeune homme devait rendre son manuscrit avant la fin de la semaine, le problème c'est qu'il est en plein dans le syndrome de la page blanche, il n'arrive pas à avoir de bonnes idées et ça le tue de jour en jour. Il est donc rentré chez lui, d'humeur massacrante et la fatigue coulant dans ses veines. Il voulait dormir, seulement se reposer quelques minutes. Will l'a accueilli par une éteinte réconfortante que Mike a refusée, il était trop éreinté pour vouloir quoi que ce soit. D'abord blessé Will comprit rapidement que son copain était épuisé. Débute alors une série de plaintes de la part de Mike. Celui-ci était sur les nerfs, il râla sur tout ce qui passa sous sa main, dont Byers qui subit une violente déferlante de reproches à cause d'une tasse à café non lavée sur la table basse. Will n'en prit pas compte, il avait mit l'humeur massacrante de son petit ami sur le travail. Mais Mike continua toute la soirée à être pessimiste, ce mauvais comportement affectait directement Will qui en avait marre de ses sautes d'humeur continuelles. Commença alors une dispute endiablée, Mike accusa Will d'être trop pris dans son travail tandis que le brun lui reprocha d'être systématiquement en colère et malheureux. C'était la goutte de trop pour Wheeler qui le traita d'une insulte qu'aucun humain sur Terre ne devrait entendre. La réaction de Will a été immédiate, il lui a ordonné de se taire d'une manière peu élogieuse mais Mike a surenchéri sur une menace qui brisa le cœur de Will. On en est arrivés ici.

- J'en ai marre de cette situation. J'aime mon boulot et je passe le plus clair de mon temps libre avec toi, enfin, je tente d'être à tes côtés mais tu es tout le temps dehors à traîner dans les bars avec tes potes alcooliques. Je veux juste que quelqu'un m'aime pour ce que je suis et qu'on me soutienne dans ce que je fais. N'est-ce pas trop demandé ? avoue Will, sa voix se brisant à la dernière phrase.

Les yeux éjectés se sang, Mike ne réagit pas. Il cligne plusieurs fois des paupières. Il n'est pas présent, il n'est pas avec Will. Il est ailleurs, trop loin. Mike s'affale sur le divan, un long soupir traverse ses lèvres et vient s'écraser sur un coussin qu'il plaque sur sa tête.

- On devrait faire une pause, lâche le noiraud de sa voix étouffée par le tissu.

Will a le souffle coupé. Il ne s'attendait pas à cette annonce. Il essuie ses joues d'un revers de la manche, il attrape son manteau contre le mur et l'enfile simplement. Il récupère les clés sur le buffet et ouvre la porte de l'appartement.

- Je serais chez Jonathan et Nancy si tu me cherches.

Le brun claque la porte derrière lui. Seuls les sanglots étouffés de Mike résonnent dans le salon vide. Il a fait la plus grosse erreur de sa vie. Il a laissé la seule personne qui tient réellement à lui partir. Mais est-ce mieux ainsi ? Il n'en sait rien. Il est épuisé par sa vie. Il fait un boulot à chier qui l'exploite. Sa passion pour l'écriture est devenue une vraie corvée alors que c'était un passe temps qui lui tenait à cœur. Il a perdu confiance en lui, les réflexions déplacées de son patron sur son couple le détruit de jour en jour. Il aime Will de tout son cœur, il n'a pas envie de l'embêter avec ses histoires de boulot à la con. Néanmoins, le besoin de se confier lui comprime les poumons. Il a besoin de Will, il a besoin de son petit ami. Il veut un câlin, il veut être rassurer. Il doute de ses capacités depuis trop longtemps, le seul qui le comprend c'est Byers. Cette petite frimousse brune l'a toujours encouragé dans ses folles aventures avec ses romans. Il a été son premier fan, et maintenant il est parti car il a eu la débilité de le lui demander.

Mike balance l'oreiller à travers la pièce. Il était dans un état pitoyable. Soudain, un bruit de serrure lui fait tourner la tête. Ses yeux s'écarquillent de surprise.

- J'ai oublié quelque chose, dit Will avant de disparaître derrière la porte de leur chambre.

Byers se dirige ensuite vers l'entrée, sa pochette de dessins sous son bras. Il se prépare à sortir mais s'arrête sur le pas de la porte. Il ne peut pas fuir comme ça alors que son copain souffre terriblement. Il tourne la poignée, puis part s'asseoir à côté de Mike. Celui-ci relève la tête vers le brun et s'effondre dans ses bras.

- Je suis tellement désolé, je ne voulais pas dire toutes ces choses horribles, je m'en veux terriblement si tu savais, murmure le noiraud en reniflant.

Will attrape la boîte de mouchoirs et la lui tend. Mike le remercie. L'état de Mike lui brise le cœur, quelque chose ne va pas, il le voit, Wheeler ne lui aurait jamais fait du mal gratuitement.

- Parle moi, je suis là Mike, n'ait pas honte de pleurer. C'est humain, rassure Byers en déposant sa main sur la sienne.

Cette phrase déclenche quelque chose en Wheeler. Il décide alors de tout lui dire, de son patron homophobe, à son syndrome de la page blanche jusqu'à sa peur bleue de perdre Will brusquement. Le brun l'écoute attentivement, les paroles de Mike sont comme mille couteaux aiguisés qui viennent se planter dans son organe vital. Quand le noiraud a terminé, Will le prend dans ses bras pour une longue étreinte, son copain en a cruellement besoin après ce qu'il lui a dit.

- Nous allons commencé par te débarrasser de ce maudit boulot. Ensuite on trouvera une solution pour publier les romans qui ont été écrits par passion et non par contrainte. Enfin, tu es une personne talentueuse qui mérite le succès. Tu t'es battu pour arriver jusqu'ici, ne baisse pas les bras. Je te propose même de prendre deux semaines de vacances pour s'envoler dans une nouvelle destination afin que tu trouves de nouvelles idées pour ton manuscrit. Qu'est-ce que tu en dis ?

- Tu es l'homme le plus merveilleux sur Terre. Je t'aime tellement, lance Mike en le regardant amoureusement.

De petites rougeurs apparaissent sur ses joues, un sourire attendri fleurit sur des lèvres. Sa déclaration déclenche des milliers de papillons dans son ventre. Will se penche et vient déposer ses lèvres sur celles de Mike. Ce baiser a le goût de renouveau, d'un nouveau départ, d'un début de chapitre vierge. Wheeler sourit de toutes ses dents, sa présence à ses côtés le réconforte dans sa solitude. Il remercie Dieu tous les jours d'avoir mis cette bouille d'amour sur son chemin.

Ayez tous un Will dans votre vie. On aimerait tous.

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Soit j'écris des chapitres tristes, soit je parle de mariage.... Ma vie se résume à ça >.<

Love in SocietyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant