Chapitre 1

416 40 4
                                    


Je grogne avant même d’ouvrir les yeux. Un mal de crâne bien présent me donne la nausée. Je remue légèrement en me demandant ce que j’ai bien pu faire la veille. Encore une idée de Kim ? Et enfin, je réagis.
Le run. Ghost. Merde, il m’a assommée !
J’ouvre brusquement les paupières et oublie la barre qui me vrille le front. J’ignore où je me trouve, car ce n’est assurément pas un lieu connu au bataillon. Ça m’a tout l’air d’une cabane.
La construction très simpliste est en bois et des chants d’oiseaux traversent les fines vitres dont une est placardée de planches. Ça sent le moisi. De vieilles boîtes de conserve recouvertes d’une pellicule cendreuse sont posées sur une étagère tout aussi poussiéreuse. Un ancien radiateur en fonte est présent à mes côtés alors qu’une cheminée est présente pour moyen de chauffage dans cette pièce minuscule.
C’est à ce moment que je réalise que mes poignets sont retenus en otages de menottes coupantes audit radiateur. Bordel ! Je comprends pourquoi il a été apporté ici. Paniquée, je tourne le regard et aperçois une pièce attenante à celle où je me trouve positionnée sur un canapé miteux et attachée à ce vieux radiateur impossible à déplacer.
La personne qui l’a amené jusqu’ici s’est donnée beaucoup de mal et a forcément eu recours à du matériel de transport. Je me demande ce que cette dernière pièce dissimule vu qu’elle est plongée dans le noir.
Je tente de me calmer, mais honnêtement, se réveiller dans cette position rend la tâche difficile. Je revois Ghost, mon meilleur pote, m’agresser. Comment a-t-il pu en venir à pareil acte ? Je suis sidérée. Mais le plus inquiétant reste ce qu’il souhaite réellement faire de moi. On n’assomme pas et ne ligote pas une personne sans raison valable.
Alors que mon cerveau carbure à toute vitesse en ayant vite fait le tour des solutions pouvant s’offrir à moi en quête d’évasion, et qui sont nulles, un moteur de Harley en approche résonne.
Ghost semble être de retour. À moins qu’il ait eu recours à un complice. Franchement, je m’attends presque à tout vu ce revirement. Loner ne doit rien comprendre.
Qu’est-ce qu’il m’a pris de foutre un vent aux prospects pour m’élancer à travers la foule derrière Ghost ? En même temps, qui l’aurait cru capable de pareille folie ? Le chapitre doit être en alerte générale après ma disparition. Et mon père ? Oh bon sang, mon père ! Il est sans aucun doute en train de tout retourner pour me retrouver. Tout comme Loner.
La bécane finit par se garer devant l’habitation d’infortune. Le moteur se coupe et je compte les pas que fait l’individu en résonnance avec les battements de mon cœur. La porte se déverrouille et enfin, cet homme en qui j’avais une confiance absolue me fait face.
Il reste un court instant dans l’embrasure de la porte en m’apercevant bel et bien revenue de chez les comateux. Finalement, il s’avance en fermant derrière lui d’un coup de talon et fais quelques pas pour poser un sac en papier sur la minuscule table avant d’ôter ses lunettes de soleil et de me fixer.
— Pas trop mal à la tête ?
Quel culot !
— Tu te fous de moi ! explosé-je.
Il soupire et se retourne pour extirper du sac des aliments.
— Ne sois pas pénible, tu veux, dit-il d’un ton las.
Un rire sans joie sort de ma gorge.
— Est-ce que tu peux arrêter de faire comme si rien de grave n’était arrivé et m’expliquer un peu à quoi rime ce bordel ?
Il arrête ce qu’il est en train de faire et baisse les épaules en lâchant une profonde inspiration.
— Tu ne vas pas me rendre la tâche facile, hein ?
— Mais de quoi tu parles enfin ? Et détache-moi ! Ce cirque a assez duré.
Il renifle et secoue la tête tout en me regardant.
— Aucune chance que je te détache, fais-toi à cette nouvelle condition.
— Tu me retiens réellement en otage !
— Pas en otage, non.
— Alors pourquoi dans ce cas ! m’écrié-je de plus en plus en colère.
Sauf que c’est à son tour d’exploser.
— Parce que tu vas tomber amoureuse de moi !
Il me hurle cette phrase avec une brûlure dans ses yeux d’un noir d’encre et moi, je le fixe, figée, en me demandant si j’ai bien entendu.
Il pointe un doigt furieux vers moi et déclare très clairement :
— Je vais te garder ici le temps qu’il faudra pour que tu développes de l’amour pour moi. Seulement après cela, tu retrouveras ta liberté. Une certaine liberté, parce qu’on ne remettra plus les pieds aux U.S.A. Le Canada n’est pas si loin et fera amplement l’affaire pour redémarrer une vie.
— Est-ce que tu es devenu fou ? demandé-je dans un souffle.
Je sais que mon visage laisse filtrer cette expression totalement déconcertée.
— Fou ? Non, pas le moins du monde.
Je secoue vivement la tête.
— Attends, attends, attends. Ghost, reviens à toi. Je te jure que tu as vrillé.
— Vrillé ? reprend-il en fronçant les sourcils et posant son regard sur le sol.
Il semble réfléchir sérieusement avant de reposer son attention sur moi.
— Ouais, on peut dire que ça fait vriller de découvrir que la fille pour laquelle tu es tombé fou amoureux te préfère ton putain de frère, alors que t’as tout fait, tout donné, pour lui rendre la vie agréable et lui faire toujours plus plaisir !
Quoi ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ?
— Je suis pas sûre de comprendre.
— Tu as bien saisi, mon frère, tu m’as préféré mon frère !
— Est-ce qu’on parle bien de Loner ? m’étonné-je.
— Surprise ! s’exclame-t-il l’air de ne pas apprécier du tout cette réalité.
Une tonne de questions afflue dans mon esprit.
Je décide de prendre les choses les unes après les autres.
— Bon, bien que cet aveu me déroute, tu sais formellement que si je n’ai pas développé de sentiments amoureux pour toi, ça ne tient en aucun cas une moindre raison avec Loner. Je l’ai connu il y a peu, alors que je te côtoie depuis des années. Regarde les choses en face.
— Tu aurais fini par m’aimer, ça j’en suis sûr.
— C’est n’importe quoi, Ghost. Vraiment, je ne veux pas te blesser. Tu as toujours été beau garçon, mais ce genre de choses, ça ne se commande pas. On ne peut pas être forcé d’aimer amoureusement une personne.
— Tu me trouves à ton goût et c’est déjà une bonne chose, le reste arrivera facilement, établit-il en me tournant le dos pour se charger à nouveau de ranger les courses.
— Ghost, c’est vraiment insensé. Tu dois bien pouvoir l’admettre.
— Tu finiras bien par développer ce putain de syndrome de Stockholm, déclare-t-il sûr de lui avec un calme dérangeant.
— T’es pas sérieux !
Il ne me répond plus et préfère m’ignorer avant de finalement foutre le camp dehors. La minute suivante, j’entends des coups s’abattre à répétition et comprends qu’il s’attèle à couper du bois.
Il n’a pas l’air de vouloir se raisonner. Je le connais assez pour savoir que lorsqu’il a une idée en tête, il va jusqu’au bout de ce qu’il a visualisé. Autant dire que je ne suis pas prête de quitter cet endroit pourri.
Loner et lui sont donc frères ? J’ai du mal à y croire et en même temps tellement de similitudes les font se ressembler. Je l’ai toujours pensé, d’ailleurs. Il faut qu’il m’explique ce foutoir, parce que Loner n’a pas l’air au courant, tout comme le reste des Shadow Riders.
Mais pour l’heure, chose plus importante : je dois le leurrer. C’est ma seule chance de l’amadouer. Seulement Ghost est rusé comme un singe, il ne sera pas facile à duper. Je dois me montrer convaincante, mais obtempérer en finesse. Je ne dois pas faire croire à mon intérêt soudain pour lui, tout ceci va prendre du temps. D’abord la colère, puis le silence et enfin m’ouvrir peu à peu à lui.
Autre chose primordiale : je suis à deux doigts de vider ma vessie sur ce vieux canapé poisseux. En face de moi, dans le coin de la pièce entre la cheminée et l’évier, se trouve une petite baignoire de forme carrée. Hormis cela, pas de toilettes en vue. Peut-être dans la pièce attenante.  
— Hé ho ! m’époumoné-je.
L’instant d’après, j’entends la hache s’abattre au sol, puis ses pas en approche. Ghost reste derrière le panneau de bois.
Je lève les yeux au ciel, car il n’est apparemment pas content de me faire à nouveau face.
— Je veux simplement pisser, n’aie crainte, l’informé-je en haussant assez la voix pour que mes paroles lui parviennent.
Il ouvre la porte et me lance un regard sévère.
— T’as rien trouvé de mieux pour que je te détache et tenter de filer ?
— Tu crois sérieusement que je ferais une feinte aussi minable ? Qu’est-ce que tu crois ? Je suis dans les vapes depuis hier soir, j’ai tout naturellement la vessie pleine, enfoiré, grogné-je.
Il soupire, puis vient jusqu’à moi en récupérant une clé posée sur la poutre juste au-dessus de moi. La voilà ma liberté : inatteignable et qui me nargue de si près. Connard de vicieux !
Il se penche et me détache une menotte qu’il referme aussitôt sur son poignet.
— Aucune chance que je te laisse filer. Tu pisseras, feras tes besoins et te laveras avec moi.
Je jette un rapide regard à la minuscule baignoire offerte à la vue de cette pièce. Adieu mon intimité. Il n’a rien vu de moi et je me sens déjà violée. Putain de sadique ! Ce que j’aimerais que cet homme qui représente toujours pour moi mon meilleur ami, un frère même, revienne à la raison.
Une intuition apparaît en moi et elle n’augure rien de bon. Je sens que les choses vont se détériorer et devenir vraiment moches entre nous, si bien qu’il fera mourir ce sentiment d’amitié puissant que je ressens encore pour lui.
Cela se confirme une fois à l’extérieur quand je fais sauter le bouton de mon jean, car évidemment, il n’y a pas de toilettes dans cette bicoque, et qu’il ne détourne pas le regard quand je dois faire ce dont mon corps à besoin d’extraire.
J’ai beau le fusiller du regard dans une mise en garde, rien n’y fait, alors je me plie et fais ce qui doit être fait. Ghost a clairement dit ce qu’il attendait de moi et comment il allait s’y prendre, jamais je n’aurais pensé à quel point cela serait véridique.
La journée défile et je vois chaque seconde passer de ma place sur le canapé toujours aussi attachée à cette enclume de radiateur. Ghost a fini depuis un certain temps de couper le bois destiné pour la cheminée qu’il a pris soin de nettoyer.
Le moment où une motte de suie lui est tombée sur la gueule était particulièrement jouissif. Il n’a rien dit quand j’ai lâché un ricanement enchanté, ni quand je lui ai dit que semer de la merde c’est aussi la récolter.
Et je m’énerve moi-même parce qu’une part en moi à peine de lui. Il est mon ami. Il a toujours été bon pour moi. Toujours attentionné et doux. J’essaie de comprendre le mal qui le taraude. Je sais qu’il a grandi avec l’abandon d’un père qu’il n’a jamais connu, le même que celui de Loner en l’occurrence, que sa mère n’a pas assumé son rôle. J’imagine qu’il a constamment ce sentiment d’abandon enfoui en lui.
J’arrive à saisir sans trop de mal qu’il en a assez de voir toutes les choses qui ont une sacrée importance pour lui lui filer entre les doigts. Avec l’âge, il en a assez de voir tout lui être refusé. Même si ce qu’il vient de commettre est grave, c’est sa manière de s’imposer, d’imposer sa volonté, de prendre ce qu’il veut parce qu’il pense que la vie ne lui donnera jamais ce qu’il désire plus que tout.
C’est parfois la bonne façon d’agir, mais absolument pas quand cela prend la proportion d’un enlèvement. On peut s’imposer dans le monde professionnel ou lors de sa scolarité par exemple, mais pas en obligeant quelqu’un à tomber fou de vous. Je sais qu’au fond il en est conscient, mais c’est plus fort que lui. La rancœur qu’il semble entretenir contre Loner est une raison de plus pour le pousser à me garder et continuer dans cette voie.
De ma place, je l’observe en silence allumer un feu car la fin de journée laisse la fraîcheur s’installer. J’ignore où nous sommes, mais c’est en altitude et en pleine forêt vu ce que j’ai aperçu à l’extérieur. Être encore au mois d’août ne suffit pas à ne pas se cailler la nuit, le feu sera bienvenu.
Ghost épluche ensuite des pommes de terre avant de les jeter dans une marmite qu’il a rempli au préalable d’eau. Au moins, la robinetterie semble être raccordée au ruisseau qui passe derrière le vieux chalet. Et pourtant pas de toilettes. C’est vraiment rudimentaire.
De temps en temps, Ghost pose son regard sur moi et me fixe sans rien dire. Je suis incapable de deviner ses pensées. Je ne laisse rien paraître et je sais qu’il espère grandement que son plan va fonctionner.
Lorsque les patates sont prêtes, il les égoutte puis les sert dans deux plats avant de les écraser, de les saler et d’y faire couler un filet d’huile. Il mélange à cette purée de la viande séchée qu’il verse d’un sachet et attrape une fourchette, puis vient s’installer à mes côtés.
Sans un mot, il me présente une bouchée devant les lèvres. Je ne bouge pas, pourtant mon estomac fait un boucan du diable. J’ai la dalle, c’est clair, et il le sait parfaitement. Alors il patiente jusqu’à ce que j’ouvre la bouche et enfourne avec douceur la nourriture.
Je ne peux pas me montrer si docile, malgré la peine que je ressens qu’il soit poussé à agir de la sorte. Je lui en veux et il faut qu’il réalise à tout prix ce qu’il fait. Il faut qu’il se reprenne. Et clairement, je l’ai mauvaise.
Je recrache sur son visage la bouchée. Il a un sursaut de surprise et ferme les yeux pendant que j’attends sa réaction. Je m’attends à tout venant de sa part désormais. Son visage reste inexpressif et mes yeux tombe sur sa cicatrice. Cela me rappelle que sa vie n’a jamais été heureuse et qu’elle l’est devenue quand il est entré dans nos vies.
Il laisse s’écouler quelques secondes, puis il repose simplement la fourchette dans l’assiette pleine et se relève pour rejoindre la table à laquelle il s’installe pour se charger de manger son assiette après s’être essuyé le visage.
Mon estomac hurle de faim mais il n’en sera pas autrement. Qu’il se la fourre où je pense sa nourriture ! Je ne dois pas me laisser attendrir.
Plus tard, il m’offre un verre d’eau en prenant la précaution de se tenir derrière moi afin d’éviter que je ne lui recrache en pleine face. De l’eau dégouline sur mon menton, mais il s’en tire assez bien. Il prend même la précaution d’absorber mon menton mouillé à l’aide de sopalin. Je ne m’émeus pas pour autant.
Ensuite, passage extérieur pour la session des toilettes et je suis emmenée dans la pièce attenante à celle où je me suis retrouvée toute la journée. C’est une chambre aussi miteuse que le reste avec un lit simple où j’ai la surprise de découvrir des draps et couvertures propres le recouvrant. Il n’y a rien d’autre hormis une armoire sans portes où des vêtements et des serviettes sont rangés.
— Je t’ai acheté quelques vêtements. Les draps sont neufs ainsi que les serviettes et gants, m’indique-t-il.
— Tu vas sérieusement me laver ?
Il ne répond pas car c’est évident et il me l’a déjà expliqué plus tôt.
— Ghost, tu ne peux pas faire ça !
Il m’observe, mais ne dit rien et récupère une grande serviette ainsi qu’un change avant de me tirer à sa suite dans la pièce principale. Il me réinstalle sur le canapé en prenant la précaution de toujours bien rattacher mes menottes au radiateur.
Il file ensuite enlever du feu une autre marmite d’eau qu’il avait mis à chauffer et la pose en sûreté à côté de la baignoire. Je ferme les yeux d’accablement quand il vient jusqu’à moi et qu’il commence à me déshabiller.
Je me débats.
— Tu ne gagneras pas, Tina. Pas cette fois, me prévient-il avant de revenir à la charge.
Je grogne comme un animal enragé et une lueur prédatrice luit dans ses yeux noir comme des perles scintillantes dans la nuit.
Je donne tout ce que j’ai, mais je suis ligotée et je sais que je ne peux rien faire pour stopper ce qu’il souhaite accomplir. Coincée sous son corps quand il me détache pour m’extirper de mon t-shirt après m’avoir ôté mon cuir, je tente de le mordre et de lui administrer des coups de genoux dans les couilles. Mais je suis faite comme un rat.
Il referme la menotte sur son poignet et garde son regard ancré dans le mien quand il m’arrache mon soutien-gorge. Sa main se faufile entre nous sur mon ventre puis il déboutonne mon jean.
Il se relève en évitant mes coups de pieds et saisit mes jambes et les coince fermement entre son bras et son flan tandis que de l’autre main il m’ôte mes chaussures suivies de mes chaussettes. Ensuite il n’a aucun mal à faire suivre mon jean qu’il tire en l’attrapant au niveau de mes chevilles.
Je me retrouve en petite culotte et je tire au moins la satisfaction de le voir souffrir d’en venir à pareille action, parce qu’il voit que c’est loin d’être ma volonté. Pourvu que ma persévérance à me battre lui fasse baisser les bras et s’avouer vaincu.  
Une fois debout et accroché à lui, je tente de me battre encore ce qui nous fait chuter contre la table. Ghost prend à nouveau le dessus alors qu’il me plaque contre le plateau.
Penchée sur moi, il grogne :
— Arrête de nous compliquer la tâche, Tina. Arrête.
— Lâche-moi, grondé-je rageusement entre mes dents serrées.
— Tina, souffle-t-il, tu ne gagneras pas.
Encore cette phrase. Encore cette fatalité. Il ne s’avouera jamais vaincu. Je le sais.
Je tente une dernière ruades, en vain. Il se recule, mais je reste le buste collé au plateau de la table alors que nos poignets sont toujours liés, ce qui tend mon bras droit vers l’arrière où il se trouve.
Il soupire, puis me retire doucement ma culotte tandis que je ne bouge pas.
Il reste une longue minute à ne rien faire pendant que je sens son regard posé sur moi. Et enfin, il tire sur mon bras pour me faire relever. Droite comme un i, la tête fièrement levée, je lui fais face.
— T’iras en enfer juste pour ça, le réprimé-je en le regardant bien dans les yeux.
— Tu me pardonneras, parce que je parviendrai à me faire aimer de toi.
Son ton reste serein, il est sûr de lui.
Il me mène jusqu’à la baignoire dans laquelle je m’installe ayant laissé le combat, car cela ne me mènera à rien dans ma position.
Je fixe ensuite l’évier en face de moi, stoïque, pendant qu’il se charge de m’arroser d’eau à l’aide d’un bol, puis lorsqu’il me lave en n’omettant aucune partie de mon corps avant de finir par me rincer, me brosser les dents comme un psychopathe parce que je refuse de le faire, puis m’essuyer et me revêtir du rechange.
Il me mène dans la chambre où je m’installe sur le lit et où il m’accroche aux barreaux du lit rouillé. Il me laisse seule le temps de se laver et il me rejoint alors qu’il s’agit d’un lit une place. Il s’allonge contre moi et me garde serrée contre lui pendant que je fixe maintenant le mur de bois et que le silence régnant dans le chalet n’est entrecoupé que par les crépitements du feu flambant dans la pièce voisine.
Et puis :
— Je suis désolé, Tina.
La seule chose qu’il m’adresse dans un murmure avant que le sommeil le happe et moi bien plus tard.    
 

Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant