Du sang, du sang partout

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Hélène

Je ne sais plus comment j'ai atterri ici. Les toilettes du club. Je me souviens du sang, du sang partout. De Chemise rouge et de sa cervelle. De Léo et de son flingue. Du sang... La mort. Tout ce que je rejetai à cause de lui.

Lucy m'avait suivi. Elle m'aide à enlever mon polo et mon pantalon. J'enfile à la place ma robe. Lucy pleurait les mains dans mes cheveux. J'avais de la cervelle, des morceaux de chair et sûrement d'os. Mon amie n'avait jamais vu de cadavre avant ce soir. Pas comme moi.

-C'est un malade. Murmura-t-elle

-Mmh...

-Je... tu ne dis rien ?

-Je ne sais pas quoi dire. Il... Ça, c'est passé tellement vite.

-Il faut appeler les flics Hélène. Il a tué un mec bordel !

-José les a certainement déjà appelés.

-Personne n'a réagi ! Je l'ai vu Baby, il n'a même pas bronché ! Comme s'il savait ! Comme si... Comme si c'était normal.

Je ne répondis rien. Elle était terrifiée et moi perdue. Elle prit mes mains, le visage suppliant.

-On doit appeler la police !

-Tu n'appelleras personne. Dit une voix grave derrière moi.

Léo entra les mains dans les poches, le visage impassible. Son amie aux cheveux châtains entra à sa suite. Lucy me tira derrière elle. Malgré sa terreur, elle me protégeait.

-Sortez ! Ne vous approchez pas ! Cria-t-elle.

Ils ne bougeaient pas pour autant. Je crois déceler un demi sourire chez lui et ça m'agaçait.

-Je crois que notre petite serveuse a besoin de décompresser un peu. Dit-il. Gaby, emmènes la boire un verre.

La fameuse Gaby s'approche de Lucy la main tendue. Celle-ci recula à la limite de me grimper dessus.

-Je ne la laisserai pas seule avec toi pauvre taré !

-Ça va aller Lucy. Dis-je.

Elle se tourna vers moi en secouant la tête.

-Hors de questions Baby, je ne te laisserai pas.

-Je te promets qu'il ne m'arrivera rien. Pas vrai ?

Je fixais Léo d'un air mauvais. Celui -ci grogna en hochant la tête.

Mon amie, pas très convaincue, capitula. Elle suit Gaby à contre cœur en fixant bien Léo comme pour l'avertir qu'il n'en sortira pas vivant s'il touchait ne serait-ce qu'un morceau de ma personne.

Nous étions seuls. Léo, toujours greffé au mur, coinça une cigarette entre ses lèvres charnues et l'alluma les yeux toujours rivés sur moi. J'ai déjà eu affaire à ce genre de gars mais lui, il dégageait quelque chose d'autre. De terrifiant et en même temps d'attirant.

C'était vraiment énervant.

-Tu n'étais pas obligé de faire ça. Pas pour une main aux fesses.

Il ne répondit pas, les yeux plongés dans les miens.

-J'ai reconnu ta voiture. Elle tourne dans mon quartier depuis l'enterrement.

Toujours pas de réponse. Putain qu'il m'agace !

-Tu me suis ? Tu me surveilles ? Pourquoi ? Criai-je.

-J'ai fait une promesse à un ami. Répondit Léo après deux bouffées de nicotine. Je tiens à la respecter.

Protection (très) rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant