Le chalet au fond de la forêt

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Léo

Nous étions arrivés en Suisse dans la soirée.

Le chalet de David était perdu en pleine forêt. J'espérais qu'Hélène se trouvait là-bas. Qu'elle était vivante. Matteo était un gros enfoiré qui n'en avait rien à foutre de ce qu'on lui disait. S'il voulait la tuer tout de suite, il le ferait. Même si cela se terminait par une exécution donnée par Pierrick.

Garé sur le bord de la route, nous préférions traverser la forêt à pied sans être remarqué. Des hommes guettaient surement aux alentours. Matteo ne s'embarrassait jamais de trop d'homme.

Le chalet était en vue et bien gardé. Je repère deux hommes devant la porte d'entrée et quatre dans les alentours. Je fais signe à Antoni et Lucas qui hochent la tête. Ils s'éloignent avec leur fusil de précision et disparaissent dans la forêt. Scott et moi attendîmes quelques secondes, le regard tourné vers la porte.

Les deux hommes devant cette porte s'effondrèrent. Ce fut le signal. Scott et moi courûmes vers le chalet, notre arme en main. Un homme court vers nous en nous tirant dessus, mais il fut abattu par l'un des jumeaux. Scott défonce la porte et nous entrâmes dans le chalet en visant dans le vide.

La pièce était vide, personne ne vint à nous.

J'étais à bout de nerf, elle était peut-être ici, morte ou vive.

Je n'avais pas dormi depuis des heures, voire des jours. S'il lui est arrivé quelque chose, si jamais ils l'ont touchés, je les tuerais tous. Je n'en épargnerai aucun.

Je rejoins Scott dans une sorte de cave. Un homme était mort, la gorge tranchée.

-Elle s'est libérée, c'est déjà une bonne nouvelle.

-Elle est sûrement encore ici. On monte. J'ordonne en courant dans l'escalier suivit de Scott.

Un coup de feu retenti, puis encore un autre. Je cours à l'étage. Deux hommes étaient morts dans le couloir. J'entends des bruits sourds et des éclats de voix. Cela venait du fond du couloir.

Je cours et m'arrête devant une chambre où se trouvait ma belle, couverte de sang, les mains en l'air et Matteo qui la visait. Le regard vitreux de ma douce rencontra les miens. Elle avait le visage blessé, la robe déchirée et le corps égratigné. Cette vision me serra le ventre et déchaîna en moi une colère incontrôlable.

-Ne tirez pas. Dit-elle à Matteo qui éclate d'un rire mauvais.

-Je ne vais pas me gêner chérie.

Sans attendre, je lui tire une balle dans la tête. Il s'effondre comme la merde qu'il est. Je voulais le garder en vie pour le torturer, le faire souffrir des heures comme elle avait souffert. Mais le tuer était la seule chose qui pouvait la sauver.

Hélène se laisse tomber sur le sol, les bras tendus vers moi. Je prends ses mains et les écarte de son visage. Elle tente de se cacher, mais je repousse ses mains et pose mon front contre le sien.

-J'ai cru que tu ne viendrais jamais. Dit-elle en pleurant contre mon visage.

-Je suis là mon cœur, je ne te laisserais jamais tomber. Je lui réponds en l'embrassant.

Elle gémit de douleur. Ses lèvres étaient gercées.

-Je vais leur faire la peau, je vais les tuer.

-Je les ai déjà tous tué. Murmure-t-elle, la voix tremblante.

-Pas tous, Pierrick est encore en vie et je ferais en sorte qu'il paye pour tout ce qui t'est arrivée. Je te le promets.

Je la prends dans mes bras. Elle était vulnérable et complètement terrifiée. Je la porte contre moi et la soulève comme un enfant. Elle s'agrippe à moi comme si sa vie en dépendait.

J'ai le cœur qui saignait, sa détresse me percutait de plein fouet. J'avais envie de tuer Matteo mille fois pour ce qu'il lui avait fait. Je voulais tous les tuer, tous ceux qui étaient responsables.

Je quitte la pièce et rencontre mon meilleur ami, le visage absolument livide.

-Elle les a tous tué Léo. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait, mais elle ne les a pas épargnés. Surtout celui qui est dans cette chambre.

-Prends là avec toi, emmène là loin de cette baraque.

Scott prend Hélène dans ses bras et s'éloigne.

La chambre était plongée dans le noir. Le corps d'un homme éventré reposait sur le lit. Son sang maculait les draps. Son visage était figé dans une expression de terreur.

-Putain, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

Un bout de tissus ensanglanté obstruait sa bouche entrouverte. Je le retire. C'était une culotte en dentelle. Je la laisse tomber sur le corps, la rage au ventre. Je hurle en renversant tout ce qui se trouvait sur mon passage. Ils lui avaient fait du mal, ces pourritures l'avaient touché ! Ils l'avaient touché !

Je hurle à plein poumon quand Lucas apparut. Il m'attrapa par les épaules et me colla violemment contre le mur. Je le frappe en plein visage en hurlant de rage. Lucas se relève et tente de me maîtriser une fois de plus.

-Léo, ça suffit ! On s'arrache d'ici, elle est vivante !

-Ils... Ils lui ont fait du mal putain !

-Ils sont tous morts Léo ! On sort d'ici tout de suite !

-Il faut brûler cette baraque.

Hélène était allongée sur le canapé, une couverture sur elle. Sa tête reposait sur les genoux de Gaby qui lui caressait les cheveux.

-Tu étais censée monter la garde. Je lui dis le ton plein de reproche.

-Oui, dans la voiture. Grommelle mon amie. Et puis ils ont tous été tués.

Je regarde Hélène qui s'était endormie. Son visage était boursoufflé par les coups qu'elle avait reçus. Cette vision me tordit l'estomac. Tout était ma faute. Si je n'avais pas fait attention à elle ne serait-ce que quelques secondes, elle n'aurait jamais vécus ces épreuves. Elle ne le méritait pas.

Ils l'avaient brisé et j'y étais pour quelque chose. Je n'arriverai jamais à me le pardonner.

Nous l'installâmes à l'arrière de la voiture. Richard nous a loué un chalet à quelques heures d'ici. Ses investigateurs recherchaient activement la position de Pierrick qui d'après les dernières nouvelles était toujours en Allemagne.

Je m'installe à l'arrière avec Hélène. Elle gémit dans son sommeil et se blottit contre moi. Je plonge ma main dans ses beaux cheveux qui étaient emmêlés et sales. Les blessures de son visage m'étaient insupportables. Une boule se coinça dans ma gorge. Ma guerrière s'en était sortie, c'était une survivante. Ce que je ressentis au fond de moi m'effraya. Je ne devais pas laisser mes sentiments prendre le dessus. Et pourtant, je ne pouvais pas m'en empêcher.

-Je suis désolé.

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Coucou! Fin du chapitre! Comme toujours, j'espère qu'il vous a plu!

On avance on avance! La fin n'est pas loin! En tout cas merci beaucoup de me lire. 140 lectures pour moi c'est énorme! Je me suis dit si j'ai au moins 10 lectures je serais contente. J'espère maintenant atteindre plus!

En tout cas je vous souhaite un bon dimanche! Et à demain pour un prochain chapitre!

Gros bisous!!!! Lilie <3

Protection (très) rapprochéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant